Découvrez l’avis de Jean-François Simmarano pour "Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar (Albin Michel)
« Papa est né l'année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933. C'est l'année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness. C'est l'année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans. Mon père, c'est pas rien. » Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir et un père comme André Sfar. Ce livre pudique, émouvant et très personnel, est le Kaddish de Joann Sfar pour son père disparu. Entre rire et larmes.
Découvrez l’avis de Jean-François Simmarano pour "Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar (Albin Michel)
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Découvrez Jean-Paul, et sa chronique du roman de Joann Sfar "Comment tu parles de ton père" (Albin-Michel) #rl2016
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Comment tu parles de ton père a permis à Joann Sfar de parler de son père, bien sûr mais aussi de livrer ses pensées, ses souvenirs, ses états d'âme et ses réflexions toujours très pertinentes sur ce qui se passe aujourd'hui.
André Sfar, son père, était un brillant avocat niçois né en Algérie, en 1933, l'année ou un certain Adolf prend le pouvoir en Allemagne, de la découverte du monstre du Loch Ness et de la sortie de King Kong au cinéma : « Mon père, c'est pas rien. »
Il a 42 ans et demi quand son père meurt dans ses bras : « Je n'avais jamais vu une âme quitter un corps. » Sa mère est morte alors qu'il avait trois ans et demi mais son père lui avait dit : « Tu la reverras. » C'était sa vérité mais « il ne faut pas mentir sciemment à son gosse. Sinon ensuite, il passe sa vie à raconter des histoires. » Il dessine aussi alors que Paul, son cousin qui croit en Dieu, tente de l'évangéliser : « Toi tu veux me sauver, moi je dessine. » Ses souvenirs remontent mais il n'a prononcé le kaddish, la prière des morts, que sur la tombe de son père, au lieu de le faire tous les matins, à la synagogue.
Quand il était au CM2, il tombe amoureux de la seule juive de l'école, pour faire plaisir à son père mais « Dieu, pour m'éprouver, l'avait affublée d'un nez rébarbatif… » Après une visite dans sa famille avec son grand-père : « Je lui ai dit que les Juives, c'était fini. J'adorais mon grand-père au-delà de tout. Sans lui, je serais notaire à Nice. »
Auparavant, en maternelle, il se révolte contre cette « heure des mamans » qui néglige et parfois traumatise ceux dont la mère est absente. Comme il a été circoncis, avec son copain Saïd, ils constatent que leur zizi est différent lors de la séance de pipi.
La vie sexuelle de son père est riche de rencontres dont le petit Joann profite : « J'ai vu la chatte de toutes les copines de mon père. » Lors de sa Bar-Mitsva, il lit, devant 400 personnes un « texte intégralement rédigé puis tapé à la machine par mon papa. »
C'est là que l'on retrouve le Joann Sfar entendu dans les médias après les attentats qui ont endeuillé la France : « Se sentir juif ou musulman ou chrétien, c'est décider qu'il existe des peuples et c'est le début de la guerre qui se terminera par l'extermination des uns par les autres. »
Fourmillant d'anecdotes, d'humour et de réflexions aussi savoureuses qu'utiles, ce livre est un hommage immense à un homme qui avait tous les talents mais ne savait pas dessiner : « Merci papa, d'avoir laissé un espace vierge dans lequel aujourd'hui encore je m'efforce de grandir. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Rien n’y fait, je crois que plus je lis Sfar, plus j’en viens à la conclusion que je préfère mille fois l’écouter, le trouvant souvent plus passionnant à la radio que derrière une plume qui, malgré quelques très belles phrases, ne parvient pas à trouver grâce à mes yeux. Ma curiosité a toutefois été assouvie et cette lecture aura au moins le mérite de me conforter dans l’idée que ses pages ne sont vraisemblablement pas faites pour moi…
Chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2016/10/11/comment-tu-parles-de-ton-pere-joann-sfar/
Je n'ai pas du tout adhérer à cet hommage de Joann Sfar à son père. Je n'ai pas apprécié l'écriture, le ton familier employé par l'auteur et trouvé certains passages inutiles, notamment ceux concernant la découverte de la sexualité de Joann. C'est très rare mais j'avais hâte de terminer cette lecture. Déçue.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/09/comment-tu-parles-de-ton-pere-de-joann.html
J'ai eu envie de lire ce livre après avoir vu le dessinateur de bandes dessinées Joann Sfar à la Grande Librairie.
