Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Du même bois

Couverture du livre « Du même bois » de Marion Fayolle aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782073025814
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé.... Voir plus

« Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout.
C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. »

Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération : on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.
Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s'imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.

Donner votre avis

Articles (3)

Avis (18)

  • Immersion dans un monde paysan en disparition, « Du même bois » offre aux lecteurs une succession de courts chapitres qui traversent le temps pour mieux souligner le déclin d'un mode de vie où les générations vivent sur la même propriété.
    Seule une étable sépare la bâtisse de gauche pour les...
    Voir plus

    Immersion dans un monde paysan en disparition, « Du même bois » offre aux lecteurs une succession de courts chapitres qui traversent le temps pour mieux souligner le déclin d'un mode de vie où les générations vivent sur la même propriété.
    Seule une étable sépare la bâtisse de gauche pour les jeunes de celle de droite réservée aux anciens. Après s'être épuisé à la tâche, « on glisse vers l'autre bout » et on attend la fin.
    C'est le cas de la formidable « mémé », reléguée à droite, qui nourrit tout son petit monde pour lui prouver son amour, incapable qu'elle est de montrer ou de dire autrement son affection.
    De l'autre côté, il y a « la gamine » qui souffre des mêmes « fragilités » que les membres de la branche paternelle.
    Et puis, il y a tous les autres : la mère de « la gamine » qui tente tant bien que mal de sortir son enfant de son mal-être ; les enfants qui parcourent la campagne et construisent des cabanes en jouissant d'une liberté que leurs alter egos de la ville ne pourront jamais savourer ; le beau-frère qui ne tourne pas rond et qui vit terré dans sa chambre auprès de la « mémé » ; les « bêtes » qui nourrissent la famille...
    Avec une grande justesse, par petites touches rappelant que Marion Fayolle est une dessinatrice de talent, dans une écriture à l'os mêlant rudesse et tendresse, « Du même bois » est une ode à tous les invisibles qui vivent de et dans la nature et pour lesquels la vie et la mort, celle des hommes et des animaux, sont intimement liées.
    Il y a du Marie-Hélène Lafon chez cette autrice, et c'est un compliment.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-du-meme-bois-marion-fayolle-gallimard/

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Les bêtes sont là, dans l’étable, les vaches et leurs veaux, entre le logement des jeunes et celui des anciens, depuis des générations.

    Un cycle de vie immuable, où les savoirs paysans se transmettent aux enfants dès leur plus jeune âge, pour qu’ils prennent un jour la place de leurs parents,...
    Voir plus

    Les bêtes sont là, dans l’étable, les vaches et leurs veaux, entre le logement des jeunes et celui des anciens, depuis des générations.

    Un cycle de vie immuable, où les savoirs paysans se transmettent aux enfants dès leur plus jeune âge, pour qu’ils prennent un jour la place de leurs parents, qu’ils deviennent à leur tour des fermiers comme c’est la tradition dans la famille.

    La Gamine n’est pas comme les autres, elle a « cette petite tâche en dedans » que certains ont déjà eue dans la famille et qui la rend coléreuse, parfois, incontrôlable. Alors tous font avec, parce que qu’ils l’ont toujours fait et qu’ils connaissent cette folie qui touche, de temps en temps, un des leurs.

    Mais contrairement à ceux qui vont fuir la ferme pour partir à la ville, parce que c’est dans l’air du temps, elle se sent bien au milieu des bêtes, habitée par cet esprit rural que lui ont transmis les siens.

    L’authenticité du regard, la justesse de la démarche, la poésie des mots, tout contribue à faire de ce roman une ode à un monde paysan que l’on voit s’effriter sous nos yeux, emporté dans le tourbillon du modernisme mais qui restera gravé dans le cœur et dans l’âme de ceux qui sont faits de ce bois.

