Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
La violence en héritage Carmen est enseignante, spécialiste de l'Amérique latine. Une évidence pour cette fille de réfugiés argentins confrontée au silence de son père, mort en emportant avec lui le fragile équilibre qu'elle s'était construit. Et la laissant seule avec ses fantômes.
Un matin, Carmen est contactée par une entreprise de garde-meubles. Elle apprend que son père y louait un box. Sur place, un bureau et une petite clé. Intriguée, elle se met à fouiller et découvre des photographies, des lettres, des coupures de presse. Et sept carnets, des journaux intimes.
Faut-il préférer la vérité à l'amour quand elle risque de tout faire voler en éclats ? Que faire de la violence en héritage ? Avec une plume incisive, Johanna Krawczyk livre un premier roman foudroyant qui explore les mécanismes du mensonge et les traumatismes de la chair.
Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Carmen, enseignante spécialiste de l’Amérique latine semble vivre une vie tranquille : mariée et mère d’une petite fille. Mais elle peine à se remettre de la mort récente de son père, Ernesto, réfugié argentin des années 70. Il laisse beaucoup de non-dits. Un peu plus d’un an après sa mort, Carmen découvre sept carnets écrits par Ernesto à partir de ses huit ans.
Ce court roman d’une densité incroyable, commence comme celui d’une fille de réfugié qui se cherche et qui oscille peine à vivre pleinement. Même son mari et sa fille ne comblent pas la béance qu’elle a en elle. La découverte et la lecture des carnets intimes de son père vont la plonger dans un monde insoupçonné, violent.
Très franchement, je ne m’attendais pas à cela. Je croyais lire un petit roman sur la recherche des origines, sur la difficulté à vivre sans connaître son passé et celui de ses parents. Mais j’étais très loin de penser qu’il remuerait autant, qu’il serait aussi dur. Johanna Krawczyk aborde pas mal de questions. Sur la filiation. Doit-on et peut-on lire les écrits intimes de ses parents ? "Je ferme le carnet ; peut-être qu’il y a des secrets qui doivent le rester, peut-être que toutes les vérités ne sont pas bonnes à connaître ? Le mensonge protège là où la vérité foudroie, pourquoi faudrait-il toujours que la vérité triomphe ?"
Évidemment l’histoire récente de l’Argentine est l’un des contextes du livre, mais ne rien y connaître n’est pas un frein, car l’autrice l’explique simplement et sûrement. Et puis, l’on a sans doute pour beaucoup, en tête les images de ces grands-mères manifestant avec les photos de leurs enfants disparus.
Court roman (heureusement, tant il bouscule), dense, qui nous emmène loin de ce qu’on pouvait imaginer, intense et fort.
« le mensonge protège là où la vérité foudroie »
Carmen est une femme à la dérive: dépressive, alcoolique, épouse et mère défaillante, elle est au bord de la rupture. Fille de réfugiés argentin, elle ne se remet pas du décès de son père qui l'a élevée seul après le suicide de sa mère alors qu'elle était encore enfant: Un père qu'elle admirait plus que tout mais un pere mutique sur les années de plomb ayant précipité son exil. Alors, quand elle découvre des carnets et des photographies dans un bureau qui lui a légué, l'opportunité d'en savoir plus sur ce passé s'offre à elle. Une plongée éprouvante sur « elle » cette dictature effroyable mais aussi dans son histoire familiale qui bouleversera ses certitudes.
J'ai toujours nourri de l'intérêt pour cette tragique page d'histoire de l'Argentine et j'ai lu plusieurs romans traitant de ce sujet mais je pense qu'aucun ne m'a touché autant que celui-ci. Au fil des révélations il met en place une montée en puissance étonnante , et il installe un sentiment d'oppression qui va crescendo et qui m'a laissée le souffle court,sonnée, KO. En quelques pages, un peu de mots, il dégage une intensité incroyable et nous plonge dans l'horreur absolue de cette époque. Sa construction et parfaite et sa densité remarquable pour un premier roman.
