Depuis Daniel Defoe et son fameux Robinson Crusoé, les aventures d’un Européen abandonné soit sur une île déserte, soit dans une contrée inconnue, dite sauvage, n’ont cessé d’inspirer les écrivains.
Ici, François Garde signe un premier roman en s’inspirant d’une histoire vraie : un jeune...
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Depuis Daniel Defoe et son fameux Robinson Crusoé, les aventures d’un Européen abandonné soit sur une île déserte, soit dans une contrée inconnue, dite sauvage, n’ont cessé d’inspirer les écrivains.
Ici, François Garde signe un premier roman en s’inspirant d’une histoire vraie : un jeune matelot français, Narcisse Pelletier, âgé de 18 ans, a été abandonné sur une côte d’Australie, au milieu du XIXe siècle. C’est en allant chercher de l’eau pour le reste de l’équipage que notre jeune marin a été « oublié » par ses compagnons qui ont regagné le bateau à bord d’une chaloupe, sans lui ! Faim, soif, espoir, désespoir l’assaillent mais une très énigmatique vieille femme le sauvera avant de le conduire au village d’une tribu où tout le monde vit entièrement nu.
En alternance avec le récit des premiers mois de Narcisse Pelletier dans ce monde inconnu, l’auteur nous propose de longues lettres d’un certain Octave de Vallombrun, explorateur, qui a recueilli Narcisse dix-sept ans plus tard, à Sidney. Entendant parler d’un « sauvage blanc » ramassé par un équipage et mis en prison, il se rend chez le gouverneur. Nous lisons alors le récit détaillé du retour de Narcisse à sa vie antérieure. Dans ses rapports au Président de la société de Géographie, Octave de Vallombrun détaille tout ce qu’il entreprend en faveur de son nouveau protégé, jusqu’à son retour en France. Rien n’est simple car Narcisse doit tout réapprendre mais ce qui intéresse le plus, c’est le récit qu’il pourrait faire de ses dix-sept années de vie sauvage.
Petit à petit, avec beaucoup de souffrances et de frustrations, Narcisse a dû tout apprendre d’une vie en complète fusion avec la nature. Il a dû oublier sa langue maternelle pour pouvoir s’exprimer comme ses hôtes. À plusieurs reprises, la question se pose de savoir s’il n’aurait pas mieux valu laisser Narcisse, baptisé Amglo (le soleil) par ceux qui l’avaient adopté, dans cette nouvelle vie où il avait fini par s’adapter. Pour Narcisse, « Parler c’est mourir », et notre curiosité n’est pas satisfaite pleinement, mais est-ce possible d’expliquer l’inexplicable ?
Cette histoire est passionnante, intrigante, de bout en bout. François Garde a parfaitement réussi à nous captiver, faisant réfléchir aussi à ce que nous appelons la civilisation.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/