Carole Martinez, auteur, jurée du Prix Orange du Livre 2017
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui». Contre la décision de son père, le seigneur du domaine des Murmures, elle s'offre à Dieu et exige de vivre emmurée jusqu'à sa mort. Elle ne se doute pas de ce qu'elle entraîne dans sa tombe, ni du voyage que sera sa réclusion... Loin de gagner la solitude, la voici bientôt témoin et actrice de son siècle, inspirant pèlerins et croisés jusqu'en Terre sainte. Aujourd'hui encore, son fantôme murmure son fabuleux destin à qui sait tendre l'oreille. Après Le coeur cousu, Carole Martinez nous offre un conte sensuel et cruel, encensé par la critique et les lecteurs. Elle y dessine l'inoubliable portrait d'une femme insoumise, vivant à la lisière du songe.
Carole Martinez, auteur, jurée du Prix Orange du Livre 2017
Tout ce qu'on a envie de lire...
La Revue de Presse littéraire de mai
Très médiatisées, les nouvelles romancières françaises ont beaucoup de choses à raconter et s’imposent avec succès dans le top des ventes de livres de littérature provoquant même un engouement plutôt rassurant pour le monde des livres. Certaines font déjà partie du paysage littéraire ayant acquis une notoriété grâce à des romans plébiscités par un public surtout féminin, d’autres sont en passe de l’être, invitées prestige de nombreux les festivals. Petite revue des auteures en vue.
Un très beau roman qui vous plonge dans le 12ème siècle à travers l'histoire d'Esclarmonde, recluse volontaire, dont la volonté va bouleverser son entourage.
En 1187, Esclarmonde est la fille du seigneur du domaine des Murmures. Son père l'a promise à Lothaire qui, s'il n'a pas les qualités du mari idéal (coureur de jupon et violeur à l'occasion), a du moins l'avantage d'être un bon parti. Mais le jour des noces, l'adolescente se rebelle et fait un coup d'éclat. Devant l'autel, elle refuse de prononcer le "oui" traditionnel, au lieu de cela ,elle se coupe une oreille et déclare vouloir consacrer sa vie à Dieu. Fou de rage, son père accède tout de même à sa demande et lui fait construire une minuscule cellule, tout contre la chapelle du château. Recluse volontaire, Esclarmonde n'a plus désormais pour horizon que les murs de cellule et pour seul lien avec l'extérieur, une petite fenêtre à barreaux. Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle n'est pas entrée seule dans son tombeau de pierre...
Le XIIème siècle, une jeune mystique emmurée vivante, Dieu, la foi et les prières, voilà a priori des sujets qui me rebutaient mais j'ai fait confiance à l'auteure qui m'avait enchantée avec Le coeur cousu. Et j'ai bien fait! Encore une fois, Carole MARTINEZ a trempé a plume dans un philtre magique pour réussir un petit bijou. La pureté de son écriture, ses mots choisis avec soin, sa poésie font de ce livre un merveilleux moment de lecture. En s'enfermant, Esclarmonde se libère de la tyrannie des hommes et réussit à imposer sa volonté plus sûrement que si elle était libre de ses mouvements. Certes son corps est entravé par les murs mais son esprit est libre de voyager. Elle suit ainsi les pèlerins sur la route de Compostelle, son père parti en croisade, les gens auxquels elle tient, dans leur vie quotidienne.
Entre rêve et réalité, ce conte est le récit souvent cruel d'un Moyen-âge violent : brutalité envers les femmes, foi aveugle en Dieu, toute puissance des nobles. Mais c'est aussi un hymne à l'amour, que ce soit celui qui unit un homme et une femme, un père et sa fille, une mère et son fils, ou celui qu'on porte à Dieu.
Doux et cruel, poétique et sensuel, le roman d'Esclarmonde est de ceux dont on garde longtemps une trace en soi.
Le bonheur de lire dès le prologue : 3 pages de pure poésie.
Et puis les chuchotements entrent en nous. Tout bruisse, tout murmure.
Chaque ligne est un délice
Chaque phrase donne envie d’être relue.
Les lieux, les ambiances, les sentiments. On y est.
Les sons nous parviennent à l’oreille.
C’est aussi une très belle leçon d’histoire sur les croisades, sur les mœurs de XIIème siècle.
Et que de thèmes abordés :
Le statut de la femme et le rôle de l’homme
La peur de l’inconnu et du déracinement
La maternité, sa puissance et ses manques
La rumeur qui crée les légendes
La naissance de l’amour (Bérangère et Martin)
L’ignorance qui mène aux croyances et aux superstitions
La vieillesse
En lisant, des chansons m’accompagnaient :
Bérangère était « la femme du vent » d’Anne Sylvestre
Esclarmonde me rappelait « Tout dit » de Camille
C’est exceptionnel de trouver de trouver tant de talent, tant de beauté, tant de sons et d’odeurs, de ressentir tant d’émotions au fil des pages qu’on tourne avec lenteur pour n’en rien perdre.
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A part la partie où Esclarmonde "entend" la voix de ses frêres et de son père partis en croisade qui m'a semblé fastidieuse, c'est une très belle écriture et une magnifique histoire. En lisant les pages 14 et 15, j'entendais le souffle du vent...
Très beau livre,belle histoire,belle écriture !
Un ENORMISSIME coup de coeur. Une qualité d'écriture exceptionnelle, une histoire passionnante, émouvante sans aucun temps mort. Un merveilleux roman!!!
Tel un fabliau contemporain, l'auteure conduit son lecteur dans une ambiance moyenâgeuse mystique et sauvage. La condition féminine, l'engagement chrétien, les croisades y sont largement abordés sans être ennuyeux. L'auteure mêle poésie, fantaisie et nous sert un récit d'une douce sensualité malgré un contexte souvent cruel. Les lycéens ont vu juste en votant pour ce roman au Prix Goncourt des Lycéens, nos lycéens sont toujours perceptifs pour ce prix !
Malgré les éloges, de toutes parts, qu'a obtenu "Du domaine des murmures", je n'avais vraiment pas envie d'y consacrer mon week-end . L'époque médiévale est la période, en histoire, qui m'attire le moins, la religion et le couvent trop peu pour moi !
Que pourrait-il ressortir d'exceptionnel d'un livre de 200 pages consacré à raconter l'enfermement d'une jeune fille?
Il a fallu, samedi, que la bibliothécaires me dise :"Je sais que vous vouliez lire "Le Carole Martinez", je vous l'ai mis de coté mais ne trainez pas trop, il faudra que je le remette rapidement au prêt car la liste d'attente est longue !"
Je n'ai pas voulu la décevoir. Je l'ai donc remerciée pour sa délicate attention et suis repartie avec le livre sous le bras l
Après tout 200 pages, ce n'est que le 1/5° "Des Bienveillantes"!
Comme à chaque fois que je dépasse mes "a priori" et que je me laisse séduire, j'en ressors toute confuse !
Le livre est bon, très bon et bien sûr il mérite son prix Goncourt des Lycéens.
L'auteur a un don réel pour raconter des histoires et enflammer ses lecteurs ! C'est d'une pureté remarquable et d'une sensibilité qui affleure en continu !
Je ne sais pas si Esclarmonde a existé, si elle a vraiment renoncé à tout, ainsi, sans éprouver la moindre haine pour ceux qui l'ont amenée à se sacrifier. Pourtant ce que je sais, c'est que Carole Martinez a réussi à construire un récit où la force et la bonté de son héroïne sont palpables à chaque page.
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