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Eva dort

Couverture du livre « Eva dort » de Francesca Melandri aux éditions Folio
  • Date de parution :
  • Editeur : Folio
  • EAN : 9782070453849
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son... Voir plus

Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci, fille-mère, était parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière quand elle rencontra un sous-officier des carabiniers luttant contre le mouvement indépendantiste, Vito... Et Eva de se souvenir du destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l'Empire austro-hongrois défait à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force.

Dans ce premier roman, plébiscité par la critique et les lecteurs, Francesca Melandri nous offre une fresque historique et familiale inoubliable, dressant aussi bien le portrait d'une mère exceptionnelle que celui d'une nation italienne à l'unité encore fragile.
Grand Prix des lectrices ELLE Italie.

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Avis (5)

  • Roman intéressant d'une auteure italienne . Sur fond historique, elle bâtit une fiction qui tient la route.
    Ceux qui se passionnent pour la turbulente histoire de l'Italie au XX Eme siècle revisiteront la situation particulière du Tyrol du sud, du Haut Adige (enclave que Mussolini décide...
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    Roman intéressant d'une auteure italienne . Sur fond historique, elle bâtit une fiction qui tient la route.
    Ceux qui se passionnent pour la turbulente histoire de l'Italie au XX Eme siècle revisiteront la situation particulière du Tyrol du sud, du Haut Adige (enclave que Mussolini décide d'italianiser,on y parlait allemand )qui connaît dans les années 1960-1970 des actes de terrorisme.
    Le récit déroule pendant un long voyage en train d'Eva jusqu'à Reggio de Calabre des histoires de femmes , des histoires d'amours contrariés.
    Eva naît d'une aventure passagère de Gerda avec un certain Hannes.Pour continuer à travailler dans les hôtels, Gerda fait le choix de placer Eva dans une famille bienveillante .Eva se rend en Calabre pour répondre à l'appel de Vito, un ancien brigadier en Haut Adige qui avait brusquement quitté Gerda et Eva…

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  • ❤️ On avait surtout envie de découvrir une région et un épisode historique tous deux méconnus (on va y revenir) mais on a eu le bonheur de tomber sur une belle plume et une belle histoire (avec un petit 'h').
    Mais tout d'abord que sont cette région et cette Histoire (avec un grand 'H') qui...
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    ❤️ On avait surtout envie de découvrir une région et un épisode historique tous deux méconnus (on va y revenir) mais on a eu le bonheur de tomber sur une belle plume et une belle histoire (avec un petit 'h').
    Mais tout d'abord que sont cette région et cette Histoire (avec un grand 'H') qui tissent toute la trame du bouquin (Francesca Melandri est documentariste) ?
    Pour être à l'aise dans sa lecture, on vous conseille d'ailleurs de lire en diagonale quelques pages sur le ouèbe au-delà de notre ci-dessous résumé : la lecture du roman n'en sera que plus fluide et le plaisir plus grand.

    [...] Après Sterzing / Vipiteno, un peu avant de sortir à Franzensfeste / Fortezza, Carlo s’est arrêté à l’Autobahnraststätte / Autogrill et nous avons mangé un belegtes Brötchen / sandwich. Puis nous avons quitté l’Autobahn / autoroute et nous avons payé au Mautstelle / péage. Dans sa Volvo qui heureusement est suédoise et ne se traduit donc ni en allemand ni en italien. Bienvenue dans le Südtirol / Alto Adige, royaume du bilinguisme.
    [...] Pour les légumes et les fruits aussi, il utilisait l’italien, surtout pour les salades : chicorée, laitue, valériane, roquette, pourpier, cresson. Mais pour la viande il se servait de l’allemand : Rindfilet, Lammrippen, Schienbein. Comme pour les gâteaux : Mohnstrudel, Rollade, Linzertorte, Spitzbuben. Ce bilinguisme culinaire était un usage solidement établi, partagé par tout le personnel, auquel on ne pouvait déroger.

    Cette région du nord de l'Italie, au pied du col du Brenner, serait un peu l'Alsace italienne.
    Tout cela appartenait à l'Autriche, jadis. Les habitants étaient germanophones et bizarrement accoutrés lors des dimanches de fête.
    Mais après la première Guerre, il fallut naturellement humilier les vaincus et la région bascula du côté italien. Bientôt, dans les années 20 et 30, le fascisme romain entrepris une italianisation forcée de ces vallées : l'allemand y fut bientôt interdit, administration et employeurs y devinrent sourds d'une oreille et ne comprenaient plus que l'italien.

    [...] On peut interpréter la chose comme on voudra, mais l’adoption unanime du juron italien par la population de langue allemande fut le seul succès impérissable de l’italianisation forcée voulue par le fascisme.

