Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
AMOURS. Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d'une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s'épanouir le sentiment amoureux le plus pur - et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l'héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l'a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s'apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n'a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l'enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s'éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles.
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d'un sentiment qui balayera tout.
Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Cécile Coulon nous offre un beau roman "Trois saisons d'orage" aux éditions Viviane Hamy
Ils sont enfin en poche, tous les livres qu'on aime !
Tres beau roman
Ce roman nous emmène au coeur de la France provinciale du début du XXe siècle, une époque de conventions sociales strictes et de préjugés profondément enracinés. L'intrigue semble tout d'abord dépeindre la vie bourgeoise traditionnelle, avec une maison de maître, un mari notaire nommé Anselme, et son épouse Victoire. Cependant, derrière cette façade, se cachent des désirs refoulés, des secrets bien gardés et une complexité émotionnelle réelle.
Au coeur de cette histoire se trouve Céleste, bonne de la maison, dont le destin prend une tournure inattendue lorsque le notaire Anselme succombe à des pulsions inavouables. Céleste tombe enceinte, une situation qui aurait pu conduire à un scandale social dévastateur. Pourtant, Victoire, l'épouse d'Anselme, prend une décision inattendue : elle adopte l'enfant à naître pour préserver les apparences.
Ce choix marque le début d'une relation complexe entre Céleste et Victoire, dépassant les conventions de l'époque. Au fil des pages, leur connexion évolue, remettant en question les normes sociales et les attentes de genre. Léonor de Récondo décrit avec une élégance précise la transformation de cette relation, évoquant les désirs refoulés, les émotions interdites et les sacrifices au nom de l'amour.
L'écriture se distingue par sa simplicité et sa fluidité. Ses phrases courtes et concises, ainsi que son choix du présent, apportent vivacité et urgence à l'histoire. Toutefois, malgré la passion et la force de l'amour qui se dégagent de ces pages, les contraintes sociales de l'époque finissent par peser sur les protagonistes. La fin du roman est et marquante, rappelant que même les passions les plus ardentes ne peuvent défier indéfiniment les conventions. Mais lorsqu'on repense à cette époque et qu'on la compare à ce que nous vivons aujourd'hui, est-il plus « facile » et accepté de sortir des conventions ?
En bref : "Amours" de Léonor de Récondo est une exploration émotionnelle fascinante des désirs interdits, des barrières sociales et de l'évolution des rôles féminins au tournant du siècle. Il offre une expérience littéraire intime et provocante, touchant le cœur grâce à sa profondeur et à son humanité. Pour ceux en quête d'une lecture réflexive célébrant la puissance de l'amour, ce roman est une réelle option.
Une des plus belles histoires d’amour qu’il m’ait été donné de lire.
Ce roman est un véritable coup de cœur.
Léonor de Récondo est très juste et ses mots rendent ce livre émouvant et inoubliable.
Je n’avais jamais lu cette autrice, j’ai très envie de continuer à la découvrir.
Cinq ans après son mariage de convenance en plein tournant du XXe siècle, Victoire n’en revient toujours pas de ce qu’il lui faut bien admettre comme une étrange déception : l’existence qui s’annonçait parfaite dans sa demeure cossue du Cher, entre un époux établi dans sa position de notable et une domesticité à ses petits soins, s’avère terriblement vide et ennuyeuse, en plus de rester incompréhensiblement stérile. Loin d’elle l’idée que ses dérobades au devoir conjugal, non seulement élucident l’absence de descendance du couple, mais aussi légitiment, dans l’esprit du digne notaire, l’assouvissement de ses pulsions naturelles entre les cuisses résignées de la jeune bonne : Céleste n’est-elle pas entièrement à leur service, comme le fut d’ailleurs, apprendra celle-ci dans les chuchotements d’arrière-cuisine, l’actuelle gouvernante à l’époque du père de Monsieur ?
Mais, les traditions ayant décidément la vie dure, à la perpétuation du droit de cuissage succèdent bientôt la grossesse de la bonne et la sensible question de l’honneur de tous. Alors, là encore comme seuls les domestiques de la maisonnée se souviennent en toute discrétion qu’il en fut déjà ainsi en ses murs un quart de siècle plus tôt, l’épouse pragmatique choisit de faire d’une pierre deux coups : l’on prétendra que l’enfant est un rejeton de Boisvaillant pur jus. Les apparences dignement et utilement sauvées, n’en reste pas moins que Victoire, épouse sans amour désormais mère sans instinct maternel, s’enlise dans un bovarysme croissant. Réunies dans la chambre de bonne où Céleste s’emploie en catimini à prodiguer les soins au nourrisson pour lesquels Victoire ne présente aucune disposition, les deux jeunes femmes se découvrent une sensualité inattendue qui les emporte bientôt dans les vertiges clandestins d’une relation saphique.
