Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
Marie, treize ans, est enlevée et séquestrée. Tour à tour le ravisseur et la victime racontent : lui ce qu'il croit être de l'amour, elle sa résistance intime, son acharnement à survivre.
« Tout le monde est captif dans Je dansais. Marie est captive de son ravisseur, Édouard, et Édouard est captif de son propre visage dévasté, du scénario amoureux délirant qu'il a tissé à partir d'un simple échange de regards avec cette petite fille croisée dans la rue. Les parents de Marie sont prisonniers du vide laissé par leur enfant enlevé, obligés de composer avec les failles que leur passé a creusées en eux. Et les femmes, partout et de tout temps, sont en butte à la violence des hommes, quand la crainte et le désir mêlés suscitent chez eux une cruauté qui peut aller jusqu'à l'annihilation.
De cet enfermement, pourtant, naît une force : celle de l'invention de soi, de la résistance intime, d'une forme puissante et admirable de survie. C'est ce feu-là, parfois vacillant, enfoui, que j'ai eu envie de traquer avec ce roman, le chant polyphonique des empêchés. »C. Z.
Avec une poésie et une intensité rares, Carole Zalberg ose confronter des voix que tout semble éloigner et aller au plus profond des paradoxes de l'enfermement et de la liberté.
Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
A gagner : "Je dansais" le nouveau roman de Carole Zalberg (Grasset)
Rentrée littéraire 2017 merci à Joëlle de nous faire découvrir "Je dansais" de Carole Zalberg paru aux éditions Grasset et Fasquelle le 1 février
Marie danse, chante, Marie va à l’école, aime sa famille et ses amis, elle a un beau sourire, des yeux qui illuminent son visage. Mais un jour, Marie disparait. Marie a huit ans, puis treize, l’âge de l’enfance, puis de l’entrée dans l’adolescence qui bouleverse les corps et le cœur, mais tout cela lui sera volé par son kidnappeur
Édouard a été victime d’un terrible accident, gravement brulé, le visage détruit, crève de solitude et fait peur à tous ceux qui le rencontrent. Mais le jour où il croise la route de Marie, elle ne baisse pas les yeux, ne le juge pas et lui restitue cette part d’humanité que lui dénient tous les autres. Instant fugace qui scellera le destin de Marie.
Enlevée et séquestrée par Édouard, elle répond par le silence à la passion d’Édouard, et par des mots violents et crus qui expriment une rage froide et désespérée à son violeur. L’enfant volée et violée trouve refuge dans la lecture et l’oubli des jours, des années qui passent enfermée dans une cave.
L’auteur nous entraine, par le « je » de la narration, tantôt dans la tête d’Édouard, tantôt dans celle de Marie, de ses parents dans l’incertitude du sort de leur enfant. Mais également et avec beaucoup d’intelligence dans celle de ces jeunes filles nigérianes ou yézidies enlevées, vendues, violées, détruites par Boko Haram ou par Daesh. Ce même cri, cet appel de celles à qui on a volé une vie.
L’écriture est belle, sobre et élégante, le texte est fort et le sujet douloureux et difficile à appréhender stoïquement sans se poser de nombreuses questions.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/07/19/je-dansais-carole-zalberg/
Elle dansait.
AVANT elle dansait et la vie ruisselait sur ses 13 ans. Un regard qui ne se détourne pas, et un homme au visage brûlé s'arroge le droit de s'approprier cette vie-là qui ne lui appartient pas. Il souille cette pureté-là, éteint cette joie, anéantit celle qui dansait.
"Par amour" croit celui qui, reclus dans son apparence monstrueuse, enferme la joie vivante dans une cave. Pour lui, cet amour justifie qu'il force Marie à l'aimer, qu'il la séquestre et la viole. C'est ce qu'il nous dit, ce qu'il nous affirme. Il aime tellement Marie et elle va l'aimer puisqu'elle n'a pas détourné le regard.
Mais la voix de Marie raconte la liberté confisquée, la chair entamée, le corps sali. En complète antinomie avec les certitudes fantasmées de son ravisseur, Marie décrit la réalité d'une prise de pouvoir inique d'un être sur un autre. Crûment. Brutalement. Et c'est insoutenable.
Comme sont insoutenables les images que fait surgir le récit parallèle d'autres enlèvements, d'autres viols, qui ne sont habillés, eux, d'aucune fiction. Le roman de Carole Zalberg en devient un cri de colère, de révolte et d'effroi, un cri d'alarme. Ce regard porté par Marie sur un homme entre dans l'interminable et épouvantable liste des arguments insidieux invoqués par les agresseurs. Un regard, un geste, une apparence, une attitude, un mot... et la certitude masculine que cela vaut permission. "Nous sommes pour la plupart encore entre leurs mains".