Mais ce livre n'a pas pour seul propos les années noires de l'Argentine. C'est aussi une réflexion profonde sur la quête d'identité et le poids de la vérité. Quand les non dits font le lit de la douleur, du mal être et de la folie, elle paraît la seule échappatoire, mais est elle souhaitable? « Elle » cette vérité qui écrase tout et fait voler en éclats tous les fondements. « Elle » qui fracasse l'amour le plus absolu, le plus inconditionnel. « Elle » qui ne laissera que des cendres sur lesquelles disparaître ou se reconstruire.
Je vous recommande ce roman percutant, violent, brillant mais tellement bouleversant. Un roman marquant,à lire absolument.
Un livre court, un livre choc !
Un premier roman qui enchaîne les rebondissements, qui nous emmène au cœur de l’indicible et de la terrible situation dans l’Argentine des années 1930 à 1978.
Quelques mois après la mort de son père, Carmen est contactée par une entreprise de garde meubles… Son discret et mystérieux papa, immigré argentin et victime dans les années 1970 de la Junte militaire, louait un box dans lequel elle ne découvre à priori qu’un bureau mais au fond duquel sont dissimulés sept journaux intimes… Un trésor ?
Carmen est une jeune femme en couple et maman d’une petite Suzanne de vingt mois. En apparence, elle a réussi sa vie, mais les apparences aiment à nous tromper ! Cette enseignante est omnibulée par la mort de ce père, elle en éprouve un grand mal-être. Qui était-il vraiment ? « Tu étais un être de gestes tendres »
Pourquoi ne sait-elle rien de la vie de ses parents ?
« Avec maman et toi, on a vécu comme s’il n’y avait pas d’avant, une famille spontanée sortie de nulle part ».
L’instinct maternel l’a oubliée, elle ne parvient pas à s’attacher, à s’occuper de sa petite. L’alcool l’a rattrapée, et alors qu’elle décide d’arrêter, voilà que le père décède ! Elle fait des crises d’angoisses, elle se bat avec des fantômes qu’elle ne connaît pas et sort d’un séjour en psychiatrie avec une obligation de suivi.
« Je suis étrangère à moi-même, exilée de mon propre corps. »
Une femme tourmentée que l’on sent perdue, cherchant quelque chose. Mais quoi ?
Carmen est en équilibre plus qu’instable, son compagnon Raphaël commence à saturer, il l’aime, mais… veut qu’elle se prenne en mains, en charge.
La petite famille idéale n’a déjà plus rien d’enviable.
En l’espace de quelques jours elle va lire et découvrir son histoire familiale à travers ces sept carnets. Ce père idéalisé, cette mère gaie et extravertie pourtant suicidée à ses onze ans.
L’autrice alterne entre la lecture du journal intime (en italique) et les pensées, les spéculations, les tentatives d’explications d’une Carmen épuisée face à tant d’informations, de rebondissements, de révélations en cascade.
« Les questions tournent en boucle et je ne sais pas si elles sont une lueur d’espoir ou un pic à glace ».
Ce livre sur les non-dits, les secrets, ne m’a pas convaincue. Je l’étais déjà.
Constater combien la descendance souffre psychiquement et physiquement des conséquences du silence, me bouleverse à chaque fois. Observer quelqu’un être détruit de façon incompréhensible parce qu’on lui a en fait juste volé la vérité, sa vérité, me met dans un état intense de colère. En 2022, encore, des enfants seront condamnés à une vie d’errance et de souffrance (maladies physiques, psychiques, addictions...) parce que le courage de la révélation aura manqué à leurs aînés…..