Merveilleusement juste et élégante, la plume de Léonor de Récondo excelle à peindre en peu de pages l’étouffant huis-clos de cette demeure bourgeoise, miniature de la bonne société de l’époque. Réduites, qu’elles soient bien nées ou servantes, à la seule fonction qu’on leur assigne, tenir leur rang et procréer pour les premières, répondre aux besoins des maîtres pour les secondes, les femmes y sont, pour leurs familles et leurs maris, des « biens » comme les autres, sans avis ni personnalité, conservées dans l’ignorance de leur sexualité et dans l’interdit de leurs désirs, avec pour garde-fou l’hypocrite mais impitoyable camisole des convenances. Celles qui, certes pas sans souffrances, se plient sans faillir à cette discipline, sont les premières à contribuer à la perpétuation de leur soumission de mères en filles. Les autres jouent leur place dans la société, risquant l’opprobre, la déchéance, voire même, d’ailleurs, l’internement psychiatrique.
Campés de manière nuancée et vivante, les personnages sont particulièrement convaincants et le lecteur se laisse d’autant plus aisément transporter en ces années pas si lointaines où il semble que la condition féminine n’a pas évolué depuis des siècles, que l’écriture, superbe de puissance visuelle mais aussi sonore, l’auteur y ayant troqué son violon pour le piano de Victoire, confère à cette histoire de facture plutôt classique un charme doucement envoûtant.
Un joli roman plein de poésie et de sensualité. Il narre cet amour interdit entre Céleste une jeune bonne et Victoire sa maîtresse. Ce roman parle surtout de jeunes filles qui à l'époque devaient se plier aux conventions en sacrifiant leur corps, leurs envies... une bien jolie plume pour un sujet fort!
L'histoire se déroule en 1908 dans une petite ville de Touraine, près du Cher.
Victoire et Anselme (Notaire) habitent une vaste maison bourgeoise entretenue par Huguette et Pierre, un couple de domestiques au service d'Anselme depuis de nombreuses années. Ils sont épaulés par Céleste, jeune bonne de 17 ans.
La très stricte éducation religieuse de Victoire, le dédain pour son corps et les relations amoureuses conduisent Anselme à assouvir ses appétits sexuels avec Céleste. Cette dernière est régulièrement abusée. De ces actes nait un enfant -Adrien- que le couple décide d'élever et de considérer comme sien.
Nait alors une histoire d'Amours sigulière, celles de Victoire et de Céleste pour l'enfant mais surtout - et balayant toutes conventions sociales - celle de Victoire et Céleste.
L'auteur brosse le portrait d'une famille de la haute bourgoisie, à l'éducation réligieuse stricte, aux faux semblants et secrets de famille, ou l'hypocrisie et le mensonge règnent, ou il faut coûte que coûte respecter les codes .
La naisssance d'Adrien va libérer ces femmes, les libérer de leur corps, de leur prison mentale et les affranchir des tabous ambiants.
Comme souvent chez Léonor de Recondo, la musique est mise à l'honneur (Victoire passe de longs moments à jouer du piano). Le personnage de Céleste est incroyable, de la petite bonne campagnarde, elle devient une Femme forte qui agît et ne subit pas.
Une lecture passionnante mais la cascade d'évènements inattendues rend la crédibilité de l'histoire un peu bancale.
A lire néanmoins car la plume de l'auteuir est splendide !
Quel livre magnifique ! On y retrouve toute la poésie de Leonor de Recondo !
L'histoire s'ouvre sur un scène difficile, mais qu'elle est belle cette histoire d'amour que nous raconte Léonor de Recondo, plein de sensibilité, de féminité et d'amour ! Un livre qu'il faut dévouvrir, lire et relire pour le plaisir !
Un roman bien agréable qui démarre de façon conventionnelle en narrant les relations entre servante et maître au début du XXème siècle, un début sans surprise. Et puis l'arrivée de l'enfant dans cette maison bourgeoise va bouleverser le cours des choses et du roman. Une jolie histoire surprenante où l'amour prend toute sa place.
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