    Encore quelques années et les habitants accueillirent donc tout naturellement à bras ouverts les nazis qui passèrent les Alpes. Tout aussi naturellement, on le leur reproche encore. L'Italie reprit possession des lieux à la fin de la guerre (la seconde).
    Allez, encore quelques tours de roue et dans les années 60, un peu avant les Brigades Rouges, quelques bûcherons, quelques garagistes et quelques paysans se sentirent l'âme suffisamment rebelle et le cœur assez vaillant pour dynamiter quelques pylônes voire quelques véhicules de carabiniers.

    [...] Jusque-là, les Italiens ne savaient rien du Haut-Adige. Ils ignoraient presque tous qu’on parlait allemand dans un coin de leur territoire national.

    Naturellement la soldatesque mit alors en application les bonnes pratiques apprises des forces françaises en Algérie.

    [...] La technique de la « gégène » mise au point par les tortionnaires de l’OAS en Algérie que les Italiens appliquèrent consciencieusement, avec des résultats toujours satisfaisants.

    Au fil des années, ces belles vallées de montagne furent ainsi malmenées par une géopolitique qui ne laissait aucune chance à quiconque de choisir le ‘bon’ camp. Inexorablement, les roues dentées de l'Histoire broyèrent les familles une à une, génération après génération, quelque soit le bord, quelque soit l'époque.
    Et c'est dans l'une de ces vallées que naquirent Vera et sa mère Gerda.
    Et c'est l'histoire de ces deux femmes, l'Histoire de ces vallées et de ces années, que nous raconte Francesca Melandri, alternant avec équilibre et précision les chapitres, le présent de la moderne Vera et le passé de la savoureuse Gerda.
    D'une belle écriture ronde et puissante, et avec une force évocatrice peu commune.
    Parti avec l'envie de découvrir la géographie et l'histoire d'une région, on s'est laissé attraper et surprendre par une belle plume et un beau roman.

    [...] La nouveauté la plus sensationnelle fut la création d’un vrai w.-c., pas dans la cour mais, luxe inouï, à l’intérieur de l’habitation : il ne serait plus nécessaire de sortir à la belle étoile pour faire ses besoins pendant les nuits d’hiver. Paul invita tout le voisinage pour fêter son inauguration. Il se comporta de façon très généreuse : il montra non seulement aux voisins son Wasserklosett immaculé, mais il insista pour que les gens l’essaient. Et afin que tous, adultes et enfants, profitent bien de cette occasion exceptionnelle, il fit préparer par sa mère et ses sœurs de grandes quantités de Zwetschgenknödel — les canederli aux prunes, on sait qu’il n’y a rien de mieux pour stimuler la digestion. Le Wasserklosett fut testé par les voisins plusieurs fois, sans que la canalisation se bouche. Ce fut une fête mémorable, dont on parla encore bien des années plus tard.

    Gerda était si belle que dans ces vallées rustres et en ces périodes frustes, aucun homme, pas même un militaire en garnison, n'osait lui manquer de respect.
    Elle tomba tout de même amoureuse. Une fois. Une seule fois. La fois de trop. Juste de quoi être rejetée par ses propres parents, quelques semaines avant de donner naissance à Eva.
    De sa mère trop tôt célibataire, Eva n'héritera que de deux choses : sa beauté et son histoire tragique. Ça aide pas forcément à grandir, mais ça nous vaut un beau roman sur fond de montagnes et d'Histoire.

    [...] Eva, dis-je, en serrant sa main.
    — Un beau nom, presque comme vous… »
    Traînant ma petite valise derrière moi, je m’éloigne gaiement : rien ne donne plus d’élan aux pas d’une femme qu’un compliment. Ça, ma mère le sait bien.

    Et nous voici sur les traces d'Eva partie vers le sud tout en bas de la botte, retrouver Vito (trouver plus exactement) un père (ou presque ?) qui, sentant sa fin prochaine, vient tout juste de prendre ou reprendre contact avec elle.

    [...] L’histoire d’Eva, avec ses délicats corolaires de mère célibataire, d’oncle terroriste, de grand-père qui vous donne froid dans le dos rien qu’à le regarder dans les yeux.

