Alors que le dernier roman de Maylis de Kerangal "A ce stade de la nuit" vient d'être publié aux éditions Verticales, on vous fait gagner "Réparer les vivants" collection Folio, Prix Orange du livre 2014
" Les petits cons de la corniche.
La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison. " Le temps d'un été, quelques adolescents désoeuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe.
Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer...Apre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, celle d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges.
Alors que le dernier roman de Maylis de Kerangal "A ce stade de la nuit" vient d'être publié aux éditions Verticales, on vous fait gagner "Réparer les vivants" collection Folio, Prix Orange du livre 2014
Ceci n’est pas une chronique
J’ai eu besoin de faire une pause dans la rentrée littéraire, besoin d’aller vers une de mes valeurs sûres.
J’ai lu Corniche Kennedy. J’en ressort éblouie une fois de plus.
Dorénavant quand on me demandera si je lis de la poésie, je répondrai: seulement Maylis de Kerangal.
Si elle me récitait l’annuaire téléphonique de la Creuse, je trouverais ça passionnant.
Si elle avait écrit la Bible, je serais croyante.
Si elle me parlait de moteur de voiture, j’envisagerais de passer un CAP mécanique.
Quand je lis ses phrases longues comme un jour sans fin, je me retrouve tel un lapin hypnotisé par la lumière des phares.
Quand je lis son catalogue de ponctuations, ses points virgules et ses virgules, je suis telle une enfant bouche bée devant un magicien.
Écris encore Maylis. Sur ce que tu veux. J’achète tout et j’aimerai tout.
D'abord, il y a la langue de Maylis de Kerangal, haletante, qui nous conduit à toute allure sur une corniche marseillaise cuite par le soleil. Elle tourbillonne au milieu des "petits cons de la corniche", ces gamins échappés des quartiers nord et venus réclamer, dans les rires et le vertige, leur dose de liberté. Libres les regards au dessus de la mer, où les barres d'immeubles ne cassent pas l'horizon, libres les corps qui fendent l'air et l'eau, libres les garçons de vivre un instant l'insouciance de l'enfance. Il y a les codes bien sûr, le chef auto-proclamé, Eddy, porté par son charisme, le petit rebelle, Mario, trop jeune et pourtant déjà tellement âgé, les copains qui se jaugent, se cherchent, s'agacent et se retrouvent dans le même cri quand les têtes émergent de l'eau après le grand saut. Et il y a Suzanne, petite fille riche qui s'ennuie et qui voudrait bien en être. Et puis, il y a Sylvestre Opéra, commissaire cabossé qui fait ce qu'il peut et leur envierait presque leur liberté à ces petits cons-là.
Le temps d'un été, ceux de la corniche vont défier l'ordre établi qui voudrait leur enlever leur liberté de sauter, découvrir les vertiges de l'amour et des hauteurs, oser toujours un peu plus. Ecrasé par l'été brûlant, Corniche Kennedy raconte l'urgence de vivre, l'exaltation des sens pour pallier la violence de la vie, les vies en suspension et les rêves que l'on n'ose à peine effleurer. Un roman tout en tension, comme un saut dans le vide.
Hem Hem… Sentiments ambivalents…
Il y a d’un côté l’histoire, et de l’autre l’écriture.
L’histoire se déroule le temps d’un été. Des ados aiment se retrouver sur la corniche Kennedy et se mettre au défi des « sauts de la mort » depuis les deux plongeoirs. On suit une bande en particulier, avec le leader Eddy, et la petite nouvelle du groupe Suzanne qui n’est pas entrée dans ce groupe par la porte la plus simple. Et puis, pour « surveiller » ces ados, de loin, via ses jumelles, il y a Sylvestre Opéra, un commissaire. Il sait que ces enfantillages peuvent mal finir. Alors il va partir à la traque aux ados. Dans le même temps, il doit aussi s’occuper d’une dangereuse affaire de drogue et de proxénétisme. Quand les deux affaires se lient malgré elles, ça peut vite tourner au drame… Donc l’histoire, elle promet à la base d’être sympa.
Et puis il y a le style d’écriture de l’auteure… Dans ces phrases qui font vingt mètres de long, avec une prédisposition pour mettre en favori ce signe de ponctuation qui permet un léger temps d’arrêt et que l’on nomme, affectueusement, la virgule, (virgule, tiens j’en mets une), -et encore, c’est très souvent entrecoupé de « tirets » - (tirets, là aussi j’en use et abuse), je disais donc que dans ces cool méga top trop longues phrases qui font chacune un paragraphe d’une page pour nous expliquer ce qui se passe à l’instant T de l’histoire, et je précise que même les dialogues ne sont pas identifiés par ces attendus « deux points - à la ligne - ouvrez les guillemets - tirets » mais sont rajoutés tels quels à la suite- et parfois même il faut deviner que c’est du dialogue, mais on a une indication par la suite qui le montre dans les cas où on a des doutes -, donc ces très longues phrases eh bien elles regorgent d’accumulation, de juxtaposition, de vocabulaire parfois grossiers et en tout cas ben on sent bien que l’auteur est ironique et sarcastique dans son récit, ouais, et que du coup ben on s’attache pas vraiment aux personnages, ni aux flics ni aux gosses, rien et que ben du coup, soit on adhère au style soit on n’y adhère pas.
