"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman longtemps oublié à découvrir de toute urgence dans sa traduction de référence.
Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et, à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans. Herland est l'une des utopies féministes les plus réussies jamais écrites. Paru en 1915, ce roman de la sociologue Charlotte Perkins Gilman, l'auteure de La Séquestrée, rencontra un grand succès en son temps avant d'être oublié pendant plusieurs dizaines d'années. Redécouvert par la nouvelle génération féministe des années 1960, il ne fut traduit en français qu'en 2016. Un roman culte du féminisme américain à découvrir absolument.
" Un traité féministe sans concessions. Gilman s'aventure là où les progressistes du XXIe siècle n'osent pas aller, au nom de la diplomatie. " The Guardian
Trois hommes américains débarquent dans un pays coupé du monde dans lequel tous les hommes ont péri plusieurs siècles avant. Ils sont les premiers hommes à découvrir Herland, une société pacifique, extrêmement bien construit et organisée, très respectueuse de son environnement. Un peuple uniquement de femmes qui se reproduisent par parthénogenèse.
Les trois jeunes hommes qui débarquent dans cet univers inexploré et inconnu, aux tempéraments forts différents découvrent alors une société paisible, solidaire, unie, fondée sur une conception de la maternité et de l'éducation. Un monde totalement irréel pour ces trois américains.
Charlotte Perkins Gilman profite de Herland pour mettre en avant les clichés de l'époque sur les rapports hommes-femmes., tout en faisant passer ses critiques sur des institutions telles que le mariage. Malheureusement, même si l'idée de départ me paraissait originale et voir audacieuse, mon ressenti est moindre, mi figue-mi raisin, du bon comme du moins bon : une écriture trop linéaire qui ennuie vite, le développement de l'intrigue qui peine, l'histoire se veut féministe mais qu'à moitié en fin de compte (peut-être à cause de l'époque), avec une pensée plutôt puritaine.
Publiées sous forme de feuilleton en 1915, les idées sont en phases avec l'époque, voilà peut-être pourquoi mon avis est mitigé sur ce roman. L'autrice élève la maternité au rang de religion, la femme se retrouve effacée au profit de l'éducation. Un monde utopiste certes car pas de violence, tolérante, écologiste mais un monde qui prône l'eugénisme et la diabolisation de l'homme.
Un roman intéressant dans son ensemble, original, moderne pour son temps mais au style professoral, qui rend le récit lent et lourd. "Herland" est étonnant, certains sujets sont brillants mais aussi dépassés, avec un grand manque de romanesque qui se termine par une fin abrupte.
Abandon pour ma part .Je me suis lassée du récit en perdant le fil au fur et a mesure.
D'abord acheté pour le côté "récit d'une époque " je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais vraiment
Il y a quelques semaines, en flânant entre les étals recouverts de livres plus alléchants les uns que les autres, mon œil fut attiré par une couverture, un titre : Herland. Déniché dans le rayon féminisme et avec pour illustration quelques phrases chocs comme, "le roman culte du féminisme américain", je ne pouvais que craquer ! Imaginez trois aventuriers scientifiques américains, découvrir sur une haute montagne un mystérieux petit pays peuplé exclusivement par des femmes. Impossible ! Comment font-elles pour se reproduire ? Et puis s'il n'y a pas d'hommes comment font-elles pour se nourrir, elles, ces pauvres petites choses délicates ? Ecrit en 1915, le livre de Charlotte Perkins Gilman est à la croisée entre essai sociologique et roman. Malheureusement, le fond comme la forme m'ont à plusieurs reprises fait cligner de l’œil. Bah ouais, j'suis comme ça moi, je cligne de l’œil quand ça ne va pas ! Pourquoi ? Un style un peu trop académique et quelques idées "tendances" de l'époque, comme l'eugénisme, m'ont légèrement refroidi. N'empêche, il fallait être sacrément courageuse pour exprimer l'idée d'un féminisme, même si je n'adhère pas à tous les arguments de la romancière. Prémices d'une réflexion sociétale, Herland ouvre la voie d'une pensée réformatrice. Merci Charlotte !
Au début du XXe siècle, trois amis américains passionnés de sciences et d'aventures découvrent lors d'une expédition lointaine, un mystérieux petit territoire. Enclavé dans de hautes montagnes, dans un pays que Van, notre protagoniste, ne mentionnera jamais par mesure de protection, ce peuple est exclusivement composé de femmes. Premiers hommes à fouler ce petit territoire baptisé Herland par leur soin, et avec leur regard scientifique, mais surtout d'homme occidental, nos trois amis découvrent un monde différent où l'idée d'une féminité telle qu'il la connaisse est balayée. Prisonniers, pour l'instant, de ce merveilleux et luxuriant pays, Terry, Jeff et Van sauront-ils s'adapter à ce nouvel environnement ? Leur perception des femmes changera-t-elle ?
