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Une fresque familiale chilienne portée par la beauté sauvage de la Cordillère.
On dit que la cordillère des Andes vibre à l'écho des vies qui y défilent.
Dans le Chili du début du xxe siècle, la famille Silva, respectée et crainte dans le village, est auréolée de mystère. Cecilio, le père, taiseux, les mains dans la terre rebelle. Luisa, la mère, mapuche, qui connaît le pouvoir des chants et des plantes. Esteban, l'aîné, amené à découvrir, ébloui, l'univers des poètes et de l'imprimerie. Joaquin, le cadet téméraire, gardien de troupeaux, mû par l'appel des cimes. Nombreuses sont leurs épreuves : la colère de la terre, la violence des hommes, la mort, le traumatisme de la guerre. Le clan fait face, soudé par un amour pudique. Dans cette nature indomptable, des cols glacials aux vallons ombrageux, des pâtures verdoyantes aux mines du désert de l'Atacama, chacun chemine vers son destin, sa liberté.
Fresque ample et romanesque teintée du réalisme magique sud-américain, Cordillera nous emporte dans la vie d'hommes et de femmes qui résistent et se tiennent debout sur les crêtes des montagnes comme sur le fil hasardeux de l'existence.
Comme le faisait remarquer une lectrice, il manque peut-être à « Cordillera » une vraie dimension sociétale (les mines du désert d'Atacama toutes proches, les luttes des ouvriers …).
Mais faisons le pari que ceci fera l’objet d’un autre livre !
Quoi qu’il en soit, il est difficile de ne pas s’attacher aux personnages de ce roman, ancrés à la fois dans la dure réalité du quotidien et dans la magie propre à l’Amérique du sud ; tous sont magnifiquement campés, qu’ils naissent, vivent, meurent, aiment, se battent pour leurs brebis ou résistent à de difficiles conditions de vie, à l’âpreté du climat, à la pénibilité des temps, aux rigueurs de la guerre...
Certes, la vie est rude, sombre et violente mais c’est toujours l’optimisme qui prévaut sans que rien ne soit jamais décrit avec complaisance ; le style est enlevé, empreint d’une grande poésie et d’un souffle à la mesure des éblouissants paysages andins.
Une belle première fois, une grande réussite dépaysante !
Merci à l’équipe des 68 1ères fois pour cette aventure de livres voyageurs et ses découvertes enthousiasmantes (celle-ci par exemple).
Que ça fait du bien de lire un premier roman qui s'ouvre sur le monde et fait souffler un vent rafraichissant de pur romanesque ! Voici la saga des Silva que l'on suit au début du XXème siècle.
Cette famille chilienne est profondément unie mais chaque membre a sa personnalité, plus ou moins extériorisée, et ses secrets. Delphine Grouès a trouvé la bonne distance pour qu'on les aime immédiatement tout en permettant de voir au-delà d'eux. Même s'ils parlent peu entre eux, ils communiquent en permanence par les gestes et leurs actes.
Ils sont tous très réussis et authentiques malgré un parti pris stéréotypé au départ : les deux frères antithétiques mais qui s'aiment fort : Joaquin, le terrien fougueux qui sent l'appel de la Cordillère des Andes et va embrasser le métier d'arriero pour veiller sur les troupeaux qui vont paître lors des estives ; Esteban l'idéaliste qui choisit les mots de la poésie ; tous deux initiés respectivement par des grands-oncles, charismatiques mentors, un mythique arriero et un aède aveugle. Et leurs parents, le taiseux Cecilio, simple peon dans une hacienda, et Luisa, la magnifique guérisseuse mapuche.
Famine, maladie, deuil, guerre, les coups du destin s'abattent sur les Silva sous le regard de la Cordillère, la Pachamama, la Terre-mère, personnage à part entière, présence grandiose et immuable alors que les hommes passent après avoir cherché à y trouver leur place. C'est vraiment très beau comment Delphine Grouès parle du Chili. On sent à quel point elle connaît et aime ce pays, son histoire, ses mots vibrent de tout cela avec un lyrisme justement dosé, jamais excessif ou envahissant mais qui se déploie avec une poésie touchante.
La narration ommisciente, à la fois naïve et pleine de sagesse, est quelque chose de théâtral, empreinte d'une solennité grave qui enjambe le temps qui s'écoule au fil des chapitres avec une fluidité maitrisée sur un rythme enlevé. J'ai eu souvent très envie de lire le texte à voix haute pour m'emplir de la sonorité des mots et de leur musique, j'ai vraiment apprécié l'usage du passé simple, de plus en plus rare en littérature actuelle.
