"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1933. Sollicité par le président Roosevelt, William E. Dodd accepte d'être le nouvel ambassadeur américain à Berlin. S'il n'est pas diplomate mais historien, il a un solide atout : il est germanophone. Lorsqu'il débarque en Allemagne en juillet, sa femme et ses enfants l'accompagnent. Sa fille, Martha, 24 ans, succombe vite aux charmes du nazisme et plus particulièrement à ceux de Rudolf Diels, le chef de la Gestapo. Au fil des mois, les yeux de W. E. Dodd se dessillent. Il tente d'alerter le département d'Etat américain sur la vraie nature du régime. En vain. Martha, elle, s'éprend d'un espion russe, qui la convainc de mettre ses charmes et ses talents au service de l'Union soviétique. Thriller politique et roman d'espionnage, Dans le jardin de la bête nous introduit dans les coulisses du pouvoir nazi, grâce aux notes personnelles de William et de Martha Dodd, mises en scène avec brio par l'auteur du Diable dans la ville blanche.
Ce livre impressionne par la masse de recherches bibliographique et archivistique qu'a compulsé l'auteur afin de proposer un récit d'une rigueur sans faille sur une période absolument passionnante de l'Histoire : les premières années du régime totalitaire nazie, la mainmise de Hitler sur l'appareil d'Etat allemand une fois qu'il est nommé chancelier le 30 janvier 1933 et la mise au pas progressive de la population.
Erik Larson a choisi de façon très judicieuse sur une double narration, à travers le regard de deux Américains sur l' Allemagne nazie, des personnages ayant réellement existé comme toutes les figures historiques qu'il convoque, petites ou grandes.
William E.Dodd, professeur d'histoire dans une université américain, fervent admirateur de Wilson, se retrouve par défaut nommé par Roosevelt ambassadeur des Etats-Unis à Berlin en 1933. Complètement novice en us et coutumes diplomatiques, il fait montre d'une clairvoyance folle pour l'époque, ne cessant d'alerter sur la nature criminelle de l'Etat hitlérien, jamais entendu dans une Amérique pacifiste et isolationniste qui préfère fermer les yeux sur les exactions antisémites qui se multiplient. Il pressent les drames à venir de la 2GM alors que personne ne veut voir.
L'autre personnage est sa fille, Martha, au parcours fascinant : politiquement vierge lorsqu'elle débarque à Berlin bien décidée à s'amuser, apparaissant d'abord comme complètement frivole , accumulant les amants nazis comme Rudolph Dies ( premier chef de la gestapo ) son enthousiasme pour le IIIème Reich déclinera au contact d'un grand amour, le diplomate et espion soviétique Boris Winogradov. Elle est même été présentée à Hitler en quête d'une compagne, passage savoureusement décrit ! Durant la guerre froide, elle sera agent des services secrets de l'URSS et finira sa vie en 1990 à Prague.
Tout est vrai dans les événements narrés, pas une once de roman, jamais l'auteur ne s'octroie le droit de prêter à ces personnages une psychologie supposée. Quand ils expriment leurs pensées, c'est au travers d'extraits de lettres ou de mémoires mis entre guillemets.
Même si ce livre se lit plus comme une sorte de thriller dont on connaitrait la fin, plutôt que comme un livre d'histoire universitaire à proprement parler, il reste très dense et exigeant, chaque page bruisse de mille détails, de références, d'annotations qui demandent tout de même une réelle concentration. Je lis beaucoup d'ouvrages historiques de type universitaires pour mon travail, je les lis en connaissance de cause, mais là, je m'attendais à quelque chose de plus « romancé », les dialogues m'ont manqué, il n'y en a aucun, jugés par l'auteur sans doute pas assez objectifs.
Mis à part cette réserve très personnelle, cet ouvrage n'est jamais roboratif et apporte un éclairage passionnant sur cette période 1933-34 extrêmement riche ( incendie du Reichstag, Nuits de Longs couteaux entre autres ). On comprend mieux comment les démocraties, Etats-Unis en tête ont pu être aveugles à ce point sur la nature du régime hitlérien. Surtout, cet ouvrage rend intelligible la passivité des Allemands, indifférents devant les exactions commises, notamment antisémites, leur empressement à accepter chaque nouveau décret liberticide ou répressif, ne protestant jamais et ne s'indignant de rien.