En vacances en Crête avec ses enfants peu de temps après le décès de son père, Joann Sfar entame ce récit sur son père dont il a accompagné l'agonie durant 8 jours avec sa sœur. Son père était un avocat qui ne pouvait plus parler sur la fin de sa vie car il était atteint de la maladie de Parkinson.
Il relate la vie de son père André, grand avocat qui a perdu sa femme, la mère de Joann, décédée brutalement à l'âge de 26 ans. Joann n'avait que trois ans et demi à la mort de sa mère, son père a alors ordonné à toute la famille de dire à l'enfant que sa mère était "partie en voyage"
"Il ne faut pas, sciemment, mentir à son gosse. Sinon ensuite il passe sa vie à raconter des histoires."
Heureusement son grand père maternel lui dira la vérité deux ans plus tard...
"On l'aime un siècle après sa mort, l'homme qui vous dit vrai. Et celui qui par amour vous cache un morceau du monde, on l'aime tout autant, mais on met quarante ans à comprendre combien il avait peur, et combien c'est lui qui redoutait les mots."
Joann Sfar dresse le portrait de sa mère, une chanteuse starlette et parle de la culpabilité qu'il a éprouvée après sa mort.
Suite à son veuvage, André Sfar s'imposera une vie de deuil, deviendra très religieux et sera triste et en colère toute sa vie ce qui ne l'empêchera pas d'accumuler les maîtresses...
Joanna Sfar décrit un père que je n'ai vraiment pas trouvé sympathique, un homme coléreux qui impose ses diktats à tous, un Don Juan qui relate ses exploits amoureux à son fils, un homme pour qui il est inenvisageable que son fils épouse une non juive... Il va ignorer la femme qu'il a choisi et ordonner à toute la famille d'en faire de même. "Les lois juives et arabes ordonnent aux mâles où leurs zizis ont le droit d'aller."
Il ressort de ce récit tout l'amour et la fierté de Joann pour ce père dont il a eu peur toute sa vie et qui l'impressionnait terriblement "Le plus grand cadeau qu'il m'a fait a consisté à ne pas savoir dessiner. Merci papa d'avoir laissé un espace vierge, dans lequel aujourd'hui encore je m'efforce de grandir."
Je n'ai pas trouvé grand intérêt à cet hommage, le récit est pourtant plein d'humour mais je l'ai trouvé assez décousu. Je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour l'auteur et son père. Une déception...
Dessinateur, scénariste, réalisateur, auteur, Joann Sfar a plus d'une corde à son arc. Serait-il boulimique ou aurait-il besoin de combler un vide pour être aimé ? C'est à l'occasion du décès de son père couplé de sa séparation avec la mère de ses enfants, que Joann Sfar temporairement incapable de dessiner, a ressenti le besoin de se dévoiler et de lever le voile sur son enfance. Il a convoqué l'enfant qu'il a été et ses souvenirs qu'il a consignés dans un récit tout simple tantôt tendre, tantôt dur, souvent touchant et drôle, Comment tu parles de ton père.
André Sfar, le père de Joann est né "l’année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933". Juif pratiquant, il a commencé par porter des caisses de bonbons dans les usines avant de devenir un brillant avocat engagé dans la lutte contre le néo-nazisme tout en défendant des putes, puis des truands, et enfin des banques. Il était bagarreur doublé d'un grand séducteur qui se tapait toute la Côte d'Azur. Son agonie aura duré huit jours. Joann Sfar a voulu lui rendre un hommage sincère et sans concession. Il évoque également sa mère décédée alors qu'il n'avait que trois ans ainsi que son grand-père maternel, cet homme qui lui a révélé la vérité. Non sa mère n'était pas en voyage, elle était bel et bien morte.