Pourtant, prisonnière du délire et du désir de cet homme, Marie parvient à entretenir une étincelle vitale. Cette force inconcevable qui permet de résister au pire et de survivre. Et, en survivant, de dépasser les rôles de victime et de bourreau que d'autres ont distribués.
L'écriture de Carole Zalberg plonge au plus profond du cauchemar et parvient à dénicher cette flamme vivante. Cette flamme qui continue de danser. Comme Marie dans ma mémoire.
Un roman dur, poignant, qui prend aux tripes. Carole Zalberg, dont je découvre ici la plume, nous raconte l'enfer vécu par Marie, une adolescente de treize ans, enlevée, séquestrée, violée par Edouard pendant trois ans. Une parodie d'amour pour ce monstre, on tremble et on frémit au fil des pages qui mettent en scène alternativement ces deux personnages, plus les parents de la petite Marie qui ne renoncent pas à retrouver leur petite fille vivante. Un destin de femme meurtrie qui se réveille d'un passé terrible où rôde la violence des hommes.
Ce roman est construit d’une manière où plusieurs personnes parlent chacune leur tour. Nous avons la voix de Marie, d’Edouard ou encore celles des parents de Marie et puis on a aussi la parole de jeunes filles enlevées, séquestrées et violées dans le monde.
J’avoue que ces voix qui se chevauchent, m’ont un peu déroutée, et j’ai parfois eu du mal à suivre, me laissant dans le flou, ayant du mal à assembler tous les éléments.
Toutefois, j’ai été très touchée par certains passages que j’ai souhaité les recopier pour que vous puissiez les lire.
« Nous sommes des morceaux de choix pour les contrebandiers bédouins : plus effroyables encore que le premier migrant venu, la chair plus facile à déchirer, notre être féminin et jeune si peu respecté, paradoxalement susceptible de s’échanger à meilleur prix dans l’atroce négoce de la torture contre rançon. Qu’on nous rachète ou pas, nous aurons été mises hors d’état de vivre au fond des caves de villas perdues dans les sables, où personne ne nous entend jamais appeler. »
« Nous sommes les belles ou même pas, sifflées sur les trottoirs, collées, palpées, suivies, complimentées comme on insulte ou couvertes sans détour d’injures par l’animal que nous faisons sortir de l’homme. Qui est aussi l’homme, sans doute. »
Ce roman est un cri de douleur, d’injustices faites aux femmes.
L’auteure Carole Zalberg nous parle d’un sujet tellement difficile en évoquant la violence faite aux femmes, que nous y sommes forcément réceptives et concernées.
L’écriture est puissante, profonde et délicate à la fois.
Un message d’espoir car même dans l’adversité, les femmes restent toujours courageuses et combatives.
http://leslecturesdeclaudia.blogspot.fr/2017/12/je-dansais.html
bien évidemment, pour se détendre, il y a mieux qu'un roman qui alterne les voix d'un homme qui séquestre une jeune ado et la viole, de sa victime et du chœur des jeunes filles qu'on viole et maltraite à travers le monde. Je pourrais vous dire que c'est un beau roman mais qu'il n'est pas pour moi. Alors, ça, c'est sûr, il n'est pas pour moi, je vais être violente mais je l'ai détesté, ce roman, j'ai détesté qu'on transforme la voix de cet homme en belles phrases décrivant l’innommable. Cette phrase citée plus haut, belle si elle est décrite par un amant devient terrible dans les mots d'un violeur. C'était à la limite de ce que je pouvais supporter. Pourtant, j'ai fini par lâcher ce roman pour une autre raison, j'ai trouvé que finalement, c'était creux, que ça tournait en rond. Bref, j'ai fini par m'ennuyer, ce qui est un comble vu ce que je ressentais au début. Je sauverais une scène, celle de la robe à l'école qui symbolise bien le problème des robes en général. Eh oui, nous les filles, si on ne veut pas être embêtée, nous n'avons qu'à mettre des pantalons, c'est tellement évident!
Ne voyez pas dans ce billet une rancœur contre vous, lecteurs, qui l'avez aimé, ni contre l'auteure et son talent que je ne remets nullement en cause (Feu pour feu m'avait ravie, malgré la dureté du thème). Je ne suis pas une petite nature et la beauté de l'art est de ne pas laisser insensible. Je ne l'ai pas été.
Oui, Marie dansait avant d’être enlevée par un homme au visage brûlé.
Marie nous raconte comment elle vit les premiers temps de sa détention : la recherche de la fuite, le refus de tout ce que lui propose son ravisseur, jusqu’à l’acceptation.