    De manière plutôt inattendue, on retiendra sans doute de ce roman les superbes pages sur la cuisine du grand hôtel sudalpin où Gerda gravit un à un les échelons depuis les travaux infamants de la plonge jusqu'aux fonctions sacrées de la découpe des viandes. Ces chapitres sont peut-être les plus beaux et certainement les plus évocateurs de ce bouquin.
    Un roman passionnant. Un roman de passions : culturelle, amoureuse, linguistique, culinaire, ...
    Rappelons ce que l'on disait de la Tour d'Arsenic la saga familiale de Anne Birkefeldt Ragde, dont Francesca Melandri pourrait être le pendant méridional :
    “Ça se lit presque comme un thriller à suspense et, avide de découvrir les secrets de chacune de ces femmes, on dévore ce gros bouquin sans pouvoir le lâcher.”
    Et pour revenir à notre fil conducteur Historique, soulignons qu'il n'est pas inutile de se remémorer ces anciens séparatismes culturels et linguistiques à la veille de nouveaux et très actuels séparatismes économiques.
    Que vous dire d'autre encore ?
    Ah oui, on allait oublier : il ne s'agit que d'un premier roman.
    Pour celles et ceux qui aiment autant les blondes walkyries que les brunes méridionales.

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  • Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres.
    Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d'emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région...
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    Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres.
    Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d'emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci est si belle, si libre, une fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière dans un grand hôtel de montagne et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste.
    Eva se remémore aussi le destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l'Empire austro-hongrois défait à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force et qui par la volonté d'un homme, Silvius Magnago, obtint de Rome un statut d'autonomie mettant fin aux actions terroristes et évitant une probable guerre civile. Si sa région a finalement connu la paix et la prospérité, Eva, héritière innocente d'un amour impossible, a dû grandir sans Vito qu'elle veut à présent retrouver avant qu'il ne soit trop tard.
    Inoubliable fresque historique et familiale, Eva dort brosse le portrait d'une mère exceptionnelle et, à travers l'histoire du Tyrol du Sud, celui de toute la nation italienne à l'unité encore fragile. Kilomètre après kilomètre, le récit nous entraîne vers la rencontre du présent et du passé en un double voyage bouleversant.

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  • Un joyau dans la cuvée littéraire de l’année 2012 !
    Eva dormait lorsqu'un petit paquet est arrivé pour elle et que sa maman l'a renvoyé à l'expéditeur : 1397km aller et pareil au retour, de la Calabre jusqu'au Sud-Tyrol ou Haut-Adige, c'est selon... 30 ans plus tard, Eva entreprend de faire ce...
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    Un joyau dans la cuvée littéraire de l’année 2012 !
    Eva dormait lorsqu'un petit paquet est arrivé pour elle et que sa maman l'a renvoyé à l'expéditeur : 1397km aller et pareil au retour, de la Calabre jusqu'au Sud-Tyrol ou Haut-Adige, c'est selon... 30 ans plus tard, Eva entreprend de faire ce voyage, les yeux grand ouverts sur son pays, pour retrouver l'expéditeur ; au fil des kilomètres qui la séparent de la Calabre, on découvre l'histoire du Haut-Adige, une région insolite et meurtrie de la frontière austro-italienne, détachée de l'Autriche pour être attribuée à l'Italie en dépit de ses habitants très majoritairement germanophones, italianisée par la force dans la violence et le déni des cultures, terreau de terrorisme... Histoire identitaire donc, histoire de l'Italie, oui mais c'est aussi un exceptionnel portrait de femme : celui de Gerda, bouleversante beauté nordique, mère célibataire dans une région pauvre et reculée dans l'Italie d'après-guerre, luttant pour conserver son emploi de cuisinière dans un grand hôtel, avec sa fille, Eva. Mais qu’on ne s’y trompe pas, aucune mièvrerie dans cette histoire là, il ne s’agit pas d’un roman à l’eau de rose et loin s’en faut. Avec une construction impeccable, un texte très maîtrisé restituant à merveille les particularismes régionaux, une écriture lumineuse et pleine d’humour, Francesca Melandri réussit là un magnifique premier roman empreint d’une émotion palpable, un roman qui envoûte de la première à la dernière ligne, Sans aucun doute, un des meilleurs romans de l'année, UNE VRAIE RÉUSSITE A NE PAS MANQUER !

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  • lecture un peu difficile au début avec beaucoup de dialecte local, région du haut adige ou bas tyrol , c'est selon si on se situe côté italien ou allemand, histoire d'une population déchirée entre deux nationalités des années 1940 à nos jours, avec son lot d'attentats pour l'indépendance de la...
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    lecture un peu difficile au début avec beaucoup de dialecte local, région du haut adige ou bas tyrol , c'est selon si on se situe côté italien ou allemand, histoire d'une population déchirée entre deux nationalités des années 1940 à nos jours, avec son lot d'attentats pour l'indépendance de la région. On s'attache à Eva et à sa mère. On suit leurs vies respectives à travers des retrospections ou un long voyage contemporain à travers l'italie .
    Finalement c'est avec mélancolie que je finis ce livre.

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