"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Django Reinhardt est une légende. Mais Django ? "celui qui réveille" ? est aussi né deux fois. Une première fois dans la neige, durant l'hiver 1910 dans une famille de nomades stationnée à Liberchies, en Belgique. La seconde à Saint-Ouen, près de Paris, à l'automne 1928, quand l'incendie de sa caravane lui mutila la main gauche.
Le scénariste Salva Rubio et le dessinateur Efa avaient déjà signé ensemble un remarquable biopic sur Monet en 2017, rendant hommage à l'obsession du peintre pour la lumière. De même, ce biopic consacré à la jeunesse du musicien prodige met en scène la passion et l'obstination de celui qui s'est toujours considéré comme le plus grand guitariste du monde.
Dans ce récit- partition, en découpant les cases comme des accords, le dessinateur anime la romance d'une vie en vibrations aquarellées pour mieux accompagner le cheminement musical et technique de l'inventeur du jazz manouche. De la musette au jazz, du violon au banjo puis à la guitare, la destinée de Django est celle de sa main de feu, habitée par le "duende" qui brûle dans l'âme du musicien manouche. Celle d'un miraculé qui renaît de ses cendres, plus éblouissant que jamais. Musique !
Cet ouvrage est préfacé par Thomas Dutronc et contient un dossier documenté de 16 pages.
Édition limitée à 777 exemplaires avec frontispice inédit, numéroté et signé, imprimé sur papier d'art.
On connaît tous le musicien de génie, l’homme public, mais on ne connaît rien de celui qu’il était avant. C’est chose faite avec cette très belle BD qui retrace, sur 88 planches, la vie de cet homme hors du commun, un des plus grands guitaristes du monde, Django Reinhardt.
Son enfance et son adolescence sont abordées sous de belles planches, détaillant aussi bien ses frasques que ses farces. Fils de « manouche », il apprend, seul, à jouer de la guitare et se révèle très doué… Un grave accident abîme gravement une de ses mains, au point de remettre en question sa carrière.
Cette BD retrace sa reconstruction, son dépassement de soi, pour retrouver son amour de la musique, abordant, par la même occasion sa vie amoureuse, ainsi que son obsession pour la musique.
Un album émouvant, superbement illustré par Rubio et Efa.
J’ai découvert il y a quelques mois les biographies sous forme de romans graphiques et c’est un traitement littéraire qui me convient très bien parce qu’il permet d’en apprendre beaucoup sur un personnage sans y passer des heures en se perdant dans un méandre de détails.
Le biopic sur Django Reinhardt répond parfaitement à ma curiosité intellectuelle réelle mais limitée pour ce sujet. On assiste ici à la naissance d’une légende au sein d’une communauté manouche et à son éducation par une mère célibataire au caractère bien trempé. Couvé comme le lait sur le feu par « Négros », Django ne pourra pas s’empêcher de faire des conneries de son âge avec son petit frère qui lui colle aux basques. Heureusement pour lui et pour sa mère, la musique l’attire à lui, ne lui laissant que peu de temps pour mal tourner. Vers l’âge de 12 ans, Django n’a plus qu’une obsession : apprendre à jouer du banjo-guitare. Le petit s’escrime sur les cordes, s’écorche les doigts à tenter de sortir des accords, le sang coule presque autant que les larmes mais rapidement Django révèle à tous son don pour la musique. Recruté dans un premier orchestre, il commence à se faire un nom et la notoriété le grise. Il est tout sauf humble ce petit génie. Il a conscience de son talent et de sa supériorité sur les autres musiciens. Très vite il gagne des sommes folles qu’il s’empresse de perdre au jeu sous le regard inquiet de sa mère. Mais alors que Django prend de nouveaux engagements professionnels auprès de Jack Hylton, le sort lui joue un très mauvais tour : un incendie ravage la roulotte dans laquelle il vit avec sa femme, Bella. Les deux jeunes gens s’en sortent mais avec des brûlures telles qu’une amputation est évoquée. Impensable pour Django qui va se battre pendant plus de 18 mois pour conserver ses membres durement touchés et, plus impensable encore, pour rejouer du banjo-guitare.
C’est sur cette renaissance que s’achève Django Main de feu. Je ne suis pas parvenue à savoir s’il y aura d’autres tomes pour retracer le reste de sa vie ou si le projet était uniquement de montrer comment tout a commencé. Personnellement je reste un peu sur ma fin, j’ai désormais envie de suivre son ascension.
D’un point de vue purement esthétique, les couleurs de cette BD m’ont séduite, j’ai aimé ces tons chauds qui reflètent parfaitement une culture que j’imagine haut en couleurs. En revanche je n’ai pas été sensible à la beauté du trait qui tire selon moi vers la caricature. Je préfère les dessins plus réalistes qui parviennent à traduire toutes les expressions du visage. En définitive mon plaisir tient plus dans les connaissances que je retire de ce biopic que dans son expression artistique.
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