"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Élu à l'Académie française en 1975, Félicien Marceau en est aujourd'hui le doyen. Très remarqué dès ses premiers livres, il fit une carrière très riche de romancier, obtint le prix Interallié pour Les Élans du coeur et le prix Goncourt pour Creezy, mais c'est au théâtre qu'il connut un triomphe avec L'Oeuf, comédie faite de sketches successifs, si originale, si drôle, qu'elle fut jouée dans le monde entier.
Thierry Maulnier, qui fut un de nos meilleurs critiques dans les années 50, a donné de lui cette définition : « Une réflexion ironique, mais plus encore tendre, sur les hommes et leur vie, sur leur volonté et leur sort ; le coup d'oeil du moraliste et celui du peintre, la connaissance des êtres et l'amour des paysages humains - voilà qui compose un ensemble où transparaît discrètement un homme et où s'impose un écrivain que l'on ne peut confondre avec aucun autre. » Cadavre exquis, que sous le nom de Louis Carette Félicien Marceau publia à Bruxelles en 1942, était son deuxième roman.
Félicien Marceau le présentait ainsi : « Le livre doit son titre à un jeu de société que les surréalistes avaient mis à la mode. Il consiste à plier en quatre ou en huit une feuille de papier et à commencer puis à poursuivre un dessin sur chacun des panneaux. L'un met un visage à moustaches, un autre y ajoute un corps de logis ou un corps de cheval, un troisième la queue d'une sirène, etc. L'ensemble forme un poème inattendu, qui ne doit rien à la raison. donc surréaliste ! » Tel est l'esprit de ce roman, dans lequel diverses intrigues se juxtaposent.
L'action se passe à Bruxelles, en 1938, au lendemain des accords de Munich. Le monde respire, après avoir eu très peur. Ou, plutôt, croit respirer, espère qu'on peut respirer, bien que l'ambiance soit lourde.
Les personnages sont en effet de toutes nationalités. Il y a un Allemand d'Allemagne, un Hongrois, un Allemand de Vienne, un Espagnol, un ministre italien, une Grecque de Corfou, un industriel hollandais, le fils d'un sénateur belge, un journaliste sportif, quelques jolies femmes aussi, etc. Les héros participent de l'incohérence du temps. Ils vivent hors de leur pays et, en quelque sorte, séparés d'eux-mêmes, composant une société hétéroclite, sans élan comme sans force, à peine vivante.
Tous se croisent, se retrouvent au cours de certaines soirées, il y a des jeunes et des vieux, la chasse au plaisir les occupe comme elle a toujours occupé à toute époque, même dans les époques tragiques, les humains.
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