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Certains ouvrages ont enchanté des générations de lecteurs, transformé nos connaissances, posé les fondements d'un monde nouveau. D'autres au contraire se sont révélés odieux ou nocifs. Aux uns et aux autres sont consacrées des thèses et des études savantes. Il existe en revanche des livres dont on ne parle jamais, des livres « ordinaires », certes bien plus nombreux mais qui peu de temps après leur parution tombent dans l'oubli.
C'est sur l'un de ces livres discrets que se penche aujourd'hui Michel Pastoureau. À dire vrai, s'il est quelque peu oublié, il n'est pas totalement anodin puisqu'il s'agit de sa première publication, La Vie quotidienne au temps des chevaliers de la Table Ronde, parue chez Hachette, dans une collection célèbre, en 1976. Elle était consacrée à la légende arthurienne et à la société chevaleresque des XIIe et XIIIe siècles. Raconter aujourd'hui l'histoire de cet ouvrage de jeunesse est pour l'auteur l'occasion d'évoquer un certain nombre de souvenirs, de rendre une dernière visite au roi Arthur, et surtout de faire oeuvre historiographique. Que signifiait alors publier un premier livre ? Comment un jeune historien inconnu pouvait-il affronter les moeurs étranges de l'édition française ? Quel était alors le statut de la vulgarisation historique ? Et qu'est-elle devenue aujourd'hui ?
L'historien Michel Pastoureau se souvient... me voici piquée de curiosité : un historien qui raconte sa propre histoire, voilà qui me parait passionnant !
Le fil conducteur de son histoire est la publication de son tout premier livre "La vie quotidienne au temps des chevaliers de la Table Ronde" (Hachette, 1976). Vous aurez toutes les anecdotes, les émotions, le travail, de l'historien. Vous comprendrez sa peur du téléphone (cela peut-il encore exister aujourd'hui ? peut-être cela serait bien !), sa réserve quant aux mondanités, son désarroi quand les subventions de recherches lui sont refusées... son travail en solitaire.
Pastoureau ne prend pas de gant et ses critiques sont amères, cyniques, nostalgiques envers le monde de l'édition et les décisionnaires universitaires.
Les anecdotes sont des petites pépites à savourer en souriant. Pastoureau est touchant, anachronique quant à son temps.
Alors ce premier livre ? Comme une invitation de l'auteur au lecteur de ne pas juger ni oublier les livres : ils faut les replacer dans l'histoire, le contexte du moment, l'expérience de l'auteur...
Je vous invite à ce très agréable moment de lecture !
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