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Pourquoi pour nos frères noirs, existe-t-il un bon et un mauvais côté de la rue où vivre ?
Pourquoi nos frères noirs cherchent encore à plaire et contenter les blancs plutôt que de lutter contre leurs oppresseurs ?
Angela est encore adolescente lorsqu'elle se pose ces questions. Dans son quartier de " Dynamite Hill ", à Birminghan, en Alabama, le Ku Klux Klan bombarde les habitations des familles noires pour les inciter à déménager. Aujourd'hui, soixante-dix ans plus tard, son parcours courageux de lutte et de contestation n'est pas terminé.
#8mars Portrait de femme
C'est très jeune qu'Angela Davis s'est posée ces questions. Des questionnements qui l'ont menée dès l'université à devenir une meneuse, sans concession ni soumission aux menaces et aux pressions.
Le récit de Mariapaola Pesce débute en 1971. Angela Davis est en prison pour de fausses accusations dont elle sera plus tard acquitée. Une première scène qui montre déjà sa force de caractère alors qu'elle apprend l'assassinat de l'homme qu'elle aime. La narration effectue ensuite des allers et retours dans le temps, expliquant ainsi le parcours qui a mené cette femme à se déclarer communiste et à lutter contre toute forme d'injustice.
Un parcours semé d'embûches dans une époque où les noirs qui revendiquent sont abattus, où hausser la voix quand on est une femme n'est pas admissible, même parmi les siens. De ce parcours naîtra un tempérament hors norme, une volonté farouche de défendre la justice et la dignité pour les noirs, les femmes et pour tous les travailleurs.
Mel Zohar accompagne ce biopic avec un beau dessin vintage dans un éventail de couleurs assez restreint entre sable et brun. Un dessin presque symbolique qui place Angela Davis et sa célèbre coupe afro en icône.
Une icône qui continue aujourd'hui encore, à 78 ans, à défendre les mêmes valeurs. Cet album est un bel hommage et une belle lecture pour ce 8 mars.
Angela Davis a aujourd’hui 79 ans. Sa vie durant, elle a lutté et milité pour faire reconnaître les mêmes droits pour tous.
Mais d’où lui vient ce dévouement à cette cause ? Quand vous êtes une enfant noire et que vous habitez dans le sud des États-Unis (Alabama) dans les années 1950, vous vivez sous le régime de la Ségrégation.
Alors quand une maison appartenant à une famille noire, qui s’était installée du côté blanc du quartier, est dynamitée, comment ne pas être marquée ! À vie.
C’est pour cela qu'Angela Davis va s’investir aux côtés du parti des Black Panther, qui à partir de 1966, défend les droits des Noirs et lutte contre les inégalités économiques et politiques qui les touchent.
C’est ainsi que la jeune femme, alors étudiante en philosophie à l’université de San Diego, rejoint le mouvement en 1967.
Se sentant impuissante face au racisme mis en place par les capitalistes blancs, elle décide de s’engager à son tour pour défendre la cause noire. Pour cela, elle veut utiliser les idées défendues par le marxisme, auxquelles elle adhère.
Son investissement dans le mouvement est sans faille, rédigeant des tracts, organisant des collectes et des manifestations.
Au point de soulever l’animosité chez certains hommes du parti, préférant que les femmes soient cantonnées à des tâches, comme soutenir les hommes et élever les enfants.
Mais cet engagement extrême et inflexible, sa détermination ne seront pas sans risques.
Avec cet album sobrement intitulé Angela Davis, Mariapaola Pesce (scénariste, qui connaît de longue date Angela) et Mel Zohar ont choisi de principalement présenter une période allant de 1967 à 1971.
On y découvre une jeune femme se battant au quotidien pour défendre la cause, qu’elle continue à défendre encore aujourd’hui, et prête à se retrouver en cavale ou en prison au nom de ses idées, de ses idéaux.
Cet album, aux tonalités marron, orange et jaune et avec ces touches de pointillisme, est un très bel hommage à une femme, qu’on partage ou non ses idées, et à une vie dédiée à la défense des droits des minorités.
Merci à Des Ronds dans l'O de continuer à nous présenter de beau portraits de femmes.
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