En 2015 "La petite femelle" nous avait passionnés, mais quel lecteur est Philippe Jaenada ?
À Reugny, petit village au coeur des Ardennes, plane depuis cinquante ans le secret de la mort de Rosa Gulingen. La star mondiale de cinéma avait été découverte noyée dans la baignoire de sa chambre à l'Hôtel du Grand Cerf, qui accueillait l'équipe de son prochain film ; du bout des lèvres la police avait conclu à une mort accidentelle. Quand Nicolas Tèque, journaliste parisien désoeuvré, décide de remonter le temps pour faire la lumière sur cette affaire, c'est bien logiquement à l'Hôtel du Grand Cerf qu'il pose ses valises. Mais à Reugny, la Faucheuse a repris du service, et dans le registre grandiose : le douanier du coin, haï de tous, est retrouvé somptueusement décapité. Puis tout s'enchaîne très vite : une jeune fille disparaît ; un autre homme est assassiné. N'en jetons plus : l'inspecteur Vertigo Kulbertus, qui s'est fait de l'obésité une spécialité, est dépêché sur place pour remettre de l'ordre dans ce chaos.
« Le noir, pour peindre les moeurs, c'est une bonne couleur », dit l'auteur. Écrite dans un style impeccable, cette enquête faussement classique verra tout un village passé au crible de la plume si particulière de Franz Bartelt, toujours entre burlesque et mélancolie. Dans Hôtel du Grand Cerf, on rit énormément, mais tout est élégant, et rien n'est banal.
En 2015 "La petite femelle" nous avait passionnés, mais quel lecteur est Philippe Jaenada ?
Reugny, village des Ardennes belges à un jet de pierre de la frontière française.
Reugny, ses sentiers de randonnée, son Centre de Motivation prisé des chefs d’entreprise impitoyables qui y envoient leurs employés s’affronter dans des compétitions tout aussi impitoyables, son Hôtel du Grand Cerf transmis de génération en génération, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que mort s’ensuive si nécessaire.
Reugny, son idiot du village, ses habitants qui ont tous quelque chose de plus ou moins moche à cacher, son douanier honni qui ne le sait que trop bien et prend des notes sur tout le monde.
Bref, Reugny, un village au charme bucolique et paisible.
Jusqu’au jour où le douanier précité se fait méchamment décapité.
C’est alors qu’entre en scène l’inénarrable inspecteur Vertigo Kulbertus, à 15 jours de la retraite, aussi volumineux et délicat qu’un bulldozer, et presque aussi bruyant, puisqu’il vocifère, rote ou pète à qui mieux mieux, selon le moment de la journée. Parce que quand il n’enquête pas, Vertigo Kulbertus boit de la bière et mange des frites quatre fois par jour avec, selon l’heure, des boulettes, du cervelas, des fricadelles ou du steak (vous aurez noté une certaine méthode, puisqu’il mange ces différents aliments carnés dans l’ordre alphabétique).
Bref, donc, quoi que vous en pensiez (mauvais esprits), l’enquête est entre de bonnes mains, et c’est tant mieux, parce que d’autres cadavres ne vont pas tarder à se bousculer au portillon. Heureusement, l’inspecteur va pouvoir compter sur la complicité de Nicolas Tèque, journaliste qui – par hasard – se trouve sur les lieux pour un reportage sur Rosa Gulingen, actrice mondialement connue et morte 40 ans plus tôt dans des circonstances pas tout à fait claires – devinez où – à l’Hôtel du Grand Cerf.
Mais la vraie vedette de ce roman, c’est bien sûr Vertigo Kulbertus, qui prend toute la place, au propre (même s’il est répugnant, en fait) et au figuré.
Avec ses méthodes peu orthodoxes, le bougre cache bien son jeu et se révèle beaucoup plus fin et subtil qu’il n’y paraît. Passé, présent, histoires de famille et de voisinage, tout est imbriqué et Kulbertus tire le fil de la pelote pour mettre au jour les tréfonds de la noirceur humaine.
C’est noir, drôle, cynique, parfois trash et outrancier, intelligent, diablement bien construit et maîtrisé. Jubilatoire.
