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Le premier enfant disparut alors qu'il tirait sa luge sur les hauteurs du village. Sans un bruit - nul cri, d'homme ou de loup, pour témoin. Quand Russell Core arrive dans le village de Keelut, la lettre de Medora Slone soigneusement pliée dans la poche de sa veste, il se sent épié. Dans la cabane des Slone, il écoute l'histoire de Medora : les loups descendus des collines, la disparition de son fils unique, la rage et l'impuissance.
Aux premières lueurs de l'aube, Core s'enfonce dans la toundra glacée à la poursuite de la meute. Aucun homme ni dieu nous entraîne aux confins de l'Alaska, dans cette immensité blanche où chaque corps qui tombe, chaque cri, semble absorbé par la splendeur silencieuse de la nature. Un roman envoûtant, poétique, inoubliable.
Keelut village à l'extrême Nord de l'Alaska, des enfants disparaissent, les coupables : les loups?
Russell Core, écrivain de Nature writing, reçoit une missive de Medora Slone, dont le fils, 6ans, fut le troisième enfant à disparaître.
Elle l'enjoint d'avoir de la compassion pour elle, plutôt que pour les loups et demande qu'il vienne retrouver les restes de son fils avant que le père de l'enfant ne rentre de la guerre qu'il fait à l'autre bout du monde.
Le décor est planté, ouaté et glacial, étouffant et sibyllin.
La grande froideur ressentie dès les premières pages n'est pas seulement du à ce village englouti sous la neige, mais à quelque chose d'indéfinissable qui vous tenaille jusqu'à la moelle.
L'auteur vous cueille avec des portraits de villageois qui vous donnent l'onglée à l'âme et des claquements au cerveau.
Le lecteur malgré cette gangue essaie de rester en éveil pour savoir ce qui se passe.
Tout devient indice, les hommes du village ne sont pas de battues, tout se déroule comme si ces enfants n'avaient pas disparu. Et la police, elle viendra...
Ce sont des taiseux, ils vivent en autarcie.
Lorsqu'une parole est prononcée il serait préférable d'avoir un décodeur.
Surtout si c'est la vieille sorcière qui parle, elle est la mémoire de ce lieu.
Alors commence une course poursuite, dans un paysage grandiose où la sauvagerie est le maître de ballet.
Des personnages haut en couleur, d'une présence hallucinante et qui font corps avec cette contrée ensevelie sous la neige qui est la gardienne de quel secret?
C'est à peine si le lecteur ose avancer dans l'histoire, tant il lui semble avancer sans raquettes sur un sol qui se dérobe à chaque pas où le danger est partout et indéfinissable.
Vous entrez dans la légende du "Kushtaka".
La construction est totalement maîtrisé, l'auteur nous emmène là où il veut et comme il veut.
A la dernière ligne, une seule pensée nous vient, comment peut-on avoir une telle histoire en tête.
Démoniaque et époustouflant, magique dans l'horreur.
Une belle illustration de "l'homme est un loup pour l'homme".
"Quand on croise le chemin du diable, il n'y a plus de réflexion, il n'y a que des sensations, et les sensations engendrent l'action."
Un livre noir, très,très noir...pour une épopée blanche.
Je vous confirme que William Giraldi est LE DIABLE.
L'ambiance de ce roman est vraiment particulière. Il démarre sur un quasi fait- divers puis se transforme en chasse à l'homme entre froid et loup.
On découvre des rapports humains étonnants chez cette population qui vit dans des conditions extrêmes, une certaine solidarité mais aussi beaucoup de secrets et de croyances. Des passages d'une grande violence alternent avec d'autres poétiques.
J'ai aimé en fin de volume la note de la traductrice qui explique sa démarche pour nous faire retrouver les émotions qu'elle a ressenti à la lecture de ce livre.
Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains et dont on ne ressort pas indemne.
Russel Core, un écrivain spécialiste des loups, part en Alaska, après avoir reçu la lettre de Medora Slone, qui vient de perdre son fils. Les loups, tenaillés par la faim, sortent de leur territoire pour attaquer les enfants du village de Keelut. Medora demande à Russel de retrouver les restes de son petit pour pouvoir faire son deuil et avertir son mari parti comme soldat en Irak.
Alternant entre le désert de glace et celui de sable, le choc thermique est au rendez-vous. L’intrigue, elle-même, n’évolue absolument pas comme on pourrait l’imaginer à la simple lecture de la 4e de couverture. J’adore être surprise et je n’ai pas été déçue par ce thriller sanglant que je préfère ne pas dévoiler.
Ce texte aussi âpre que le climat de l’Alaska et ses hommes est implacable. Que les âmes sensibles s’abstiennent devant ce bijou de noirceur que ne renirait pas un Cormac McCarthy ou un David Vann. Mêlant le natural writting au roman noir, William Giraldi signe un roman sauvage et dérangeant.
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