Dans les années soixante-dix à paris, une famille allemande vit dans le refus de ses origines.
Les wommel ont trente-cinq ans, ils sont installés en france depuis près de dix ans. leur fils ernst va entrer en sixième et, contrairement à son frère aîné, il ne peut accepter le silence qui entoure leur histoire. il décide d'apprendre l'allemand, la langue de ses parents, celle qu'ils ne parlent jamais.
Comme un passeport pour le passé, cet apprentissage devient très vite le moyen par lequel ernst espère retrouver ses racines.
A quatorze ans, il part en allemagne avec sa classe et rencontre rolf, son correspondant, avec qui il vivra une tendre amitié. ce pays lui est enfin ouvert, il y retournera chaque année. avec la complicité de son camarade allemand, ernst persévère dans ses recherches et finit par retrouver son grand-père, qu'il croyait mort...
Un livre sur lequel je suis tombé par hasard avec un titre original et une couverture faisant penser à un ange dans le film "Les ailes du désir" de Wim Wenders. Le sujet m'intéressait beaucoup par mes origines, mi-françaises, mi-allemandes, et une langue que j'ai toujours eu du mal à appréhender et à bien maîtriser.
C'est donc une excellente surprise avec une lecture fluide et légère, un découpage avec des chapitres courts, parfois très courts qui sont autant de petites scènes, tout en conservant le cheminement narratif principal.
Le sujet central du livre concerne le poids de l'histoire pour des allemands, quelques années après la deuxième guerre mondiale, avec la honte et la culpabilité parfois. Cela faisait longtemps par exemple que je n'avais pas entendu le terme "Chleuhs". C'est aussi une histoire sur l'héritage familial qu'on ne peut renier mais duquel on peut s'affranchir.
Ce roman c'est aussi les interrogations du petit Ernst dont les parents d'origine allemande vivent en France, et lui qui a la double nationalité. Pourquoi ses parents ne veulent pas évoquer l'Allemagne et leurs parents. Que faire d'un héritage très lourd à porter ?
Quelques phrases fortes ressortent de cette lecture :
" Quand on est soldat, on obéit aux ordres. L'idée même de désobéir n'existe pas. Sinon, on n'est pas soldat."
"Assis à la table de sa cuisine, mon grand-père me raconte fièrement sa guerre, il a juste choisi son camp ...".
"Mon père est un homme brisé, laminé, déformé par l'homme qui l'a élevé, mon père est sorti de l'enfance comme un bonzaï sort du magasin, réduit, contraint au minimum, à la survie dans un minimum d'espace, il a poussé comme il a pu."
"Max n'a pas de passé, Max va faire des enfants français sans passé ...."
Une lecture que je conseille fortement, un superbe moment en perspective !
Difficile pour ce garçon d'une dizaine d'années de vivre à Paris, de souhaiter apprendre l'allemand langue maternelle de ses parents qui vivent dans le dénis de leurs origines.
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