Edouard nous parle aussi : son accident et sa défiguration, jusqu’au regard différent de Marie sur lui. Son amour pour elle.
Quelques chapitres avec les voix des parents de Marie qui espèrent, toujours.
Mais ce que j’ai aimé, dans ce roman, ce sont les choeurs : ces voix qui sont celles des femmes enlevées et violées et tuées partout dans le monde, des femmes réduites en esclavage. Ce sont ces voix qui me resteront en mémoire.
L’image que je retiendrai :
Celle de Marie se dirigeant vers les bras d’une maman lors d’un pique-nique.
http://alexmotamots.fr/je-dansais-carole-zalberg/
Merci pour la lecture du dernier roman de Carole Zalberg "Elle dansait", gagné lors d’un concours organisé par le site "Lecteurs.com". Je remercie et salue ces #explolectures qui permettent à chaque fois des découvertes surprenantes et d'extreme qualité !
À partir de la souffrance d'Edouard, on observe, découvre, vomit la captivité de Marie. Comme il est précisé en quatrième de couverture, il est ici question d'enfermement, de souffrance, de violence. Les mots sont chocs, ils sont forts et cette verve entre dureté et poésie est le ferment de la plume unique de Carole Zalberg.
Bravo aux editions Grasset de publier encore et toujours et au-delà des tendances des best-sellers des textes exigeant par le fond et la forme pour travailler par l'écriture l'indicible, l'inconcevable...
Ma lecture a eu le gout du dégoût, du sang, de la terre, un sentiment déjà éprouvé à la lecture de certains passages du parfum de Suskin.
" Et nous sommes les Femmes prises sans répit tout au long de l'histoire humaine.
Nous petites encore fraîches, données en pâture au sexe violent des soldats, à l'eboulis que sont
Leurs corps de pierre sur nos corps duveteux, puis, quand tout en nous s'est éteint, quand nul ne voudra plus nous reconnaître, quand nous serons l'abîme sous les pieds des vivants, jetées, livrées aux crachats ou finies à la machette, à la Karach, a mains nues. "
Carole Zalberg, je la découvre à travers son dernier roman "Elle dansait", gagné lors d’un concours organisé par le site "Lecteurs.com". Je remercie très chaleureusement le site ainsi que la maison d’édition Grasset pour ce moment de lecture absolument fabuleux.
Edouard et Marie… Edouard, brûlé, défiguré, fait de hurlements intérieurs, blessé par les regards portés sur lui, regards de peur, de dégoût, d’horreur. Marie, petite fille d’à peine 10 ans dansante, virevoltante, chantante… Ils se croisent et les yeux de Marie portés sur Edouard se teintent d’un sourire… il n’en fallait pas plus pour que l’amour naisse chez cet homme anéanti, un amour malade, un amour fou au sens premier du terme.
A partir de là l’auteur va nous emmener dans un tourbillon d’horreurs car oui, pour magnifique qu’il soit grâce à une écriture vive et d’une grande poésie, où les mots tapent, se cognent, ce roman m’a bouleversée et parfois obligée à fermer les yeux, à cesser ma lecture pour reprendre mon souffle.
Le roman est magnifiquement construit qui alterne les propos de Marie et ceux d’Edouard, puis des parents de Marie, le tout parsemé des commentaires de jeunes filles enlevées par les hommes de Boko Haram ou encore des femmes yézidies séquestrées et violées par les membres de l’Etat Islamique en Irak. Ce roman est un cri de souffrance qui émane de toutes ces femmes violentées, captives, et qui pourtant, toutes, trouvent en elles une forme de survie, acceptent même l’éventuelle ambivalence de sentiments éprouvés envers leurs geôliers.
J’ai aimé cette universalité dans le récit qui fait toute la place à la douleur une et plurielle, qui rassemble ces femmes de tous horizons. Leur cri intérieur s’entend au-delà de leurs propres frontières et nous traverse "Quelle divinité mettons-nous en colère pour qu’elle s’acharne ainsi ? De quels rouages sommes-nous le grain de sable ? Quelle faute nous fait-on payer depuis la nuit des temps ?". J’ai aimé cette force, cette capacité à tirer le meilleur d’elle-même, à déposer les armes pour mieux se retrouver. J’ai aimé le talent de l’auteur capable de me transporter à l’intérieur de la chambre isolée ou Marie ne trouve pour seul refuge que les livres apportés par son ravisseur, d’avoir peur, mais aussi de combattre et d’espérer…. Même si l’espoir…
A partir d’un fait unique, Carole Zalberg a réalisé un plaidoyer brillant en faveur des femmes qui subissent des violences. Ses propos résonneront longtemps en moi et je ne sais quand je me remettrai de ces coups de mots reçus en plein cœur.
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