Encore une découverte, la révélation que le dernier ambassadeur américain avant la seconde guerre..avait été choisi par défaut, par défaut car tous les pressentis s'étaient défilé..la peur au ventre ..pas cet homme que rien ne destinait à ce role, rentre dans Berlin en 1933..et il voit tout, enregistre tout, les changements..imperceptibles pour commencer, plus brutaux ensuite, violents pour finir et toujours aussi cruels..
Vraiment passionnant. a recommander
Quand l'Histoire nous est contée…
Après "Le Diable dans la Ville Blanche", Erik Larson nous transporte dans le Berlin d'avant-guerre. Ce livre à la documentation riche, nous explique comment Hitler et ses troupes ont réussi à imposer leur idéologie dans une Allemagne économiquement dévastée.
Par le biais de l'ambassadeur américain Dodd et de sa fille Martha, personnages ayant réellement existés et nouvellement débarqués avec leur proche en Allemagne en 1933, le lecteur va découvrir à travers les yeux d'étrangers, comment la vie se déroulait lors de de l’accession du Führer au pouvoir.
Comment saisir ce qui se trame lorsqu’une situation évolue et qu’on la subit in situ ? Comment convaincre les autorités étrangères d'intervenir dans un pays sous tension ? Comment alerter les médias des répercussions de comportements déviants ?
C'est à ces questions que Dodd et sa fille vont tenter de répondre chacun à leur manière et selon leur propre vision de cette dure réalité.
Même si nous connaissons tous la suite des évènements, je regrette de ne pas pouvoir (re)découvrir la suite de l’Histoire écrite par l’exceptionnelle plume d’Erik Larson.
« Dans le jardin de la Bête » est rangé au rayon polar, c’est pourtant un livre qui va bien au-delà de cette case une peu réductrice. Dans son « roman », historiquement très documenté et parfaitement fidèle à la réalité (autant que je puisse en juger), Erik Larson dresse le portrait de William Dodd et de sa famille, nommé (un peu par défaut) ambassadeur des Etats-Unis dans l’Allemagne nazie de 1933 à 1937. Historien, profondément démocrate et bien plus lucide que la plupart de ses contemporains, Dodd sera le seul à percevoir avec acuité ce qui se trame dans le Berlin des années 30, et échouera à alerter son pays et ses contemporains du cataclysme qui s’annonce. En effet, outre atlantique, le Département d’Etat méprise tellement cet ambassadeur qui n’est pas du sérail qu’il refuse de l’entendre, obsédé qu’il est par l’isolationnisme et… le remboursement de la dette allemande de la Première Guerre Mondiale. La fille de Dodd, une femme volage et audacieuse l’accompagne à Berlin. Elle sera tout d’abord emballée et fascinée par le national socialisme avant de déchanter, très lentement mais surement, au fil des exactions, des lois liberticides et des pogroms. Le style enlevé et alerte de Larson fait passer pour un roman ce qui est en réalité un travail d’historien, et les 50 pages de notes et de bibliographie à la fin de livre peuvent en témoigner. En narrant les aventure de Dodd et de sa fille dans l’Allemagne nazie, leurs rencontres, les amitiés, Larson réussi son coup à merveille : dépeindre une atmosphère. Dans un style ultra accessible (et historiquement, je le répète, très pointu), il dépeint avec quelle facilité une poignée d’homme malfaisants peuvent manipuler une société tout entière, la plonger dans une peur permanente, dans une suspicion généralisée et la précipiter vers le Mal. Larson insiste sur le déni, l’aveuglement des démocrates et des démocraties devant Hitler, et comment ce dernier se joue d’eux sans vergogne, sans même cacher ce qu’il envisage à court et moyen terme. Même si l’absence d’intrigue, l’omniprésence de la politique et le côté « leçon d’histoire » peuvent rebuter certains lecteur, « Dans le jardin de la Bête » est un livre que tout le monde devrait lire, ne serais ce que parce qu’il sera toujours pertinent et toujours d’actualité.