Orphelin de père et de mère, Joann Sfar a ressenti le besoin de libérer ses émotions en consignant par écrit ses pensées et ses souvenirs d'enfance. Puis, prenant conscience que son deuil était finalement universel, il a décidé de publier un roman autobiographique et picaresque d'une famille peu ordinaire. Comment tu parles de ton père est un récit un poil brouillon, intime mêlant émotion, humour et autodérision. Bien que tout le monde n'ait pas eu la chance d'avoir un père comme André Sfar, ce roman ne m'a néanmoins pas transportée, certainement parce que l'écriture de Joann Sfar est très différente de ses précédents romans, elle n'a rien d'exceptionnel, le style y est très, trop familier. Dommage !
http://the-fab-blog.blogspot.fr/2016/10/mon-avis-sur-comment-tu-parles-de-ton.html
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2016/09/comment-tu-parles-de-ton-pere-joann-sfar.html
Joann Sfar, essentiellement connu en tant que dessinateur pour sa très célèbre BD Le chat du Rabbin et pour ses réalisations cinématographiques notamment Gainsbourg, vie héroïque nous offre ici un superbe hommage à son père André Sfar.
Un récit autobiographique à découvrir parmi les trésors de cette rentrée littéraire.
Dans ce livre à cœur ouvert, Joann Sfar se confie sur sa vie et plus particulièrement sur la mort de son papa, un juif pratiquant et un brillant avocat. Mais ce n’est pas là la seule qualité d’André Sfar. Son fils le décrit comme un tombeur de ces dames qui a « baisé toute la côte d’azur » (à la bonne heure !), un homme bourré d’humour et bagarreur.
Si l’hommage à André Sfar est le centre de ce récit, l'auteur aborde également d’autres points de sa vie tels que la perte de sa maman « partie en voyage » à l’âge de trois ans et demi, son grand-père Arthur arrivé de Pologne dans les années 30, son ex-femme …
Comment tu parles de ton père est un témoignage de vie très personnel qui ne peut laisser personne indifférent.
Si j’ai trouvé les premières pages de ce récit quelques peu désordonnées, cette sensation s’est bien vite estompée en poursuivant ma lecture. J’ai compris que l’auteur avait certainement lui-même la vue et le cœur brouillés par tous ses souvenirs et par la blessure non cicatrisée de la perte de son père.
A travers ce « kaddish » Joann Sfar se confesse avec pudeur et humour au lecteur. On oscille entre souvenirs larmoyants et anecdotes cocasses, entre rire et mélancolie, ce qui est parfois déstabilisant. Tantôt les larmes nous montent aux yeux lorsqu’il crie son amour à son père défunt et tantôt un rictus se dessine sur nos lèvres à la lecture d’un souvenir désopilant. Comme-ci l’auteur avait souhaité garder la tête hors de l’eau et ne pas sombrer dans le mélodramatique.
Ce livre hommage a été écrit en deux temps avec entre les deux un an d’intervalle. Fallait-il cela à Joann Sfar pour oser accepter le décès de son père ? C’est en tout cas ce que j’ai ressenti et cela n’enlève rien à la force de ce récit.
Ce qui est certain c’est que Comment tu parles de ton père est une véritable cascade d’émotions. Le livre, ou plutôt le carnet intime entre les mains, on avance sur la pointe des pieds et malgré le peu de pages on prend son temps pour apprécier toute la force de ce récit rempli de douceur, d'humour, d'amour et de franc parler.
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Je n’ai pas encore lu le chat du Rabbin, ni les autres… C’est grave docteur ?
Par contre, j’ai découvert Joann Sfar avec « L’éternel » qui m’a fait rire. J’ai aimé le style Sfar, j’étais piégée. J’aime aussi l’écouter sur France Inter.
Revenons à son père, pardon, papa comme il dit. « Je vous signale que papa est né l’année où tonton Dolphi est devenu chancelier : 1933. »
Orphelin de mère très jeune, trois ans, son père lui a tu la vérité exhortant chaque membre de la famille à en faire autant. C’est finalement le grand-père qui, deux ans plus tard, lui dit la vérité
Un homme ou une femme adulte qui nomme son père, papa ou sa mère maman, cela m’a toujours interpellée quelque part. Est-ce le signe d’une relation intense ? Je ne saurais dire. Tiens, Joann Sfar, pourquoi écrivez-vous papa au lieu de père ? « J’ai eu un bon papa, mais je suis fou. C’est comme ça. Dieu me pardonne. Papa, je t’aime ».