Il ne m'a finalement pas manqué grand chose pour que ce soit un coup de coeur. le contexte historiques est passionnant mais trop effleuré. Je ne connaissais rien à l'histoire chilienne et il y a énormément de références que j'ai attrapées au vol mais n'est pas compris immédiatement alors que cela aurait beaucoup apporté à ma lecture pour lui apporter de la profondeur : par exemple, il est évoqué Luis Emilio Recabarren, fondateur du premier Parti ouvrier socialiste du Chili, ou plus largement l'éveil d'une conscience politique qui nait dans de violentes luttes sociales dans les mines du pays. Ou encore Eloisa Diaz Insunza, première femme médecin du pays.
Je pense également que le réalisme magique évoqué en 4ème de couverture n'est pas assez exploité. Lorsqu'il apparait, c'est un vrai bonheur et un bel hommage à la littérature latino-américaine qui s'en est fait une spécialité.
En voilà une lecture qui m’a enthousiasmée !
Non pas qu’elle soit drôle, la vie des Silva, c’est même tout le contraire, avec sa pauvreté chevillée à sa condition de famille de péons chiliens, avec ses souvenirs fracassés, arrimés à l’âme du père, avec ses deuils trop tôt arrivés, alourdissant celle des fils, avec la sourde mélancolie voilant la voix de la mère. Mais elle est belle, de cette beauté époustouflante qu’offrent la Cordillère, ses paysages et sa lumière. Elle est grande, de ces hauteurs franchies, maîtrisées, conquises. Elle est chaude, douce et lumineuse, de cet amour humble et sincère, intuitif et silencieux qui tresse entre chacun de ses membres des liens d’une force inébranlable, les soudant au-delà de l’espace et du temps.
Ce qui m’a enthousiasmée à la lecture de Cordillera, outre ses personnages à la noblesse d’âme qui force le respect, outre les paysages à la présence incandescente dans lesquels elle les fait évoluer, ce sont les très grandes qualités littéraires qu’a su déployer Delphine Grouès dans ce magnifique premier roman, y insufflant un rythme, des racines ancrées dans l’histoire, une ambiance, une langue inventive, imagée et poétique dont on espère qu’elle sera sa petite voix, sa petite musique d’autrice à elle, celle que l’on espèrera retrouver dans les romans qui suivront.
Car d’autres suivront, c’est une évidence. Cette première traversée fut si bien construite, si bien menée, d’une intensité à la fois forte et élégamment tenue, cette Cordillera fut si belle sous ses mots, ce premier roman déjà si abouti que l’on attend, en toute confiance, comme le ferait une Luisa, nos retrouvailles avec cette autrice qui vient de prendre son envol, si haut déjà.
Un premier roman qui nous emmène dans le Chili du début du 20e siècle.
Dans un récit alterné mêlant les voix de Joaquin, Esteban et Cecilio
l'histoire d'une famille au cœur des montagnes du Chili des années 1900.
Dans le Chili du début du xxe siècle, la famille Silva, respectée et crainte dans le village, est auréolée de mystère. Cecilio, le père, taiseux, les mains dans la terre rebelle. Luisa, la mère, mapuche, qui connaît le pouvoir des chants et des plantes. Esteban, l'aîné, amené à découvrir, ébloui, l'univers des poètes et de l'imprimerie. Joaquín, le cadet téméraire, gardien de troupeaux, mû par l'appel des cimes. Nombreuses sont leurs épreuves : la colère de la terre, la violence des hommes, la mort, le traumatisme de la guerre. Le clan fait face, soudé par un amour pudique. Dans cette nature indomptable, des cols glacials aux vallons ombrageux, des pâtures verdoyantes aux mines du désert de l'Atacama, chacun chemine vers son destin, sa liberté.
L'auteure nous entraîne dans la vie de ses personnages : Esteban va partir découvrir la vie grâce un grand oncle, le troubadour Demetrio, avec qui il va prendre la route et découvrir le monde de la poésie. Mais il va garder toujours le souvenir de son petit frère, Joaquín. Lui a au contraire les pieds bien ancrés dans la terre et se veut comme le successeur de ce grand oncle, libre comme le condor, un arriero gaucho indépendant.
L'auteure nous décrit aussi très bien les paysages de cette cordillère, cette nature sauvage, hostile. Un univers du travail dans cette nature, parfois hostile et des relations entre les classes sociales dans ces régions (les grands domaines et les histoires de clans) : des cols glacials aux vallons ombrageux, des pâtures verdoyantes aux mines du désert de l'Atacama. De belles références sur les contes et légendes racontés dans les campagnes, dans les marchés.
De beaux portraits, une description de la nature font de ce premier roman un moment de lecture plaisant.
#Cordillera #NetGalleyFrance
DÉPAYSEMENT..