    Marion Fayolle nous dépeint l’image d’un monde sur le déclin et elle nous offre, avec ce roman d’une grande beauté, le saisissant constat de la fin d’une agriculture ancestrale qui se meurt.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • beau livre. J'aime la façon d'écrire de cette auteure. Son écriture mène à la réflexion, c'est beau comme un poème qui se lit et se relit

    beau livre. J'aime la façon d'écrire de cette auteure. Son écriture mène à la réflexion, c'est beau comme un poème qui se lit et se relit

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Waouh ! Quelle puissance évocatrice en ce court roman de 52 pages !
    Toute une époque, une façon de vivre à la campagne, saisies dans leur quintessence et exprimées dans une plume sensible et précise. Comme une photo jaunie qui incarnerait à elle seule le passé avec la perception de l’ambiance...
    Voir plus

    Waouh ! Quelle puissance évocatrice en ce court roman de 52 pages !
    Toute une époque, une façon de vivre à la campagne, saisies dans leur quintessence et exprimées dans une plume sensible et précise. Comme une photo jaunie qui incarnerait à elle seule le passé avec la perception de l’ambiance et de la vie des personnes.

    Une plume aussi évocatrice que les dessins de Marion Fayolle. Car elle est plutôt connue pour ses BD. Notamment pour « les amours suspendues » où elle a reçu le prix spécial du jury du festival d’Angoulême en 2018.


    L’autrice revient sur ses souvenirs d’enfant en Ardèche, avec beaucoup de lucidité et de poésie. Un village comme des milliers d’autres….

    Cela ne correspond pas surtout pas à une vie idyllique. Elle est dure, ingrate, mais elle est simple et chacun l’accepte car il en a toujours été ainsi. Non pas de la résignation, plutôt de la sagesse.

    La vie dont fait partie la mort : « Mais tant qu’il reste la mémé, ça les rassure, c’est qu’ils ont du temps, encore, devant eux. » On l’apprivoise avec les animaux, avec les anciens qui partagent le même toit.
    Chaque génération à sa place, chacune avec sa part de labeur, chacune utile.

    La vie, le travail à la ferme, la vieillesse, la mort, les enfants qui changent et ne veulent plus de cette vie-là : « Quelque chose s’est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil. Les langues des vieux ne parlent que le patois et n’ont embrassé qu’une seule bouche. Ils ont tous fêté leurs noces d’or, cinquante années de mariage, la grande messe, les discours, le repas avec la famille et les jeunes qui ne comprennent pas comment c’est possible parce que leur langue à eux, (..) lèche de nouvelles lèvres chaque samedi soir, a envie d’explorer le monde. »

    J’ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, comme dans une BD ou un film : « le pépé, la mémé, l’oncle, la gamine… ». Avec ces noms génériques, ils prennent encore plus de force et incarnent à eux seuls, une époque.

    Force de l’évocation et charme de la nostalgie. Bluffant pour un premier roman !
    Lu dans le cadre du prix Orange 2024.
    Merci à lecteurs.com et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte.

    https://commelaplume.blogspot.com/

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Une succession de tableaux. La représentation d’une ferme et de ses occupants, de générations en générations.
    Tout recommence indéfiniment, rien ne change, les plus jeunes prennent la place des anciens et ainsi de suite. Une sorte de ronde éternelle.
    L’agriculture est au centre de ce très...
    Voir plus

    Une succession de tableaux. La représentation d’une ferme et de ses occupants, de générations en générations.
    Tout recommence indéfiniment, rien ne change, les plus jeunes prennent la place des anciens et ainsi de suite. Une sorte de ronde éternelle.
    L’agriculture est au centre de ce très court roman qui rend hommage aux hommes et aux femmes qui consacrent leur vie aux animaux, à l’agriculture et qui ont un sens très développé de la famille et de l’entraide.
    Marion Fayolle est dessinatrice de profession. Elle met ici ses dessins en mots, sur un même thème et dans un seul décor. Du même bois est son premier roman.
    Un roman au style graphique qui oscille entre dessins et poésie, pour les amoureux de ruralité.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • « Ici on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite, et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable. »

    Une gamine un peu particulière, colérique, mélancolique, qui ne mange rien, nait dans une famille de paysans: les grands-parents...
    Voir plus

    « Ici on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite, et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable. »

    Une gamine un peu particulière, colérique, mélancolique, qui ne mange rien, nait dans une famille de paysans: les grands-parents ont une ferme.