Dans le jardin de la bête est à lire comme un roman historique dans lequel les faits relatés sont réels, tirés de documents authentiques. Monsieur Dodd, professeur d'histoire à Chicago, est envoyé en 1933, avec sa famille, en Allemagne pour prendre le poste d'Ambassadeur des États-Unis. Il se retrouve au centre de la diplomatie internationale au commencement du IIIème Reich, Hitler étant chancelier. Sa fille, adulte, frivole, va se retrouver elle aussi, au milieu des dirigeants nazis, à accumuler les conquêtes, avec toute la naïveté d'une adolescente.
Dans une Allemagne humiliée, endettée, naît une haine incommensurable, commanditée par des assassins, de psychopathes en puissance. Attisée par un charisme et une peur insondable, le peuple allemand s'enfonce dans le nazisme, fermant les yeux sur les exactions les plus impitoyables. Les pays frontaliers, dont la France fait partie, comme les autres sentent le vent tourner, et malgré tout, eux aussi, se cache de l'horreur qui se trame.
C'est affligeant comment un peuple a pu adhérer à des idées aussi archaïques et tomber dans une dictature meurtrière, en faisant du "juif" la cause de leurs maux, en autorisant la stérilisation puis l'annihilation des malades mentaux, en se réarmant à outrance, et tout cela, sans qu'aucun état ne bouge le moindre petit doigt.
J'ai aussi été complètement abasourdi en lisant ces pages. L'isolationnisme des États-Unis les pousse à fermer les yeux, et dans ce marasme politique, seul un homme combat pour le rétablissement de la démocratie dans un pays qu'il a aimé et qu'il ne reconnaît plus, il deviendra la risée de ses pairs, et pourtant, seul, il aura compris ce qui se tramait.
En réalité, ce roman nous raconte comment la plus grande catastrophe de toute l'humanité aurait pu être évité. Ce livre est électrochoc, rien n'est faux ou interprété, tout n'est que pure et simple vérité, c'est encore plus sidérant de le savoir.
Un roman historique, un vrai thriller, avec le dénouement tragique que nous connaissons, mais que nous ne comprenons plus.
Alors qu’il est très facile de citer le titre d’un livre se passant pendant la Seconde Guerre mondiale, il est beaucoup moins évident d’en trouver un qui évoque les années qui ont précédé ce conflit ; c’est pourtant le cas de Dans le jardin de la bête, qui nous plonge dans la montée du nazisme à Berlin depuis l’année 1933.
Lorsque William E. Dodd accepte le poste d’ambassadeur américain à Berlin, il est loin de se douter de ce qui l’attend. N’importe qui doit avoir le cœur bien accroché pour accepter une telle mission, mais il n’est de plus pas diplomate ; très vite, lui et sa famille se retrouvent projetés dans la vie politique du pays, cohabitant avec les nazis et les antinazis, dans un milieu de plus en plus hostile et dangereux. Aux États-Unis, on entend bien sûr parler du nazisme, mais Dodd se rendra bien vite compte que la réalité est toute autre.
Erik Larson est journaliste, ce que l’on remarque immédiatement : il s’est extrêmement bien documenté sur la période et sur le sujet et inclut dans ce roman de nombreuses citations et notes historiques très utiles pour les passionnés de cette période. Il en ressort un roman historique très complet, basé sur les notes personnelles des différents personnages que l’on apprend à connaître au fil des pages. Le lecteur découvre peu à peu la vraie nature du régime et vit de l’intérieur plusieurs évènements historiques de grande importance.
Le point fort, c’est sans aucun doute le mélange de points de vue ; l’auteur s’est servi de sources variées, ce qui nous permet d’entrevoir les difficultés de l’époque : impossible de faire confiance à qui que ce soit, impossible de dire ce que l’on pense – que ce soit en Allemagne, bien sûr, ou même à l’étranger – et impossible de ne pas se retrouver, d’une manière ou d’une autre, mêlé à tout cela. Au fil des pages, les personnages évoluent dans un monde de plus en plus dangereux, dans lequel les abus de pouvoir sont monnaie courante. Les nazis, la Gestapo, les SS, les SA, l’armée... il y a de quoi se perdre dans les intrigues...
De manière générale, j’ai eu de la peine à me plonger dans le roman, principalement en raison du grand nombre de notes de bas de page, de citations et d’explications. Il était difficile de suivre le fil, car j’avais l’impression que l’on passait d’un évènement à l’autre sans lien et qu’il y avait un trop grand nombre de digressions. Le style, très documenté, rend également les personnages peu accessibles, ce qui n’aide pas à entrer dans l’histoire.
En reprenant à posteriori mes impressions sur le livre, je dois tout de même admettre que j’ai passé un bon moment et que c’est un livre extrêmement intéressant. Je pense que ma déception est due au fait que ce n’est pas vraiment ce que j’en attendais : en réalité, c’est un roman historique bien plus qu’un thriller... Une fois l’idée acceptée, les pages se sont tournées d’elles-mêmes.
Bien que le début ait été un peu difficile, une fois que l’on s’habitue au style, on a envie de connaître la suite... qui arrive finalement trop vite. Alors que le début est très détaillé, plus on arrive vers la fin, plus les évènements se précipitent et je trouve que ce déséquilibre au niveau du rythme est dommage. Mis à part ces petits détails, c’est un roman passionnant pour tous ceux qui aiment l’histoire, car il donne d’une part un point de vue différent, et traite d’autre part une période qui est finalement peu connue.
Je remercie Le Livre de poche pour l’organisation du Prix des lecteurs 2014, dans le cadre duquel j’ai reçu ce roman.
Merci aux éditions le livre de poche pour l’envoie de ce livre.
Il s’agit ici d’un abandon. Je m’attendais à tomber sur une histoire dur et froide, une histoire vraie mais romancé de façon à rendre le tout glauque, à être tourné en bon thriller et à faire froid dans le dos. En fait il s’agit plutôt d’un documentaire et je le dis je m’ennuyais totalement dans ma lecture. J’ai trouvé cette lecture très très chiante. Je l’ai déjà dit, je n’aime pas les livres sur la guerre, là bien sûr cela se passe avant la guerre, mais on sent l’ambiance de l’Allemagne à cette époque. Cela aurait pu être hyper intéressant, mais là c’était vraiment trop biographique pour moi. Je m’ennuyais comme c’est pas permis et me forçait vraiment à lire, si bien que j’en suis à peu près au milieu mais que je décide d’arrêter là. Inutile de continuer, je suis allée voir la fin histoire d’avoir une idée de où ça allait et j’ai refermé le livre.
Beaucoup trop documentaire pour moi, il y avait également trop de personnages, trop de digressions. J’avais l’impression que ça partait dans tous les sens, je n’arrivais pas du tout à dire à quel moment se passait les choses, et franchement par moment je ne comprenais plus rien. D’autant plus que c’était une période que j’avais étudié en cours, et j’avais l’impression de relire mes cours pour aller passer le BAC une deuxième fois. Eurgh.
Ça m’a plus fait l’effet d’un condensé de paroles de telle ou telle personne, de citations de ceci ou de cela, que d’une histoire. Ce livre n’était définitivement pas fais pour moi, je ne pense pas non plus retenter d’autres livres de l’auteur parce que je trouve son style assez insipide (et casse couille disons le franchement).
Je ne peux pas vraiment dire que j’ai aimé ou pas les personnages, puisqu’il s’agissait de vrais personnes. Je prenais mes distances vis à vis de tous puisqu’ils ont réellement existé, je ne me suis pas du tout impliqué, je tournais les pages en ayant hâte d’être à la fin, en pensant aux autres bonnes lectures que je pourrais faire.
Si vous aimez les documentaires et que vous voulez en savoir plus sur la vie en Allemagne et la montée du Nazisme avant la guerre, sur comment les Etats Unis et les autres pays ont ignoré le problème (en espérant peut-être que ça disparaisse tout seul) malgré les messages qu’on leur envoyait, et bien ce livre est fait pour vous. Clairement pas pour moi.
Ce roman est en quelque sorte un "thriller" historique.Erik Larson reconstitue ,grâce à une documentation très complète,la première année de résidence à Berlin de William E Dodd(ambassadeur américain) et de sa famille ,en 1933.
Hitler devient un tyran absolu avec la complicité passive de l'Europe et de l'Amérique qui ne veulent pas interférer dans les affaires d'une nation étrangère,malgré les mises en garde répétées de ce même ambassadeur.Le père et la fille vont,chacun à leur rythme ,ouvrir les yeux sur l'enfer du nazisme .
Un roman palpitant qui m'a permis de me rendre compte que je ne savais rien de la montée du nazisme malgré tout ce que j'avais déjà lu sur le sujet.
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