Sociologue de métier, il n'est pas étonnant que Charlotte Perkins Gilman ait voulu utiliser cette discipline au service de son roman. Sous forme de carnet de bord, l'auteure a prêté son œil scientifique à son protagoniste principal, Vandyck Jennings, afin de traiter le sujet féministe qui n'en ai qu'à ses débuts. Critique sans fard de la société patriarcale dans laquelle elle évolue et est sans cesse confrontée, l'auteure, amène à plusieurs pistes de réflexions comme la définition de la féminité. Quelle est-elle sinon une définition fixée par l'homme et pour l'homme ? Représentée par des codes extérieurs, où l'apparence et l'attitude revêtent une importance capitale, celle-ci ne dépend que du regard que l'homme porte sur la femme. Pis, celui-ci confond féminité et maternité.
Et parlons-en de la maternité. Sujet de discorde pour moi, l'idée est ici menée à son paroxysme ! Bye-bye la sexualité épanouie, bonjour la maternité, pleine, entière, merveilleuse. Un peu trop peut-être... Reproduites par parthénogenèse, ces femmes élèvent la maternité au rang de religion. La femme telle quelle, est effacée au profit de l'éducation. Alors oui, cette utopie dans laquelle vit cette communauté est alléchante : non-violente, écologique à souhait, tolérante... Sauf que toutes les femmes ne sont pas aptes à engendrer. Seules celles considérées comme les plus fortes ont le droit de donner la vie. D'où le principe d'eugénisme... Pas terrible n'est-ce pas ? Et le plaisir, on en parle ? Bah pas vraiment puisqu'elles n'ont pas besoin d'hommes pour procréer. Et je ne vous parle même pas du non-désir d'enfants. Bon, n'oublions pas que nous sommes en 1915... Autant vous dire que cette partie tient plus à du cauchemar qu'au rêve pour moi !
Grâce aux voix de ses trois personnages, Charlotte Perkins Gilman, donne corps aux idées ridicules que les hommes véhiculent sur les femmes. Qu'ils soient misogynes, sexistes ou à l'inverse trop complaisants, l'auteure utilise ces arguments pour mieux les retourner, quitte à véhiculer elle-même des idées parfois douteuses. Le reflet d'une époque ?
Happée par la curiosité de ce monde, j'ai vite été rattrapée par un style trop professoral qui marque ces 278 pages de lourdeurs. Intéressant, ce livre fait évidemment la part belle aux femmes, mais aussi à un modèle écologique novateur pour l'époque. Ainsi, leur communauté étroitement liée à la nature, est à l'image de celle-ci, abondante, luxuriante, tout comme disciplinée.
Un livre étonnant, parfois brillant, mais teinté d'idées houleuses.
http://bookncook.over-blog.com/2020/03/herland-charlotte-perkins-gilman.html
Une curiosité que ce court roman écrit en 1915, paru sous la forme d'un feuilleton dans une revue. Toute l'oeuvre de son auteure, la sociologue et écrivaine américaine Charlotte Perkins Gilman, a eu une influence majeure sur le militantisme féministe outre-Atlantique.
Elle a choisi la forme d'une utopie à la Jonathan Swift, le monde imaginaire de « Herland » permettant de dénoncer les dysfonctionnements du monde réel, en l'occurence, le patriarcat et ses conséquences sexistes. Trois Américains aux profils différents découvrent un peuple de femmes qui vit en autarcie depuis 2000 ans, sans homme, se reproduisant par parthénogenèse, dans une société paisible, rationnelle, très avancée intellectuellement et du point de vue intellectuel tout en vivant en harmonie avec la nature.
On sent la sociologue derrière chaque page. Les personnages n'ont pas d'existence propre, pas de chair, rien qui ne nous touche, ils sont juste là pour étayer les thèses de l'auteur. L'écriture est un peu empesée, très scolaire. En 1915, cela devait être très novateur mais en 2019, cette utopie m'a semblé très vieillie, et pour le moins très discutable :
- toute la société de Herland tourne autour de la maternité qui est érigée en quasi religion, le grand projet collectif étant de donner naissance à d'autres femmes, les bébés étant élevés en commun, un peu comme dans une ruche.
l'individu n'a que peu de place dans cet espace très organisée, impossible de s'y exprimer et de se détacher des autres « soeurs »
- les relations sexuelles n'existent pas, complètement évacuées
- surtout, ces femmes sont de souche aryenne, l'eugénisme a sa place puisque les femmes jugées les moins aptes physiquement et psychologiquement sont écartées de la reproduction.
Inversement, ce qui m'a semblé toujours très pertinent et finalement visionnaire, c'est la place que Herland accorde au respect de la nature, ces femmes vivant en symbiose avec leur environnement, l'agriculture mise en place étant très proche des idées de la permaculture actuelle.
A lire donc pour parfaire sa connaissance historiographique du féminisme, sans perdre de vue ce qu'il y a derrière cette gynocratie utopique. A quoi ressemblerait donc une utopie féministe inventée en 2019 ?
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