"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Brest est ma seconde ville natale. C'est là qu'à partir de septembre 1981 j'ai vraiment commencé à vivre, sur le mode d'une intensité et d'une liberté grande auxquelles on accède, les études finies, lorsqu'on se met, pleinement, à exister et à voler de ses propres ailes. Certes cette ville m'était familière, son passé - sa destruction sous le feu des bombes faisant partie, de manière presque rituelle, de la légende familiale -, son histoire dont les grandes séquences m'avaient été tant de fois racontées : la ville ancienne, la cité des décombres, la ville provisoire de l'après-guerre et Brest la blanche qui avait surgi des ruines comme un acquiescement au progrès et à la modernité. Elle était parfois le théâtre de brèves excursions qu'on accomplissait surtout l'été, pour peu qu'un temps gris nous privât de la route de la mer et de la perspective des bains sur la plage de Telgruc. Brèves, parce que mes grands-parents, nostalgiques de la cité disparue sous la mitraille, n'aimaient pas cette ville froide et neuve qui aurait dû, disaient-ils, porter un autre nom. Ce qui me fascinait déjà, et me plairait tant dès que j'y aurais établi mes quartiers, c'était non pas l'esthétique impersonnelle d'une cité à l'américaine, mais sa situation, perchée et en pente douce, prête à glisser vers la rade. C'est ce que j'aimais et que je n'ai cessé d'aimer depuis. P.L.G.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !