Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Êtes-vous prêt à franchir la porte du 93 Ridge Road ?
Dans une jolie maison victorienne d'une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d'université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n'avoir pas avoir de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n'est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s'agit de jeunes gens.
Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?
Sur l'insistance de la mère de Bonnie, Holly Gibney accepte de reprendre du service. Elle est loin d'imaginer ce qui l'attend : une plongée dans la folie humaine, là où l'épouvante n'a pas de limite.
Avec ce nouveau chef-d'oeuvre, on retrouve un Stephen King au sommet de l'horreur, et son enquêtrice Holly, célèbre héroïne de la trilogie Mr Mercedes et de L'Outsider.
Dans "Holly", nous retrouvons Holly Gibney, l'un des personnages de "L'outsider" et de la trilogie "Mr Mercedes", romans que je n'ai pas lus car j'avais vu, au moins partiellement, ces deux séries télévisées. L'enquêtrice de ce dernier roman de Stephen King est un personnage sensible et attachant que j'ai adoré.
Ici, pas de fantastique ni de surnaturel, mais un polar dont l'enquête est plutôt conventionnelle. On connaît dès le départ le nom des criminels ainsi que leur mode opératoire, et il ne faut pas longtemps pour deviner leur motivation. Il reste à savoir comment Holly va les démasquer et qui sera sauvé de justesse… ou pas.
Le suspense est bien mené, mais pour moi, l'essentiel est ailleurs. En effet, plus je lis King, plus je me dis que là où il excelle, c'est dans la description qu'il fait de la vie de ses personnages, avec leurs failles, leurs joies et leurs problèmes.
En plein été 2021 et en pleine épidémie de COVID, l’agence de détective privé « Finders Keepers » dirigée par Holly Gibney est en mode « pause » lorsqu’elle est contactée par une Pénélope Dahl désespérée : sa fille de 23 ans est introuvable et la police a conclu (très) vite à une disparition volontaire. Pénélope n’y croit pas une seule seconde et Holly accepte la mission, en dépit du fait qu’elle se retrouve totalement seule pour enquêter : son coéquipier Pete à la COVID et ses amis Jérôme et Barbara ne sont pas disponibles. En cherchant Bonnie, Holly va découvrir que la jeune femme n’est pas la seule à s’être volatilisé dans le quartier où on a retrouvé son vélo. Depuis presque 10 ans, plusieurs personnes se sont évaporées aux abords du quartier universitaire, des personnes jeunes que personne ne cherche réellement à retrouver.
Holly Gibney est, sauf erreur de ma part, le seul héros récurrent de Stephen King. Découverte dans la formidable série « Mr Mercedes » mise en valeur dans l’enthousiasmant « L’Outsider » puis dans la nouvelle « Si ça saigne », Holly a aujourd’hui droit à un roman qui porte son nom, et quel roman ! Ça faisait quand même longtemps que je n’avais pas lu un roman de King aussi réussi. Ici, pas de surnaturel, pas d’extraterrestre, ni de démons ou de Doppelgänger mais uniquement de l’humain. Je devrais plutôt dire, de l’Inhumanité. « Qui » est à l’origine de la disparition de Bonnie et des autres avant elle ? On le comprend dès les premiers chapitres, l’intérêt n’est pas là. C’est pareil pour le « pourquoi », rapidement on découvre avec horreur pourquoi ces jeunes gens sont enlevés, des gens jeunes, des gens sans attaches, des gens dont la disparition n’émeut pas grand monde… jusqu’à Bonnie. Les chapitres alternent entre l’enquête de Holly, minutieuse comme elle en a l’habitude (ce personnage est ultra attachant, depuis le premier roman elle a fait mouche) racontée sur quelques semaines, dans l’ordre chronologique et d’autres chapitres en flashs back, du côté des ravisseurs, où se succèdent les victimes. Le cœur du roman, le mobile de ces crimes, je n’en dirais rien, juste qu’on touche là au tabou ultime, la dernière transgression, le climax de l’ignominie. King était souvent allé loin en la matière, mais jamais jusque-là ! Passionnante, facile à suivre et parfaitement construite, l’intrigue est une réussite totale. Et puis il y a le contexte dans lequel King pose son roman : Trump a perdu l’élection de 2020 mais ses supporters (et Holly en croise) refuse d’y croire. L’épidémie fait des ravages (bien pire qu’ici e France) mais Holly (vaccinée) rencontre un nombre terrifiant de gens persuadés que le vaccin est pire que la COVID et scoop : ce sont souvent les mêmes ! Dans une Amérique qui n‘est pas confinée mais qui est à la fois fracturée et saignée à blanc, ce à quoi Holly va être confrontée n’est jamais que l’avatar ultime d’un pays qui a perdu la boussole. Car le racisme, l’homophobie, le mépris de classe, tout cela est aussi à l’œuvre dans les crimes sur lesquels enquêtent Holly. Même en allant relativement loin dans l’horreur, King (qui ne cache pas ses opinions tranchées sur les dérives actuelles de son pays) ne dépasse jamais la ligne rouge de la crédibilité. Et cela rajoute encore à la réussite de « Holly », non seulement c’est bien raconté, bien construit et totalement abominable, mais surtout c’est crédible, c’est affreusement crédible ! La fin, avec son lot de suspens, fonctionne là encore à plein. J’ai beau chercher, je ne vois aucun bémol à attribuer à « Holly », à part peut-être que les allusions aux romans précédents où apparaît Holly (voir ci-dessus) sont nombreux et que l’on savoure d’autant mieux ce roman si on les a lu auparavant. On comprend tout mieux quand on connaît ce qu’elle a traversé dans la trilogie « Mr Mercedes » et surtout dans la nouvelle « Si ça Saigne » qui est souvent évoquée. Mais on peut malgré tout lire ce roman seul, c’est juste que ce sera un plaisir un tout petit peu incomplet. Ce King est à dévorer, c’est un met de choix pour les amateurs de l’auteur, bref : un King cinq étoiles !
Encore un coup de maître du King !
La nouvelle histoire de Stephen King, noire et dénuée de surnaturel.
Si je dois donner mon ressenti uniquement sur le récit, son intrigue, son dénouement, je peux annoncer que j’ai beaucoup aimé. Il est réaliste dans ce que l’être humain peut faire de pire. Le Mal s’insinue au cœur des personnes les plus ordinaires et qui paraissent les plus inoffensives. Mise à part quelques manques de punch par moments, la construction de l’histoire et le développement des personnages sont vraiment bien menés. Dans une alternance de passé et de présent, d’enquête et de disparitions, nous évoluons au sein de cet univers aussi fascinant qu’épouvantable.
L’aspect psychologique des meurtriers détient une part belle dans le roman, ce qui est très intéressant et prenant. Le basculement dans cette folie dévastatrice et aussi noire que les entrailles de l’enfer est accompagné de croyances puissantes que l’auteur a si bien su retranscrire que l’on pourrait penser qu’elles sont réelles. Portées par le laïus scientifique du professeur Rodney Harris, elles semblent en effet plus vraies que nature, ce qui rend toute cette affaire effrayante.
Mais… Il y a malheureusement un gros MAIS. Le Covid est OMNIPRÉSENT dans l’histoire. L’auteur fait passer des messages avec exagération et une horripilante répétition. Je comprends qu’il veuille s’appuyer sur des évènements réels puisqu’il a écrit Holly en 2020 et que la pandémie sévissait pleinement cette année-là, mais trop c’est trop. C’est un matraquage qui finit par devenir extrêmement moralisateur et qui apporte de la lourdeur à l’histoire, ce qui est vraiment dommage. À de nombreuses reprises durant ma lecture, j’ai levé les yeux au ciel de blasement. On peut difficilement faire abstraction de tout cela, et sans ce contexte, ma note et mon enthousiasme auraient été bien plus élevés.
D’autre part, des allusions à la nouvelle Si ça saigne (et donc potentiellement à L’Outsider et Mr Mercedes) font régulièrement incursion dans le récit, ce qui n’est pas spécialement gênant, mais si, comme moi, vous ne les avez pas lus, alors vous aurez envie d’en savoir plus.
En bref, j’ai beaucoup aimé cette mise en avant de Holly qui devient, avec ce nouvel opus, un des personnages phares de l’auteur. Dommage que la politique et la pandémie prennent autant de place… Cependant, ne passez pas à côté à cause de cela car l’histoire vaut la peine d’être lue !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/05/03/lecture-holly-de-stephen-king/
Comme a son habitude, Stephen King nous embarques dans des lectures et des thèmes des plus maléfiques.
Pas sur d'être prête a franchir la porte du 93 Ridge Road, pour retrouver les disparus.
Les époux Harris, personnes cultivés mais vieillissantes, ont ils trouvé le remède miracle pour vieillir en toute sérénité, sans douleurs, sans pertes de mémoires....
Pourquoi les disparus ne sont ils pas retrouvés? Pas de corps, très peu d indices. Ils sont comme volatilisés.
Que j'ai aimé le personnage de Holly !