J'avais très envie de lire un autre livre de Franz Bartelt après avoir adoré Ah! les braves gens, c'est tombé sur celui-ci et ce fut un régal.
Nicolas Tèque est missionné par son employeur à Reugny dans le but de trouver matière pour un documentaire sur Rosa Gulingen, retrouvée morte dans la baignoire de sa chambre d'hôtel il y a 50 ans. Si à l'époque son décès est passé pour un suicide, son employeur soupçonne un meurtre déguisé, à Nicolas de découvrir la vérité. Quand Nicolas arrive à l'hôtel du Grand cerf, un crime vient d'être commis : le douanier haï de tous est retrouvé décapité. Puis c'est la fille de la tenancière qui disparait. Alors débarque Vertigo Kulbertus inspecteur obèse à quelques jours de la retraite.
Tout est là, il n'y a plus qu'à savourer.
Qu'est-ce que j'ai aimé cette lecture, qu'est-ce que j'ai ri! Tous ces personnages ubuesques, ces dialogues improbables, ces situations loufoques! Et ce Vertigo, quel esprit! Bref j'ai adoré!
Je m'étais accoudée avec plaisir au Bar des habitudes du même auteur. Savourant sa verve ardennaise me rappelant mes jeunes années et le brouillard que se lève (ou pas) au-dessus de la Meuse.
Cet hôtel m'a moins plu. Peut-être l'ai-je un peu trop fantasmé en attendant qu'il soit disponible sur le rayonnage de la médiathèque où je sévis.
Certes, les personnages sont truculents. Vous allez faire connaissance avec un des flics les plus charismatiques de la littérature. 100% gras, dans son apparence, sa nourriture et son savoir-vivre, si l'on peut encore parler de savoir-vivre en ce qui le concerne.
Mais il m'a manqué le petit truc en plus. Un peu plus de dérision comme dans les romans d'Hervé Commère. Voir du carrément comique comme sait si bien le faire J.M. Erre.
Alors oui, c'était bien, mais non, ce n'était pas exceptionnel.
Alors, faut-il le lire ? Préférez le bar (des habitudes) à l'hôtel (du grand cerf).
La couverture n’est vraiment pas sexy, le titre ne fait pas envie et même la quatrième de couverture laisse entrevoir un polar rural conventionnel, non vraiment, « Hôtel du Grand Cerf » n’a pas un emballage très vendeur. Et pourtant, quel polar étonnant, quels personnages truculent, quel humour noir efficace ! Franz Bartelt, que je découvre à cette occasion, est un auteur qui a le sens du récit et qui aime les personnages bien croqués, bien dessinés. Reugny, à la frontière franco-belge (côté belge) c’est un village où il y a 40 ans, une actrice a été retrouvée morte sur un tournage, noyée dans sa baignoire. Un journaliste parisien, qui prépare un documentaire sur l’actrice, débarque dans les Ardennes belge pour mener refaire l’enquête. Dans le même temps, un ancien douanier unanimement détesté est retrouvé mort, et une jeune femme à disparu. L’inspecteur Kulbertus a été chargé de l’enquête, et Kulbertus est un flic fort peu conventionnel. A 15 jour de sa retraite, obèse, quasi handicapé, capable d’engloutir des montagnes de nourriture, brusque avec les témoins, sans gène dans ses méthodes, il secoue le village de Reugny pour découvrir coûte que coûte la vérité, si laide fut-elle. Etrangement, les deux enquêtes, qui n’ont rien en commun, vont se nouer. Découpée en chapitre très courts, l’intrigue se joue sur quelques jours. Même si elle est un petit peu complexe, on ne perd jamais le fil grâce à un nombre de personnage restreint (nous sommes dans un petit village) et à un rythme constant. Bartelt sait mener un récit sans faire de « gras » (contrairement à son personnage central !), sans faire de digressions inutiles, à chaque fois qu’il donne une piste, un détail, un rien du tout, c’est toujours au service d’un intrigue bien resserrée, bien compacte. Les personnages et leur personnalités bien tranchées, c’est le sel de ce roman, aucun n’est fait d’eau tiède, tous sont entiers, parlent sans filtres et semblent fort loin du politiquement correct urbain. Par le personnage de Vertigo Kulbertus (quel nom !), un flic comme je n’en avais encore jamais vu dans un polar, l’auteur injecte des doses constantes et acides d’un humour noir qui fait mouche, parfois presque surréaliste. L’intrigue nous emmènera plus loin que l’on ne l’a imaginé, à l’époque de la guerre, de la collaboration et de l’épuration, à l’époque des secrets d e familles bien honteux, des haines cuites et recuites. Sans aller jusqu’à dire que tout est crédible, notamment les méthodes du centre de séminaire qui fait vivre tout le village (où l’on traite des stagiaire comme dans « Full Metal Jacket », ou presque !), le roman tient parfaitement la route jusqu’à un fin cynique, qui met un petit peu à mal la morale, pas beaucoup, juste ce qu’il faut. « Hôtel du Grand Cerf » est un très bon roman policier, drôle et acerbe, qui se dévore comme Kuvertus dévore ses assiettes de frites et engloutis ses litres de bières (sans mousse) : sans aucune modération !