Chili, début du XXème siècle, au cœur de la Cordillère des Andes. La famille Silvia vit là, au cœur de la nature et fait face aux épreuves de la vie. Cécilio, le père, bienveillant mais taiseux. Luisa, la mère, héritière d'un savoir ancestral mapuche. Esteban, l'aîné, ébloui par l'univers des mots. Et Joaquín, le cadet, gardien de troupeaux qui rêve d'aventures.
Chacun suit sa route, et au gré des obstacles rencontrés, change parfois de chemin. Les géants de montagnes veillent mais la nature âpre, offre peu de répit...
Ce roman était vraiment prometteur mais je suis désolée de vous en livrer un avis un peu mitigé.
Si j'ai adoré le début, mon intérêt s'est un peu essoufflé au fil des pages. J'ai peu à peu perdu le l'ambiance aventurière et le souffle poétique. Dommage car ce roman offre un véritable voyage particulièrement dépaysant.
À travers cette famille, on découvre les pénibles conditions de travail des paysans et des travailleurs de mines. On ressent toute la force de ces hommes et femmes qui tiennent bon face aux bourrasques de l'existence. On se prend en empathie pour les personnages et on espère que tout finira bien pour eux.
Entre fresque familiale et roman d'apprentissage, l'autrice dresse un beau portrait du Chili et on ressent tout l'amour de Delphine Grouès pour ces terres. Malheureusement, j'ai eu le sentiment que l'on survole beaucoup de sujets... et certains auraient mérité d'être davantage approfondis.
À noter tout de même, la superbe plume de l'auteure qui flirte avec la poésie...
"Horrible expression. Fermer un livre... Comme si on pouvait cadenasser l'insaisissable."
La vie de la famille Silva est étroitement liée aux paysages de la cordillère des Andes. Le père, Cecilio, est un homme juste et respecté, qui travaille la terre tout en élevant ses deux fils, Esteban et Joaquin. La mère des deux garçons, Luisa, possède des dons de guérisseuse. En ce début du XXème siècle, les deux garçons grandissent en apprenant les secrets de la montagne mais ont aussi des rêves d’ailleurs et d’aventures. Et la vie s’écoule ainsi, avec ses drames, ses histoires d’amour, ses deuils.
Ce roman est un beau voyage au cœur du Chili et une belle évocation de son histoire. On sent chez l’auteure une véritable connaissance et un amour des lieux qui s’exprime au fil des pages.
Les personnages sont touchants, notamment les deux frères dans leur quête de leur propre personnalité, ainsi que l’oncle Evaristo, sorte de sage qui aime transmettre son savoir.
Cela aurait pu être une très intéressante saga historico-familiale. Mais malgré la présence de tous les ingrédients pour y parvenir, l’ensemble ne prend pas vraiment.
Il manque une certaine profondeur dans les caractères exposés et une analyse historique de l’époque qui aurait été enrichissante pour les lecteurs moins familiers de ce pays et qui aurait permis de mieux situer les personnages dans leur lutte quotidienne et dans leur volonté de liberté. Il manque aussi un certain souffle lyrique et cette sensation d’être véritablement transporté dans les paysages qui sont pourtant centraux dans le récit.
On regrette ainsi que les conditions de travail dans les mines ne soient qu’évoquées ou que la situation politique soit rapidement évacuée. Et c’est dommage car cela donnerait sans doute plus de corps au roman.
Au final, si l’ensemble n’est pas désagréable à lire, le récit laisse peu de traces en mémoire. On notera qu’il s’agit d’un premier roman et qu’il possède certaines qualités, notamment en termes d’écriture. Et cela donne quand même envie de tenter la lecture du second roman.
Dans le Chili du début du XXe siècle, la famille Silva est respectée et crainte dans son village. Autour de Cecilio, le père, taiseux et marqué par la vie et Luisa, la mère, guérisseuse mapuche, Esteban et Joaquin cheminent vers leurs destins. L’un sera amené à découvrir, ébloui, l’univers des poètes et de l’imprimerie, l’autre, mû par l’appel des cimes s’occupera des troupeaux à travers la Cordillère des Andes. Dans cette nature indomptable, les épreuves sont nombreuses et ne laisseront personne totalement indemne.
« Cordillera » est une magnifique évocation des paysages chiliens, en particulier la Cordillère des Andes. Le roman restitue très bien toute l’âpreté des conditions de vie de cette communauté des arrieros et en même temps tout ce qui les forge et les relie. Delphine Grouès nous propose une superbe histoire de famille, de clan, avec ces deux frères que tout semble opposer et qui parviennent malgré tout à reste unis. Ils devront faire face, comme le reste des leurs, à la violence, aux tragédies et au malheur pour parvenir à se construire. En filigrane, c’est toute une tranche de l’histoire du Chili qui transparait, avec l’évocation de la guerre qui opposa le Chili au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et 1884, mais également la misère et la montée des revendications populaires. Un roman plein de poésie qui a tout pour plaire !