Sacré chemin depuis le jour où Bill Hodges ( dans Mr Mercedes ) a remarqué cette jeune femme introvertie et timide devant une maison funéraire, il y a bien longtemps. Holly Gibney est désormais à la tête d'une agence de détective privée. Au début de SON roman, elle vient d'enterrer sa mère du Covid lorsqu'une femme appelle pour retrouver sa fille qui a disparu.
Dès le prologue, l'identité des coupables est connue : Emily et Rodney Harris, professeurs universitaires à la retraite, portant leur respectabilité, leur éducation et leur aisance financière comme autant de masques redoutablement efficaces pour dissimuler leurs forfaits au pluriel.
On pourrait croire que révéler ainsi d'emblée leur culpabilité affaiblir ait l'intérêt pour le récit. En fait, non, car Stephen King distille habilement des détails qui divulguent l'ampleur de leurs crimes sur le temps long, l'atrocité des actes eux-mêmes, mais aussi la folie qui les guide. On les observe avec une acuité attentive, scrutant chaque élément que l'auteur offre. L'enquête de Holly n'en devient que plus urgente. Et puis, c'est tellement plaisant de découvrir comment cette dernière va retrouver la piste de ces deux vieux psychopathes. le lecteur a un temps d'avance sur elle et se régale à suivre ses déductions et le cheminement de sa traque.
C'est cependant parfois trop long. Les passages sur l'écriture et le métier d'écrivain avec les frère et soeur Jerome et Barbara ( personnages trop parfaits pour être vrais ), bien que plaisants à lire, ne sont pas réellement utiles à l'intrigue.
Surtout, on sent Stephen King investi dans une volonté politique de donner son avis sur la société américaine. le portrait est sombre, celui d'une Amérique plus fracturée que jamais : attaque du Capitole, effet Trump sur l'air du temps, antivax, racisme systémique. Il tire à balles réels mais, même si je suis totalement d'accord avec son constat, j'ai trouvé que l'irruption de toutes ces références étaient lourdaudes et donnaient au récit un côté moralisateur lassant sous le poids des répétitions. Sans chausser de gros sabots, le contexte de 2021 en plein coeur de la crise Covid se suffisait en lui-même pour apporter de la profondeur presque horrifique au décor. Durant cette période aux Etats-Unis, le péril et l'isolement étaient partout, les morts flottent au-dessus du récit, hôpitaux et morgues pleins.
Malgré ces réserves et l'agacement qui en a découlé, j'ai pris, comme toujours, du plaisir à lire ce dernier opus de Stephen King. J'en reviens à Holly. C'est elle le coeur battant du récit. Superbe personnage, loyale, consciencieuse, ingénieuse mais dévorée par le doute et l'emprise d'une mère autoritaire dont les maximes continuent de la gronder même une fois morte. Holly est « une femme terrorisée à l'idée de se tromper, et convaincue d'avoir tort aussi souvent qu'elle a raison. »
Sa présence marquante éclaire tout le récit. Grâce au talent de King et la tendresse qu'il a pour son héroïne ( mais aussi Jérôme et Barbara ), on a l'impression que c'est elle qui prend les décisions, que c'est elle qui guide l'intrigue plutôt que d'être la marionnette de son auteur.
Elle « aime penser ( sans y croire totalement ) qu'une sorte de Providence opère dans la lutte du bien contre le mal, aveugle mais puissante, telle une statue de la Justice qui brandit sa balance. Une force à l'oeuvre dans les affaires humaines se tient du côté des plus faibles et des plus naïfs, face au mal. »
Au final, j'ai été touchée par la recherche acharnée de la vérité qui l'anime et anime tout le roman. Tant pis, si on est loin du thriller angoissant décrit par la quatrième de couverture. La vraie horreur est celle de la condition humaine, la mort, la vieillesse et le deuil qui l'accompagnent.
Quel plaisir de découvrir le dernier King en retrouvant Holly, notre chère détective privée un peu perchée qui mérite bien un roman éponyme! Cela tombe bien car celui-ci lui est (presque) entièrement consacré! Un roman ancré dans son époque, celui de la crise Covid et du gouverment Trump, un roman dénué de fantastique, pleinement ancré dans le réel, mais un réel bien ensanglanté qui dégouline… Accrochez-vous!
Cela commence gentiment… Jorge Castro est professeur de littérature américaine au Bell College. Un soir, il part tranquillement faire un jogging dans sa résidence lorsqu’il rencontre un couple de retraité qu’il connait assez bien, ce sont d’anciens collègues de travail : Rodney Harris et son épouse Emily sont en effet d’ex-professeurs renommés, l’un passionné de sciences et l’autre férue de lettres et de poésie. Pour l’heure, ils tentent de résoudre un problème de taille: Emily ne parvient pas à hisser le fauteuil roulant en panne de son mari dans leur van, il lui faudrait un peu d’aide… Jorge se précipite… On ne le reverra plus.
