"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'avais offert ce livre à ma mère pour ses 92 ans, elle l'avait lu sans doute mais sans commentaire ! J'en avais donc conclu qu'elle n'avait pas apprécié ce testament, elle la bretonne 100 %, père et mère, grands parents et arrière !! Elle a même des le Guillou dans sa généalogie, que nous avons faite pour ses 90 ans ! Mais non, rien ! Pas un mot alors qu'elle peut disserter sur les poèmes d'Yvon le Men .
J'ai compris cette année, car j'ai lu ce testament !
En fait ce livre s'adresse davantage à nous les enfants de 68, qui avons vécu en Bretagne ou non, mais qui y avons passé de grands moments, des vacances humides et grises parfois, mais à coup sur, nous avons suivi des pardons, qu'ils soient à Landevennec ou ailleurs ! Les miens étaient dans les Côtes du Nord, comme on disait alors, Côtes d'Armor d’aujourd’hui . Des post-it partout, pour souligner les décors et les couleurs, d'autres pour les femmes âgées, qui ne l'étaient pas tant que ça, en noir, toujours en deuil de quelqu'un, un certain syncrétisme alliant croyances venant du fond des temps et catholicisme rigoureux, messes en latin et cantiques en breton ! Le breton justement que ma grand mère parlait, ma mère comprenait mais n'utilisait pas sauf pour être sure de ne pas être comprise par nous les enfants, mais une oreille traînait toujours et distinguait le mot « harambar » pour cette confiserie appréciée !!
Oui la Bretagne est une presqu'ile, loin au bout de la France, il faut suer pour la gagner et contrairement à l'auteur, sans doute parce que je n'y habite pas, j'ai bien apprécié le désenclavement routier qui fait que la Bretagne bénéficie de routes en bon état, gratuites ! Ce qui n'est pas le cas du reste de la France !
Une lecture apaisante , balayée de grands vents et découpées par les abers, eau dans terre, terre dans eau, salés/ sucrés, souvenirs mêlés, allez y sans crainte, et profitez ! Bonne lecture
Ce livre de Philippe le Guillou, écrit en prose poétique et illustré par de très beaux dessins de Philippe Kerarvran, se déguste lentement en écoutant la musique des mots.
Pour apprécier ce beau livre d'hommage à une ville, Brest, il est bien mieux de connaître cette ville. Bien sûr la poésie du texte, les magnifiques dessins qui l'accompagnent en font une œuvre que l'on peut lire sans la connaissance de la ville. Mais l'intimité avec le texte et les graphismes sont plus prégnants, plus chargés d'émotion si on a déjà parcouru la ville.
C'est mon cas; je vis à une trentaine de kilomètres de Brest et je ne quitte ma très belle campagne que pour aller faire des achats à Brest de choses que je ne trouve pas dans mon bourg ou pour aller voir un spectacle; j'y vais donc plus par nécessité que par plaisir ou envie.
En effet, jusqu'à présent je n'y voyais qu'une ville pas très belle, détruite par les bombardements de la deuxième guerre mondiale, ce qui fut le destin d'autres villes portuaires, puis défigurée par une reconstruction hâtive avec des bâtiments hideux en béton le long de rues rectilignes sans charme, sans aucune recherche esthétique ou architecturale; nécessité fit loi.
Ce livre me donne envie de redécouvrir Brest, de la regarder avec les yeux de le Guillou et Kerarvran , de mettre mes pas dans ceux de le Guillou au fil de ses souvenirs : souvenirs de lieux qui ont marqué sa vie à Brest, souvenirs des êtres chers en particulier Hélène à laquelle il dédie son ouvrage, souvenirs de lectures ou de tableaux dans lesquels Brest a la vedette.
La pluie est omniprésente mais elle magnifie avec nostalgie la ville, les souvenirs, l'écriture. Dommage que l'auteur n'ait pas cité le surnom désobligeant de Brest en page 19 et se soit contenté de points de suspension comme s'il lui était insupportable que sa ville soit injuriée.
Les illustrations de Kerarvran donnent de la beauté à des lieux qui n'en ont pas comme les grues du port, des chaînes rouillées, des toits de la ville. Elles accompagnent et mettent en valeur la prose de le Guillou.
Il faudra probablement que je relise ce livre, que je me promène à nouveau dans les lieux décrits par l'auteur pour en apprécier la magie.
Les très nombreuses références littéraires ou picturales, dont certaines me sont inconnues, ont rendu parfois la lecture un peu laborieuse et j'ai perdu, le temps de quelques lignes, l'émotion de la lecture mais elles ont éveillé ma curiosité et j'irai donc chercher, fouiller les informations manquantes.
Ode à une ville méconnue, amour pour cette Brest âpre, dure, au bout du monde qui, je l'espère, inciteront les Brestois à la redécouvrir et les visiteurs à découvrir son âme.
Dans ce texte, Philippe le Guillou rend hommage à la femme que fut Hélène, mais aussi, et surtout, à leur amitié et à ce lien indéfectible, que 20 années n'ont pu distendre. Il fait revivre pour nous, ou pour lui peut-être, leur histoire et leurs marches infatigables dans les rues de Brest, du Faou, de Logonna et de Paris. Ce livre est un condensé de ce qui a fait leur vie pendant toutes ces années : la culture, dans toute sa majesté. Leur amour partagé de la littérature, des textes et de leurs auteurs, de la culture bretonne et celte, du patrimoine historique et particulièrement religieux, leur sens de l'amitié et des rituels amicaux, leur passion pour les marches incessantes à la découverte du patrimoine finistérien et parisien, à la recherche d'éditions uniques… Ces processions au cœur des villes et des campagnes, cette omniprésence de la littérature et la manière qu'a l'auteur de les évoquer m'ont beaucoup touchée. Philippe le Guillou témoigne d'une sensibilité exacerbée par le destin tragique de Hélène.
Pour autant, j'ai souvent été gênée à la lecture de ce récit. Par rapport à la place et au rôle qu'il se donne dans la vie de cette femme, par ce besoin d'évoquer parfois sa douleur (bien légitime au demeurant). J'ai trouvé ce livre parfois un peu déplacé, notamment après qu'Hélène a rencontré celui qui deviendra son mari, Xavier.
Une lecture osée, à découvrir si l'on se sait la force d'affronter la puissance de ces émotions.
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2019/05/fleurs-de-tempete-philippe-le-guillou.html
Philippe Le Guillou explore sa mémoire par les lieux. Ce n'est pas un inventaire mais une subtile cartographie, une bien jolie mosaïque de personnages qui peuplent villes et villages dans une vie habilement évoquée, comme un coeur qui bat de tant d'émotions. La Bretagne est très présente mais aussi l'Irlande et Paris, un Paris très particulier, coloré, qui traduit l'admiration et l'adéquation entre l'auteur et le lieu. Le texte nous entraîne également dans le sillage de quelques grands écrivains. Pour Philippe Le Guillou, rencontrer l'écrivain c'est rejoindre son univers par l'écriture et découvrir le lieu qui a permis l'expression de son oeuvre. Voilà un très beau texte qui interroge à la fois nos souvenirs et le rapport à la littérature.
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