Si la lecture du paragraphe précédent ne vous a pas dérangés, alors vous pouvez lire ce livre ;-)
Moi, je n’ai pas du tout adhéré au style… Pour tout dire, j’ai régulièrement lu en diagonal, ce que je ne fais JAMAIS pour mes lectures-plaisir ! J’ai bien compris que l’auteur a utilisé cette narration dans un but précis, mais quand on n’y est pas préparé, ça surprend et de ce fait, ça peut perturber.
Dommage, sans cela l’histoire aurait pu donner autre chose… D’autant que les thèmes abordés peuvent susciter des questionnements, sur les priorités par exemple, les relations parents-enfants, le danger que représente la drogue, surtout quand des enfants tombent accidentellement sur des sachets…
C’est le premier roman que je lis de cette auteure. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais je lirai avec plaisir « réparer les vivants » qui a été primé et dont j’ai entendu beaucoup de bien.
j'ai été très déçus, je trouve qu'il n'y a pas d'action, malgré une jolie écriture poétique!
Je n’ai pas du tout aimé ce livre. On y trouve certes l’ecriture précise et efficace de M de Kerangal mais ce n’est que pour y décrire des adolescents et quelques adultes autour d’eux, mais on n’y apprend rien. Ces ados se lancent des défis et défient également le monde des adultes . Il n’y a que le choix de leur arme qui est original. Sinon rien ne se passe
J’espérais un livre passionnant comme l’avait été « réparer les vivants » mais j’ai trouvé celui là ennuyeux. Il est dommage qu’une si bonne écriture ait servi un roman aussi plat
La corniche Kennedy est le lieu de rassemblement de jeunes qui se cherchent, qui passent le temps, qui provoquent une société qui ne les reconnaît pas, un maire qui veut les faire rentrer dans le rang, un policier en mauvaise santé…le miroir d’une jeunesse désoeuvrée, sans repairs.
L’histoire est actuelle et d’autant plus intéressante qu’elle est racontée sous une plume très adaptée. De longues phrases où la ponctuation n’a pas le temps de se poser, où les mots se succèdent à grande vitesse dans un véritable bazar non contrôlé. C’est celui de la vie des jeunes et celui de la réplique des adultes.
Ce n’est pas le livre de Maylis de Kérangal que je préfère à cause du style employé qui nécessite parfois la relecture de certaines phrases tant il est emmêlé. Mais oui, il colle bien au roman. Pour autant, il rend la lecture trop chaotique.
C'est un roman qui m'a prise comme dans une bourrasque ! Des adolescents se regroupent dans le soleil cru de l'été sur une plate-forme proche d'une rocade, en surplomb de la mer. Ce qui les relie entre eux c'est la prise de risques fous en se jetant de là-haut dans la mer entourée de rochers en contrebas.
Ces jeunes partagent les désirs brûlants de repousser les limites de la vie mesurée et sage et bravent les cadres rigides de la société. Ils vont entrer en confrontation avec le commissaire de police surveillant les lieux.
Le roman, par son style âpre et rugueux, nous emmène au-delà des choses ordinaires. Les mots de l'auteur sont acérés, forts, précis, aussi intenses que ce qui se passe, s'entrechoquent dans des phrases qui nous emportent dans une sorte de tragédie qui se joue sur les thèmes de la jeunesse ardente, la recherche des sensations, la traversée des limites, la quête de l'identité.
Si j'ai aimé l'histoire, j'ai un peu moins accroché au style, staccato infernal, débit mitraillette, urgence des mots qui déboulent et chamboulent. C'est bien, il y a du bon et du très bon, mais je n'ai pas été renversée, ni rien d'autre (à part un brin agacée que ça aille si vite parfois). J'ai aimé les personnages, tant les "petites crapules" comme Mario, attendrissant, paumé, que le Sylvestre le flic diabétique amoureux d'une pute russe. Mais je crois que j'attendais trop après avoir lu tant de louanges et que je n'ai pas su me mettre au rythme du roman, comprendre l'urgence de vivre de cette jeunesse fougueuse à 100 à l'heure ! Je n'ai pas su lire "l'extrême sensualité" ni eu l'impression que le flic était "un fauve aux abois" (noyé dans la vodka, le fauve !), je n'ai pas vu Suzanne comme une fracture de deux mondes que tout oppose (ou alors dans le dernier chapitre quand elle décide d'aller plus loin que les pseudos caïds)...
Dommage, même si au final, je garde plutôt une impression positive, il m'a semblé qu'il me manquait quelque chose et j'aurais adoré l'adorer !
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