    Ici on naît, on vit, on meurt au même endroit. On mène des « vies minuscules », avec des histoires de voisinage, des histoires de bêtes, des histoires de famille aussi, comme ce beau-frère un peu simplet dont la grand-mère s’occupe et qui habite de l’autre côté de la cloison, ou cet apprenti orphelin qui aimerait tant en faire partie, de la famille.

    L’écriture est simple, belle, évidente, elle est fluide et coule de source. Il y a un attachement à la terre, aux détails, aux choses de la vie – les plus joyeuses comme les plus tristes.

    « La mort des veaux, tout petits, tout mignons, ça les entraîne à accepter la mort des anciens, comme ils disent. »

    C’est l’histoire d’une famille, c’est l’histoire d’un lieu, d’un village, de la campagne, avec ses jeunes qui ont des envies d’ailleurs. Et puis de cette gamine qui elle, ne vit pas à la ferme mais aime la nature et s’y ancre, avec un compagnon et un enfant qui semble porter en lui à la fois les tourments des générations précédentes et leurs antidotes.

    Un récit à la fois sauvage et poétique, une très belle lecture !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Un gentil petit livre, un roman facile à lire et à oublier, l'impression de survoler la cour d'un corps de ferme et de picorer quelques images couleur sépia, puis de s'en aller vers d'autres contrées, sans regrets. Des personnages sans nom, qui n'ont pas de réelle consistance et dont les destins...
    Voir plus

    Un gentil petit livre, un roman facile à lire et à oublier, l'impression de survoler la cour d'un corps de ferme et de picorer quelques images couleur sépia, puis de s'en aller vers d'autres contrées, sans regrets. Des personnages sans nom, qui n'ont pas de réelle consistance et dont les destins se mêlent sans laisser de trace. Un peu de poésie, parfois. Voilà, c'est tout !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • La vie à la ferme est affaire de famille et de transmission. Génération après génération, on y naît, on y vit, on y travaille et on y meurt dans un cycle proche de celui de la nature. Et les êtres se suivent dans ce corps de ferme qui les garde à l’abri, leur sert de colonne vertébrale, comme...
    Voir plus

    La vie à la ferme est affaire de famille et de transmission. Génération après génération, on y naît, on y vit, on y travaille et on y meurt dans un cycle proche de celui de la nature. Et les êtres se suivent dans ce corps de ferme qui les garde à l’abri, leur sert de colonne vertébrale, comme une matrice nourricière et protectrice, accueillant, indifféremment, bêtes et humains.
    Mais c’est quand la transmission s’est grippée, quand les étables se sont vidées de leur bétail, que Marion Fayolle a ressenti le besoin de d’écrire , de coucher sur le papier, les souvenirs de la ferme de ses aïeux, comme une dernière tentative de la garder présente, vivante. Peut-être sa façon à elle d’en transmettre l’héritage symbolique à son fils.
    Alors, dans ce récit, de façon presque impressionniste, par touches successives dans de cœurs chapitres, elle dit la cohabitation des générations, le dur labeur, les plaisirs simples, la solidarité familiale, l’entraide, l’éveil des sens et le désir, le rapport à la terre, quasi charnel. La langue est belle, poétique et brute à la fois, pour livrer un livre très tendre, tout en douceur, sur le temps qui passe. On ressent une pointe de mélancolie à l’idée de voir une époque s’éteindre, une douce nostalgie mais pas de regrets. Le cours inexorable de la vie et l’impérieux besoin de dire l’attachement a son terroir et la nécessité d’en garder le souvenir. C’est émouvant on a du mal à refermer la porte de cette ferme désormais vide. Puisse t-elle continuer à vivre dans les pensées de tous ses lecteurs.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.