Le livre se présente comme le Kaddish (4ème de couverture) que le fils doit réciter sur la tombe de son père, lors des funérailles. C’est un roman d’amour pour ce père qui l’a protégé et aimé.
Toujours ses mots à l’emporte-pièce qui font mouche, la dérision, comme pour les jeunes femmes des pompes funèbres, un régal « Je vous dois le plus grand four rire et sans doute la seule vraie érection de cette’ semaine funèbre » ou « Dans les années 30, la France a souhaité importer des médecins polonais, sans doute de la même façon qu’on a fait venir récemment des plombiers. » ou son prépuce dans une boîte à bijoux
J’ai aimé son raisonnement, sa conclusion sur la paix entre Israël et la Palestine : « Là-bas, il y aura a paix le jour où les gens le voudront bien. Et aujourd’hui, il ne veulent pas ». « Il y aura la paix lorsque les hommes oseront n’être plus d’aucun clan. Aucun de vous ne le souhaite. Ayez au moins la décence de cesser de pleurnicher. » Arguments marqués au coin du bon sens ! Joann Sfar, dans ce livre vous me donnez l’impression d’être redevenu le petit enfant de votre père, d’où votre vocabulaire : papa, zizi… de mots employé par les jeunes enfants. j’espère que le manque « C’est cela qui me manque depuis le décès de mon père : je ne parviens plus à avoir peur de quiconque. » ne vous empêchera pas de garder le petit enfant qui est en vous. « Il parait que c’est ça, devenir adulte : le père meurt, on n’a plus d’autre ennemi que soi-même ».
Il n’y a pas que le père et l’image du père dans ce livre, Joan Sfar pousse quelques coups de gueule sur la religion. La sienne et les autres « J’ai deux enfants qui s’en foutent d’être juifs, j’y ai veillé. » Pourtant, il en parle beaucoup dans le livre, « Je répète partout que la principale qualité du Christ, c’est la colère mais le message ne passe pas. » Ah bon ? J’aime vos réflexions, restez athée, païen, cela me plait.
J’ai trouvé, dans ce livre, beaucoup de l’humour de Philippe Roth, de Woody Allen. Peut-être est-ce ça l’âme juive, cacher ses sentiments derrière l’humour et les pirouettes.
J’ai lu ce livre d’une seule traite et je lui dois une nuit très écourtée et fort agréable.
Joann Sfar a perdu son père alors qu’il était déjà adulte et père de deux enfants. Pour surmonter son deuil, il ressent le besoin d’écrire un livre en hommage à ce père qui l’a élevé seul. En effet, il a perdu sa mère alors qu’il n’avait que trois ans. L’occasion pour Sfar de revivre son enfance, son éducation, sa famille et de se poser des questions sur sa vie, sa religion, ses envies.
Que dire de ce roman ? Plutôt bien écrit, il est comme une catharsis pour l’auteur, il se soulage d’une tristesse, d’émotions intenses qu’il ne sait comment évacuer. J’avais très envie de découvrir des romans de Joann Sfar, réputé en tant que dessinateur (Le Chat du rabbin…). Pourtant, je ne suis pas entrée dans ce texte (trop) personnel. Ecrire pour faire son deuil, pourquoi pas ? Mais pourquoi passer autant de temps sur sa découverte de la sexualité (celle de Joann) avec ses jeunes filles au pair ou de la masturbation ? Certes, son père avait l’air très ouvert pour tout sujet de discussions mais cela n’était (peut-être ?) pas nécessaire ? Cela dit, les chapitres sur sa relation avec son père et leur apprentissage d’une vie à deux après la mort de la mère sont très touchants. La religion juive a également une très grande place dans ce livre, de nombreux chapitres lui sont consacrés notamment autour de la circoncision et de la bar-mitsvah.
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