Déjà l’an passé, ce livre avait été sélectionné pour un jury auquel je participais (celui de l’Actu Littéraire pour le Grand Prix des Lecteurs). Quand j’ai découvert qu’il faisait également partie de la sélection pour le Prix du Meilleur Polar des Editions Points, je me suis dit : « Et bien, je n'ai pas de bol ! » car je n’avais pas accroché à ce polar. Je persiste et signe pour la seconde fois : ce livre n’est pas fait pour moi.
Alors que plane toujours le mystère de la mort de la star mondiale, Rosa Gulingen, il y a 50 ans, Nicolas Tèque, journaliste parisien désœuvré est envoyé aux fins fonds des Ardennes franco-belges afin de réaliser un documentaire pour y faire la lumière. C'était sans compter sur la mort du douanier, détesté par tout le village et la venue de l'inspecteur Vertigo Kulbertus pour mener la dernière enquête de sa carrière avant un repos bien mérité selon lui.
Il s'agit avant tout d'un polar rempli d'humour noir. Je suis pourtant une franche partisane de ce type d’humour mais ici, cela m’a fait grincer des dents. L'atmosphère y est burlesque au possible mais c’était trop selon moi et à la longue, c’est devenu pénible dans ma lecture.
Une des originalités est que la trame se passe dans une région souvent délaissée des écrivains faut-il le souligner, les Ardennes franco-belges.
Malgré la bonne description des personnages, je ne m'en suis pas sentie proche et ils ont eu le don de m’hérisser le poil plutôt que de m’y attacher. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas eu l'impression de me plonger entièrement dans l'histoire.
Toutefois, de part son originalité, ce livre mérite d'être mis en avant, car il ne rentre pas dans le moule tant attendu de certains polars mais pas de remporter, selon moi, le Prix du Meilleur Polar 2018.
Vu que les deux premières lectures n’ont pas été concluantes pour moi : comme on dit, jamais deux sans trois. La troisième fois sera peut-être la bonne mais je préfère laisser du temps avant de réitérer la chose.
Chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2019/01/hotel-du-grand-cerf-de-franz-bartelt.html
Avec ce roman, on se plonge dans une comédie policière sarcastique et prenante à l’ancienne qui m’a fait penser aux enquêtes de Columbo, de Grantchester ou encore d’Agatha Raisin (avec ce côté un peu « décalé »).
On y découvre le petit village de Reugny qui va s’avérer bien moins tranquille qu’il n’y paraît. Ainsi, si au premier abord, presque tous les habitants paraissent ordinaires, ils vont se révéler garder plus d’un cadavre dans leurs placards.
On suit deux enquêtes parallèles qui vont finir par se rejoindre : celle relative à la mort mystérieuse d’une vedette de cinéma quarante ans plus tôt ; et celle relative aux meurtres de plusieurs personnes qui semblaient en savoir un peu trop…
Deux enquêteurs sont sur le coup : Nicolas Tèque, un journaliste plus motivé par la belle conductrice de taxi que par son investigation et l’ogresque commissaire Kulbertus. Alors que tout les oppose, les deux hommes vont finir par se rapprocher (autour de nombreux bocks de bière) et collaborer pour faire avancer leurs enquêtes respectives.