Carmen se lève chaque matin avec ces sensations de vide, de ne pas être à sa place, sous l’emprise de l’alcool, dépressive. Après l’épreuve difficilement surmontable du suicide de sa mère, son père l’a entourée de son amour, pensait-il, sans jamais lui livrer les secrets de son passé. Parfois des phrases pour se justifier, sans références, au dîner, comme ce jour où il avait sermonné un camarade de classe de Carmen qui avait osé siffler sa fille « Les catastrophes Carmen, n’arrivent jamais d’un coup. Elles sont fourbes et se faufilent à petits pas ». Un langage énigmatique.
Ernesto Gomez était né en 1928 en Argentine, exilé en 1979. A son décès, Carmen, par ailleurs enseignante spécialiste de l’Amérique Latine, va découvrir dans le box d’un garde-meubles sept carnets dans lesquels son père avait consigné les années de son lourd passé, son enfance douloureuse, le pensionnat, sa sympathie pour Peron puis l’engrenage...
Ses découvertes en héritage lui laisseront-elles la capacité de se forger un avenir serein auprès de Raphaël et de leur petite fille ?
La lecture, facile, ne laisse aucun répit, dans une alternance entre les abysses les plus noires de la vie d’Ernesto et Carmen en proie à un douloureux héritage.
Un roman bouleversant, fort, construit avec un rythme d’une efficacité remarquable.
Carmen est dépressive. Elle souffre du suicide de sa mère, devenue mutique subitement quand elle avait 10 ans, puis du décès de son père, très secret lui aussi. Jamais il ne parlait de son pays natal, l'Argentine, ni de ses parents... Elle vit avec ses blessures et ses interrogations, qu'elle tente de panser avec l'alcool au grand désespoir de son mari Gabriel.Un jour, elle reçoit un appel d'une entreprise de garde meubles: elle doit venir retirer les effets personnels de son père, le loyer n'étant plus honoré depuis son décèsElle découvre alors sept carnets, dans lesquels son père raconte sa vie, des années 30, alors qu'il était un enfant, aux années 80 dans une Argentine en proie à la dictature et aux coups d'étatLa lecture de ces carnets aura alors l'effet d'une bombe...J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman! Il est beau, puissant, bouleversant!Il se lit très facilement et une fois commencé, on ne peut plus le lâcher! Je suis passée par toutes les émotions face au destin de ce père, face aux secrets que Carmen découvre et qui la mène à une vérité effroyable...Je suivrai l'auteur de près, c'est certain, car son premier roman est remarquable, documenté et maîtrisé! Un gros coup de coeur!Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte ( encore une!)
Traumatisée par le suicide de sa mère lorsqu’elle était encore enfant, Carmen, jeune enseignante française, navigue entre alcool et dépression. Le décès soudain de son père la laisse définitivement seule face à ses questions sans réponse. Jusqu’à ce qu’elle découvre que cet homme muré dans le silence louait secrètement un box chez un garde-meubles : un bureau, une petite clé, et la voilà plongée dans un paquet de lettres, de photographies et de coupures de presse, au contenu pour le moins explosif...
Curieuse prescience qu’a l’être humain, capable de ressentir sans se l’expliquer le malaise qui l’entoure et qu’on lui cache, au point d’en approcher les rivages de la folie. Mais si l’ignorance, et ce qu’elle prend avec culpabilité pour un abandon et un rejet de la part de ses parents, l’ont empêché de se construire et ont miné sa personnalité, Carmen pourra-t-elle se remettre de révélations tardives, pour le coup totalement dévastatrices ? Pour autant, a-t-on le droit de se taire pour protéger ceux que l’on aime ?
Des années trente à quatre-vingts, en passant par la période péroniste et par la dictature militaire, c’est toute l’histoire de l’Argentine qui se déverse au travers des carnets d’un homme au terrible parcours. Nombreuses sont les scènes difficiles, tandis que se succèdent les violences et les crimes de la police politique. Pour les familles des disparus, enlevés, torturés et massacrés, la quête de vérité n’est toujours pas terminée. Et même si, quarante ans après les faits, quelques procès se sont tenus, combien des bourreaux d’alors ont échappé à toute poursuite ? Protéger les faits par le secret revient à prolonger indéfiniment leur pouvoir de dévastation.
