Pour ne rien manquer de nos coups de cœur d'avril
Un huis-clos oppressant : une mère, ses quatre fils, au fin fond de la Patagonie Argentine, plateaux de la Patagonie. Une steppe infinie, balayée par des vents glacés. C'est là que Rafael, dix ans, grandit dans une famille haineuse. Sa mère s'est endurcie autour d'un secret qu'elle a su garder mais qui l'a dévorée de l'intérieur : une nuit, elle a tué leur ivrogne de père et a coulé son cadavre dans les marais. Depuis, elle fait croire que son mari les a abandonnés, et mène son maigre élevage de moutons et de boeufs d'une main inflexible, écrasant ses quatre garçons de sa dureté et de son indifférence. Mais depuis, aussi, les aînés détestent leur plus jeune frère, né après la disparition du père, et en ont fait la cible de leurs jeux brutaux. Alors Rafael, seul au monde, ne vit que pour son cheval et son chien. Voilà longtemps qu'il a compris combien il était inutile de quémander ailleurs un geste d'affection.
Dans ce monde qui meurt, car les petits élevages sont peu à peu remplacés par d'immenses domaines, la révolte est impossible. Et pourtant, un jour, le jour le plus sauvage et le plus douloureux de la vie de Rafael, quelque chose va changer. Le jeune garçon parviendra-t-il à faire sauter l'étau de terreur et de violence qui le condamne à cette famille ?
Avec ce roman sombre, planté dans une nature hostile et sublime, Sandrine Collette explore les relations familiales impossibles, et la rédemption, ou non, d'un petit garçon qui a gardé son humanité.
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Roman noir et troublant qui est pour moi le meilleur de Sandrine Collette et de loin ! Je connais bien l'Argentine, et je découvre ici une Patagonie sombre et froide, vertigineuse, où la vie d'un petit garçon est comptée à chaque page, tant la cruauté de sa mère et de ses frères est violente et menaçante. Durant toute ma lecture, je me suis tenue à côté de ce petit garçon et j'ai rêvé le prendre dans mes bras. Pourvu qu'il vive, me suis-je dit...
Une estancia dans l'immensité sèche, aride et inhospitalière de Patagonie, coupée du monde, perdue au milieu de nulle part, battue par le vent et la poussière.
Dans cette estancia, 4 personnages : la mère et ses 4 fils rarement désignés par leur prénom mais par leur place dans la fratrie : :les aînés« : les jumeaux » Mauro et Joachim, ; « l'idiot » ;Stefen et « le petit » : Rafaël , personnage central du roman . Nulle tendresse dans ce terme : « le petit » . Au contraire, une connotation de faiblesse et de mépris, car l'enfant est le souffre douleur des aînés, qui assouvissent sur lui un désir de domination dont les prive leur totale dépendance à leur mère .
Le premier chapitre du roman – poignant et inoubliable- plonge d'emblée le lecteur dans la cruauté de leur jeux et dans leur rapports bourreaux/victime .
Une mère, ou plutôt une génitrice , « Elle les déteste tout le temps, tous. Mais ça aussi, c'est la vie, elle n'a pas eu le choix. Maintenant qu'ils sont là. Parfois elle se dit qu'elle aurait dû les noyer à la naissance, comme on le réserve aux chatons dont on ne veut pas ; mais voilà, il faut le faire tout de suite. Après, c'est trop tard ».
Sorte de « gorgone tout droit sortie de l'enfer », elle n'est là que pour aboyer des ordres, les rabrouer et leur distribuer le travail .
De temps en temps, pour vendre du bétail, une incursion dans une petite ville et dans son saloon, où la mère brûle de sa passion du jeu et où elle est contrainte de vendre Mauro pour honorer sa dette au jeu .
Un père, absent, disparu. On apprendra de quelle façon ….
La forme chorale du roman, où alternent les voix des protagonistes permet de mesurer l'enfer dans lequel chacun est prisonnier .
Dans le huis clos de ce western familial, la menace ne vient pas d'un ennemi extérieur mais du sein même de la fratrie .
Comment échapper à la peur quand on est, comme Rafaël, un enfant vulnérable de 7ans qui n'a jamais entendu le mot bonheur ? « L'estancia est sa destinée et son tombeau. Seul le bétail est important, et le travail de chaque instant, l'infinie répétition, lassante et rassurante »
Comme un adulte, soigner le bétail, tondre les moutons, organiser la transhumance, en silence, toujours aux aguets ; résister à la fatigue, aux coups ; tirer les leçons de ses épreuves, s'endurcir, se faire une alliée d'une nature inhospitalière, seront ses manières de résister et de se construire.
Un enfant humilié, battu mais qui refuse l'asservissement et reste debout
Ses seuls instants de paix , il les trouvera dans la compagnie de son chien et sur son cheval , dans l'ivresse des galops éperdus au sein des grands espaces.
Roman de l'enfance meurtrie, Il RESTE LA POUSSIERE est un magnifique et poignant thriller familial qui, sans pathos, vous agrippe, ne vous lâche plus et vous vrille le cœur .
Dans les steppes démesurées de Patagonie, nous rencontrons Rafael, un tout petit garçon fuyant devant ses frères aînés qui le poursuivent, montés sur leurs chevaux. Ils l’attrapent, le maltraitent, le blessent. Et la mère ne voit rien, ou ne veut rien voir.
Ils sont là, tous les cinq, isolés, la mère et ses quatre fils, comme enchaînés à leur estancia. Le père serait parti un jour sans revenir, avant la naissance du dernier. Dans la famille, la communication ne se fait que par la violence, verbale ou physique. Le manque d’amour est abyssal, et la haine empoisonne l’atmosphère.
Au fil des chapitres, chacun prend son tour de parole, et il nous arrive même d’entrevoir les failles des bourreaux.
C’est une lecture sèche ou la tension est presque toujours palpable. Les relations entre les membres de la famille sont oppressantes et l’on rêve de s’échapper vers les grands espaces qui les entourent.
Sandrine Collette maîtrise avec finesse son écriture, bloquant le lecteur dans ce roman sombre auquel il reste accroché.
Dans une ferme isolée de Patagonie, une mère règne en véritable tyran sur ses quatre fils.
Tout n'est que haine, hostilité entre les uns et les autres.
A chaque fois elle m'épate Sandrine Collette.
Mais où va-t-elle puiser toutes ces histoires ?
Complètement différentes à chaque fois.
Des ambiances inédites.
Des personnages incroyables.
Voilà une véritable romancière.
Je sors de chacun de ses livres avec une admiration renouvelée devant son écriture implacable.
Elle maîtrise tout.
Elle noue emmène dans ses chimères.
On sort de ses romans avec en tête pour un bon moment l'histoire qu'elle a imaginée.
Si Sandrine Collette flirte sans doute parfois avec le thriller c’est en restant bien aux frontières du genre, ne respectant jamais d’autres codes que les siens. Les romans sont noirs comme l’est profondément la nature humaine, la nature tout court. Et pourtant, il y a toujours un rayon de lumière pour pointer au loin, percer d’espoir l’horizon d’attente de ses lecteurs… Mais uniquement après les avoir maltraités pendant des chapitres étouffants, éreintants de dureté. À chacun de trouver sa lumière, un peu comme pour ses personnages, et parce que la clarté se mérite toujours. Pour qui viendra-t-elle cette clarté et sous quelle forme dans ce roman-ci ? Celle paradoxale d’un peu de poussière ? On ressort de ce voyage avec du sable dans les poumons et dans les yeux, une envie furieuse de chevauchées fantastiques à travers les terres arides de Patagonie et on garde longtemps en tête et sans doute au coeur le destin de ces personnages, de cette famille un peu sauvage, un brin animale, dont on aura partagé les souffrances et errances pendant plus de 300 pages. Encore un très beau roman.
Des paysages probablement magnifiques, de beaux chevaux, des élevages, un vent de liberté... Mais ce serait sans compter l'alcool, le jeu, le manque d'affection filiale et fraternelle, la haine, la violence... Sandrine Collette mêle les paysages et la nature à perte de vue, à une vie "étriquée" et cauchemardesque pour tous.
Parmi les auteurs découverts en 2019, il y a Sandrine Collette. Ma seconde incursion dans son monde a été tout aussi concluante que la première.
Alors qu'elle amène le lecteur dans les grands espaces de la Patagonie, ce roman va vous faire étouffer. Un sentiment de claustrophobie ne vous lâchera pas si vous entrez dans cette histoire de famille. C'est pesant du début à la fin. L'ambiance est aussi toxique que l'air est sec.
Il ne se passe pas grand chose et pourtant on ne peut pas lâcher le livre.
J'ai aimé la lenteur du récit, le temps que l'autrice se donne pour camper le décor, pour dessiner la psychologie des personnages et l'attention toute particulière portée aux paysages. L'écriture est d'une puissance évocatrice rare.
J'apporte tout de même un petit bémol pour la fin du récit mais c'est très personnel et il n'en reste pas moins que, au risque d'enfoncer une porte ouverte, Sandrine Collette a un talent incontestable et que je la classe (avec seulement deux titres lus) au nombre des plus grands auteurs français actuels.
Par contre je voudrais vraiment que l'on m'explique pourquoi il y a le mot « thriller » écrit sur la couverture. C'est tout sauf ça. C'est du roman noir, du roman d'ambiance, du rural mais sûrement pas un thriller. Et d'ailleurs de manière générale, j'aimerai vraiment que les éditeurs arrêtent d'apposer des étiquettes sur les livres comme si les lecteurs étaient un peu cons et qu'il fallait leur mettre des panneaux de signalisation.
Roman noir et troublant qui est pour moi le meilleur de Sandrine Collette et de loin ! Je connais bien l'Argentine, et je découvre ici une Patagonie sombre et froide, vertigineuse, où la vie d'un petit garçon est comptée à chaque page, tant la cruauté de sa mère et de ses frères est violente et menaçante. Durant toute ma lecture, je me suis tenue à côté de ce petit garçon et j'ai rêvé le prendre dans mes bras. Pourvu qu'il vive, me suis-je dit...
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