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C'est l'histoire d'une femme qui devient folle, folle amoureuse de Dick, qu'elle n'a rencontré qu'une seule fois en compagnie de son mari. Elle décide d'écrire à cet homme. Par jeu ou par défi, son mari décide de lui écrire à son tour. De cette situation triangulaire insolite, Chris Kraus tire une méditation subversive sur la place des femmes dans le couple et dans le monde d'aujourd'hui.Manière de relecture des Liaisons dangereuses autant que de Madame Bovary, ce livre culte efface les limites entre fiction, essai et récit autobiographique.
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Découvrez les chroniques de Bénédicte et Florence pour "I love Dick" de Chris Kraus (Flammarion)
https://animallecteur.wordpress.com/2018/07/31/i-love-dick-chris-kraus/
J’avoue que je me suis acheté ce livre un jour de déprime pour me remonter le moral et surtout par curiosité. Et puis j’ai été très surprise.
J’ai trouvé ce texte très original, il brise les frontières entre réalité et fiction, il est très personnel et à la fois très engagé. Parce que oui, avec un titre évocateur comme I Love Dick on peut s’attendre à tout mais ce n’est pas un roman sentimentaloromantique ou du moins pas que.
Chris veut tout, elle veut de l’amour romantique mais aussi de la passion, du sexe et surtout de la reconnaissance ce qui n’est pas vraiment le cas pour les femmes qui tentent de se faire une place dans le monde culturel et dans le domaine de l’art. D’ailleurs c’est très intelligent et bourré de références musicales, philosophiques, de courants de pensées ou d’art en général.
Au début Chris écrit les lettres dans le but de peut-être les envoyer un jour à Dick, puis elle transforme cette correspondance à sens unique vers un projet artistique pour en faire un film ou un livre. Et petit à petit on dirait que ces lettres ne sont plus destinées à Dick mais que Chris les écrit pour elle-même, comme une introspection ou un journal intime.
Sous cette jaquette d'un vert pas très top et sans aucune illustration pour l'égayer, se cache un livre à la couverture très blanche et pas plus fun. C'est donc pas du tout ça qui m'a donné envie de le lire, mais plutôt le résumé court et concis, il m'a totalement intrigué.
Et quelle surprise j'ai eu en ouvrant ce roman, car j'ai totalement déchanté dès les 1res lignes, ce n'est pas du tout mon genre de lecture et encore moins le style d'écriture que je peux apprécier, c'est un roman totalement prise de tête qui m'a perdu dès le départ, je n'ai d'ailleurs pas réussis à totalement finir ma lecture...
L'histoire est celle d'une femme mariée qui tombe sous le charme d'un autre et pour assouvir son désir elle se lance dans une correspondance à laquelle s'ajoute son mari. Une histoire bien compliquée qui veut nous parler de la place de la femme et de leur désir. Le tous dans une présentation entre fiction et autobiographie vu que l'histoire est un peu celle de l'auteur.
Ce qui est troublant dans ce livre en plus de ça complexité, ce sont tous ces mélanges entre histoire et vérité, mais aussi qu'il a déjà était éditer en 97 et qu'il n'a pas fonctionné du tout, alors pourquoi revenir maintenant ? Les changements de mentalité, ? De genre ?
En tout cas, moi, je n'ai pas apprécié du tout cette lecture déconcertant et pas dans mes genres habituels. Mais je remercie tout de même lecteurs.com de m'avoir permis de le tester.
D’abord publié en 1997, le roman a reçu un accueil mitigé, et pourtant il est aujourd’hui traduit dans plusieurs pays. Assez étonnant, troublant par sa construction, il peut rebuter un lecteur par toutes ces mentions d’auteurs anglo-saxons et parce qu’il est très ancré dans les années soixante-dix et quatre-vingt, qu’il faut avoir connues pour ne pas être parfois perdu. De plus, l’impression que Chris a fait tomber les barrières entre l’écriture et la vie privée, la réalité et la fiction, tout en écrivant malgré tout un roman, place parfois le lecteur en porte-à-faux. Et pourtant « I love Dick » parle essentiellement de la difficulté d’être une femme dans un monde d’hommes, celui des affaires, celui de l’art, du cinéma, de l’écriture, où les femmes sont souvent vues comme secondaires et peu intéressantes, insignifiantes, faibles, trouvant leur place uniquement par rapport aux hommes auprès de qui elles évoluent.
La première partie de roman se présente comme un journal. Chris Kraus et son mari, Silvère Lotringer, sont au restaurant avec Dick. Le temps est menaçant, aussi Dick leur propose de les héberger pour une nuit. Dès cette scène, le lecteur connait alors tout ce qu’il faut savoir sur les trois personnages, situation, âge, profession, et le fait qu’ils se connaissent finalement très peu. Au lendemain de cette soirée, Chris est persuadée que la nuit passé sous le même toit que Dick a été comme une rencontre intime et qu’il s’est passé une connexion entre eux, une sorte de « baise conceptuelle » et qu’elle est désormais amoureuse de Dick.
Silvère, jaloux à sa façon, va pourtant rentrer dans le jeu de Chris, et tous deux vont lui écrire des centaines de lettres, produisant ainsi une étrange réalisation artistique à quatre mains. Que faire, les envoyer ? Les publier en un roman ? En parler à Dick ? Attendre sa réponse ?
Pour Chris, c’est un peu comme si elle rédigeait un journal …. Et petit à petit cela devient une véritable introspection pour cette femme tentée par un changement de vie, elle se rend compte que si elle reste auprès de son mari, elle ne sera jamais que sa femme, son accompagnatrice, et n’aura pas de réalité en tant que Chris, aussi elle décide de le quitter.
La deuxième partie du roman nous fait d’abord suivre Chris dans sa traversée des États Unis seule en voiture. Elle tente de revoir Dick, le poursuit de ses assiduités, le harcèle. Mais toute cette partie est aussi un long plaidoyer pour toutes les femmes artistes si peu comprises, si peu appréciées tout au long des années, autrement que par rapport aux hommes qui les ont accompagnées. Et Chris défend la cause de ces femmes, leur talent, réel, méconnu, mal compris. Défend le fait d’être une femme, artiste, talentueuse, révolutionnaire, contestataire ou avant-gardiste, et surtout le droit à l’expression au même titre que les hommes.
Voici donc un roman très déroutant et qui loin d’être aussi sulfureux que le laissait présager son titre, et sa double signification en argot, nous entraine à la suite des délires et des pensées de Chris, aux limites de la fiction et de la réalité, et qui cherche à faire entendre les voix féminines si souvent oubliées et si peu soutenues par la société, en particulier dans les années 80, dans le monde de l’art et de la littérature.
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