Le Cherche-Midi nous propose un roman de Delphine Grouès, une auteure française qui a publié précédemment chez stock un roman en coécriture avec Olivier Duhamel, Carmen et Teo. Comme dans ce dernier titre, Delphine Grouès a eu à cœur de nous faire partager sa passion pour le Chili, ses paysages, en particulier la Cordillère des Andes, son histoire. C'est donc un premier roman, qui trouve ses prises dans la chaîne de montagnes ondine, au travers de l'histoire d'ouvriers agricoles et d'arrieros (muletiers), la famille Silva. C'est cette promesse de dépaysement qui m'a attirée, les Cordillères des Andes m'apparaissant comme tous les massifs montagneux un peu mythique, aussi mystérieux que grandioses. Avec dans un coin de ma tête, le générique lancinant des mystérieuses cités d'or (paie ta référence, oui...), d'autant que les deux fils prodigues du couple Silva, et Cecilio et Luisa, sont prénommés Esteban et Joaquín.
Cordillera, toponyme hispanophone transparent, débute un siècle plus tôt, au sein d'une famille dont le chef de famille est ouvrier d'une hacienda, une exploitation agricole, un inquilino (que l'auteure choisit de traduire par le mot péon, soit un salarié de bas statut) aux ordres d'un patron : Don Luis Armando. De l'autre côté de l'arbre généalogique, il y a Evaristo, Demetrio et Pancho. Des hommes comme s'ils avaient toujours été là, vivant dans un coin des hauteurs andines, à cheval ou à mule, célébrant les présents, commémorant les décédés, protégeant en tout cas leur bout de territoire andin contre les bandits qui rodent. Delphine Grouès ne va pas faire de longs retours en arrière pour portraiturer les Silva, elle choisit d'aller de l'avant en filant sa narration sur les deux fils Silva : l’aîné Esteban va se découvrir une âme de poète au contact de son oncle, le troubadour Demetrio, le cadet Joaquín a au contraire les pieds bien ancrés dans la terre et se veut comme le successeur de ce grand oncle, libre comme le condor, un arriero indépendant. On grandit vite, pas forcément bien, au creux de l'aridité et de l’austérité de ces montagnes, l'enfance de Esteban et Joaquín ne fait pas long feu.
Ce roman est une fenêtre grande ouverte sur la vie d'une famille de paysan, sans la moindre ressource que celle de ses bras et de la solidité des liens du clan, qui font d'eux des gens respectés, et craints, dont la force des rapports leur permet de surmonter les pertes et coups durs, et d'aller de l'avant. Pas d'intrigue aux rebondissements aussi inattendus qu'incessants, mais un long récit qui se rapproche de la fresque familiale, entrecoupé d’apartés historiques - que j'ai lu avec beaucoup de plaisir - sur ce Chili de début de XXe siècle, de ses groupes ethniques, des mapuches dont est issue la lignée maternelle, et de ce bouillonnement culturel qui au fil des siècles a fondé le Chili, entre Incas, colons espagnols et l'armée créole.
Le portrait de cette cordillère des Andes impériale est plutôt réussi : minérale et végétale, escarpée, ensauvagée, terriblement impitoyable, de par ses risques d'accident, d'attaque de puma ou de quelconque bandit, et presque ensorcelante, ceux qui l'habitent sont à son image, ceux qu'elle retient n'en repartent jamais. De là où ils vivent, Les Silva se situent juste entre terre et ciel, cette terre nourricière que bat Cecilio à longeur de journaux, ces esprits guérisseurs des cieux familiers de Luisa : comme une transhumance incessante. Une famille de paysans, entre troubadours, ceux qui distillent la parole à travers leur poésie, guérisseurs, comme la mère, de travailleurs de la terre, un entre-soi au service de grands propriétaires, ceux-là même qui régissent la vie économique du pays. Et en un détour, on quitte un instant la vie andine pour les terres désertiques du Chili, perforée par les multiples mines de salpêtre ou de cuivre de l'Atacama du nord du pays qui dépouillent le sol de ses matières. Un enfer sous-terrain qui rend les hauteurs andines un peu plus amicales.
Malgré la rigueur de la vie des Silva, l'auteure nous transmet la beauté âpre de la vie du clan, entouré de cette chaîne de montagne. Isolés en un sens dans un écrin de terre de cette région des Maule, la séparation et la plongée dans le reste du Chili n'étant que temporaire. L'écriture de l'auteure rend honneur à la poésie portée par Esteban, qui ne cesse de couvrir le récit de ses octosyllabes, cette cordillère est une source renouvelée d'inspiration : ce texte est parsemé de passages, d'interludes en italique, qui fait de Delphine Grouès une poétesse louant la vie de la famille Silva.
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