Ce livre bouleversant sur l’avant et l’après « elle », la dictature, est un vibrant plaidoyer sur la nécessité de faire émerger la vérité, si douloureuse soit-elle, pour la mémoire des disparus, pour la résilience de leurs familles, et pour l’avenir de toute l’Argentine. Un premier roman foudroyant, à l’écriture fine et sensible, qui n’en finit pas de faire résonner son multiple questionnement. Et un nouvel auteur à suivre.
Deux ans après la mort de son père, Carmen, enseignante en littérature et culture argentine dans une université parisienne, est contactée par un garde meuble. Son père y a laissé un bureau et une clé. Un début de roman bien mystérieux. Carmen va mettre la main sur sept carnets écrits par son père de 1936 à 2017. Elle va apprendre sa vie à lui entre traumatismes et tortures, et sa vie à elle.
L'écriture de Johanna Krawczyk est forte, incisive et maitrisée. Un roman comme un coup de poing sur le régime argentin et ses dérives dictatoriales. Je suis encore sous le choc...
Carmen est enseignante. De par ses origines, ses parents étant des réfugiés argentins, elle s’est spécialisée dans l’Amérique Latine. Marié et mère d’une petite fille, elle est à la merci de vagabondages psychiques malgré l’aide d’un spécialiste qu’elle consulte régulièrement. Son couple est sur un fil, le tout accentué par la prise d’alcool en abondance. A onze ans, elle a été confrontée au suicide de sa mère, sans explication, soudainement sa génitrice était devenue un fantôme sans aucune réaction. Son père, décédé depuis quelques mois, était un exemple pour elle, celui d’un être intègre ayant fui le régime des colonels après avoir tenté de lutter contre la dictature et les violences. Sauf qu’un jour, une entreprise de garde-meubles l’appelle pour lui signaler que son père y louait une box et qu’elle peut récupérer ses affaires laissées. Là, un bureau avec tiroir secret, une boîte et une clé. Une clé qui va ouvrir des portes inconnues et révéler la terrible et cruelle vérité. Et si le malaise de Carmen venait tout simplement d’un héritage inconnu, un héritage violent bâti sur un parterre de mensonges…
Si les trente premières pages laissent brièvement des mouvements de vague inconnu et d’hésitations, tout se transforme en un parcours haletant et vertigineux. Les mots claquent, les phrases s’enchaînent dans tout le mystérieux des âmes ; une confrontation post-mortem qui renvoie la vraie face d’une psyché engloutie.
Déroulée dans une forme originale, l’histoire est là, sans concession. Celle de l’Argentine et de ses crimes à commencer par ceux du sanguinaire général Videla et des quatre juntes militaires : disparus, prisonniers, assassinés, volés… des chiffres étourdissants. Torture, souffrance et l’exil pour ceux qui pouvaient fuir cette succession de régimes néo-nazis. Johanna Krawczyk, par le biais des notes retrouvées du père de Carmen, dresse un tableau digne de Guernica entre le sadisme des bourreaux, les mères assassinées sitôt l’accouchement terminé, l’opération Condor et les vols de la mort. La Santa Muerte dans toute la noirceur de son pandémonium.
Ce roman c’est l’Aracar ou mieux le Viedma, sous le glacier des non-dits le gaz va exploser et répandre une lave dévastatrice sur le souvenir des braises d’un amour familial, longue fumée noire avant peut-être que l’héroïne puisse renaître de ses cendres. A compléter avec le livre de Frédéric Courderc « Aucune pierre ne brise la nuit » paru également aux éditions Héloïse d’Ormesson.
En remerciant LECTEURS.COM et la FONDATION ORANGE pour l’envoi de ce livre
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/06/une-noisette-un-livre-avant-elle.html
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