Les personnages sont drapés de second degré et d’une pointe risible de caricature. Les rebondissements s’enchaînent assez rapidement à la façon d’un Vaudeville.
Le commissaire Kulbertus est un personnage ambivalent : vulgaire et dégoûtant, il se replet dans son obésité morbide. Cependant, on lit entre les lignes que ce surpoids est une façon de se protéger des autres et des déceptions personnelles et professionnelles qu’il a rencontré. Derrière ses méthodes contestables, sa nonchalance et un simulacre d’incompétence, se cache un policier perspicace et assez clairvoyant en ce qui concerne les relations humaines. Il s’avère même assez attachant à sa manière. En tout cas, sans lui le roman aurait une toute autre saveur.
Franz Bartelt manie les bons mots et l’humour caustique (voire l’irrévérencieux), mais distille, par ailleurs, des touches de poésie et de tendresse de-ci de-là.
Je n’ai pas été soufflée par les révélations finales, mais ces dernières sont assez bien amenées. De toutes les manières, il ne s’agit, selon moi, pas vraiment d’un livre que l’on lit pour son suspense, mais davantage pour sa drôlerie, les interactions entre les personnages et la façon dont le commissaire Kulbertus déroule le fil rouge de cette intrigue.
En bref : Bonne surprise avec ce polar satirique qui met de bonne humeur et que je vais, très certainement, prêter autour de moi.
Je viens de terminer Hôtel des grands cerf et quelle belle surprise !
On se trouve face à un bon vieux polar, pur sang, que je n’ai plus l’habitude de lire, du genre Maigret, Colombo,…..
J’ai passé un très bon moment avec ce flic hors norme, dans tous les sens du terme, Nicolas le journaliste, Léontine la vieille acariâtre, et tous les autres personnages hauts en couleurs.
L’intrigue, ou plutôt les intrigues sont bien menées, bien ficelées.
On a hâte de connaitre le dénouement, le fin mot de l’histoire : qui est le coupable des 5 meurtres, que l’on ne découvre qu’à la lecture des dernières lignes.
Imagine. Un commissaire Maigret qui aurait percuté San-Antonio ! Inspecteur Vertigo Kulbertus qu'il s'appelle. Obèse frôlant le double quintal, qui engloutit consciencieusement 4 fois par jour dans un ordre alphabétique immuable boulettes - cervelas - fricadelles - steak dument accompagnés de frites et de bières. Il mène ses interrogatoires depuis son lit de pacha dans ledit Hôtel du Grand Cerf, lit renforcé de parpaings eu égard au poids à supporter. Mais attention, sous ses apparences de goinfre loufoque, c'est un subtil !
Et il en a du taf avec cette série de meurtres et disparation qui frappe un village paumé des Ardennes. Sa méthode, c'est de mettre le village sens dessus dessous, que personne n'y comprenne plus rien, qu'on ne sache plus qui cherche qui, qui a tué, qui n'a pas tué. C'est créer la panique, installer la folie. Tout le monde dans le même sac. Pas le temps de fignoler à 14 jours de la retraite. Et ce bon coup de pied dans la fourmilière va faire ressortir toutes les haines cuites et recuites de cette petite communauté, un petit jeu de massacre fort réjouissant d'autant plus qu'une enquête pararallèle se dessine autour de la mort mystérieuse d'une actrice célèbre 40 ans auparavant, toujours dans l'Hôtel du titre.
Les dialogues sont délicieusement truculents dès que notre flic d'anthologie y participe, de la verve, du caustique, de l'irrévérence, c'est un régal à la Frédéric Dard.
Pour autant, l'intrigue n'est pas délaissée et on a droit à un monologue de résolution efficace et brillant des deux affaires. A conseiller aux amateurs d'humour noir plutôt qu'à ceux qui ne jurent que par le palpitant, l'angoissant et les meurtres glauques.
Lu dans le cadre du jury Prix du Meilleur Polar Lecteurs Points
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