Appelée à enquêter sur la disparition d’une jeune bibliothécaire, Holly Gibney n’est pas au mieux de sa forme. En pleine épidémie de Covid, elle assiste sur Zoom aux obsèques de sa maman Charlotte, décédée des suites d’une épidémie qu’elle croyait inoffensive, à l’instar de Donald Trump, dont elle était une fervente admiratrice. Le collègue et ami d’Holly, Pete Huntley est cloué au lit par le virus, Jérôme Robinson quant à lui est en pleine tournée promotionnelle pour le roman qu’il vient d’écrire, Holly se retrouve seule à gérer l’agence Finders Keepers. Elle est contactée par la mère de la jeune femme disparue depuis plusieurs semaines. Le vélo de Bonnie Dahl a été retrouvé abandonné, un message laconique sur le guidon laissant supposer une fugue ou un suicide. Ce qui n’est absolument pas le caractère de la jeune femme… Holly se lance seule sur les traces de la bibliothécaire et va découvrir que d’autres disparitions ont eu lieu dans la même zone depuis plusieurs années…
Je ne vais pas vous raconter ce qu’il se passe dans ce livre juteux… Simplement que pour certains tout est bon pour tenter de remédier à la vieillesse… Le mythe du vampire est revisité par Stephen King sans une once de fantastique. C’est ce qui m’a particulièrement plu dans ce livre. Non pas que tout soit du plus grand réalisme mais un couple de retraités tueurs en série, pourquoi pas? Le récit se base sur des faits très sérieux puisqu’il est question de la gestion du covid par le gouvernement Trump et bien évidemment King s’en donne à coeur joie. Rien de tel qu’écrire un roman pour régler ses comptes : à quel point cela devait lui démanger d’écrire ce livre!! Ce n’est pas le seul sujet réactionnaire qu’aborde le maitre : le racisme envers les noirs est également évoqué. J’ai beaucoup aimé les passages consacrés à Barbara Robinson pour qui King écrit de belles pages sur le mystére de la création littéraire.
Et puis ce roman est un bel hommage à un personnage devenu récurrent : Holly Gibney que l’on voit s’épanouir, elle est assurément l’un des personnages les plus aboutis de Stephen King, à la fois entière et toute en nuances, elle nous surprend toujours, et ce jusqu’à l’ultime scène ! La présence bienveillante de Bill Hodges plane encore sur les personnages et fait aussi de ce roman l’apothéose d’une série prodigieuse! Holly est un très bon cru, vous en reprendrez bien un peu? Justement, j’ai un peu mal au dos, alors je me demande si…
Voilà un livre qui va vous donner envie d'être végétarien !
Automne 2012 dans une ville non nommée des États-Unis.
Jorge Castro fait son jogging quotidien lorsqu'il tombe sur un couple de retraités qu'il connaît bien.
Emily et Harris sont d'anciens collègues enseignants de l'université où il est employé et ils sont en bien mauvaise posture. La femme tente en effet vainement de pousser dans un van le fauteuil roulant dans lequel est assis son mari.
N'écoutant que son courage, Jorge se précipite pour leur venir en aide. Bien mal lui en a pris ! Il se retrouve dans le sous-sol de la maison des Harris enfermé dans une cage. Il ne le sait pas encore, mais il va servir de cure de jouvence aux deux vieillards qui souffrent de pathologies liées à leur âge avancé.
Neuf ans plus tard, la détective privée Holly est contactée par une mère inquiète de la disparition de sa fille.
Au-delà de l'enquête qui évolue lentement par cercles concentriques, le dernier opus de celui qu'on surnomme le « roi de l'horreur » mérite d'être lu pour plusieurs raisons :
le duo d'assassins dont les dégustations de cervelles et autres abats déclenchent du dégoût, tout en satisfaisant un voyeurisme malsain et jubilatoire ;
le personnage d'Holly, apparu à plusieurs reprises dans l'œuvre de Stephen King, une grande solitaire qui, à la cinquantaine bien tassée, souffre encore du mépris de sa mère ;
la période durant laquelle se déroule le récit, celle du Covid, qui donne lieu à des moments cocasses nous rappelant nos psychoses passées et l'absurdité de nos comportements ;
l'amour de la littérature et de la poésie que l'auteur ne peut s'empêcher de déclarer en nourrissant son récit de références.
https://papivore.net/litterature-anglophone/critique-holly-stephen-king-albin-michel/
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