Manipulation et faux-semblants au cœur d'un polar innovant et troublant
- Je vous ai dit que l'important c'est le récit, Barnabé. Vous préférez être fou ou coupable ?
- Ni l'un ni l'autre, en fait.
- Vous n'allez tout de même pas me dire que vous êtes innocent.
- J'ai aimé Clarisse, j'ai aimé Rosalie, je les ai aimées plus que moi-même.
Et puis plus rien.
Dans une petite ville côtière nichée entre d'abruptes falaises et une campagne paisible, une jeune femme est retrouvée noyée. Faute de preuves, son harceleur, un jeune jardinier prénommé Barnabé, échappe de justesse à la prison. Pourtant, quelque temps plus tard, le cadavre d'une seconde victime est retrouvé en contrebas du Belvédère, ce au moment même où notre suspect rentre au manoir familial - après un bref passage en institution.
Si tout semble accuser Barnabé, l'enquête dévoilera d'autres personnages délicieusement inquiétants. Entre un père psychiatre adepte de l'enfermement, une voisine trop curieuse, une mère aimante mais possessive, une amie peu encline à collaborer, un policier frustré avide de polars immoraux, un époux violent et un journaliste manipulateur, la partie de Cluedo, aussi hilarante qu'addictive, ne fait que commencer...
Portrait décapant d'une famille hautement dysfonctionnelle, roman à suspense et comédie macabre, Amour fou brouille les pistes pour mieux nous manipuler.
Après tout, jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour être aimé ?
Manipulation et faux-semblants au cœur d'un polar innovant et troublant
Ce n'est pas un page-turner mais une véritable torture que nous propose Denis Michelis. Ce roman commence de manière on ne peut plus classique, un premier cadavre puis un deuxième....mais ensuite tous nos réflexes, nos hypothèses traditionnels de lecteur de polar partent à vau-l'eau !
On entre dans une intrigue polyphonique où chacun s'expose sans dévoiler ses véritables intentions. Ce qui les réunit ? Leur rapport à l'amour, celui qui peut vous rendre fou ! Fou d'amour, fou jusqu'à tuer ... Mais qui est le tueur !? Jusqu'au bout, les pires hypothèses s'installent
Un thriller psychologique bien original
Ce roman me faisait envie depuis un moment et grâce à lecteurs.com j'ai pu enfin le découvrir. Mais je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire bien que la forme de narration soit originale, cette alternance de point de vue attise la curiosité. Cette histoire à tiroirs telle une partie de Cluedo où nos certitudes volent en éclats, m'a bien plu ! Je pense le relire car je ne m'avoue pas vaincue...
« Amour fou » est un roman policier atypique, Denis Michelis nous convie à une agréable partie de Cluedo.
Double jeu des principaux protagonistes, double je de Barnabé, être psychotique qui entend une voix, parfait coupable aux yeux de tous.
Même de l’avis de ses parents, Randolf psychiatre, pour lequel il représente un vrai déshonneur et qui ne songe qu’à le faire enfermer définitivement, et Marie-Eliane, femme très pieuse et hyper maternante qui le colle, l’horripile et ne pense qu’à lui faire prendre ses traitements.
Il faut dire que Barnabé vient de faire son retour au manoir parental après un passage dans un établissement de soins. Principal suspect, quelques années plus tôt, dans la mort de Clarisse, une jeune voisine qu’il considérait comme son amoureuse, retrouvée morte tombée du belvédère qui couronne les falaises. Mort accidentelle ou homicide, aucune preuve réelle n’a pu être retenue contre le jeune homme. Peut-être simplement un suicide de cette jeune fille à l’accoutrement gothique et aux pensées sataniques ? Seul, le harcèlement a été retenu au vu des innombrables SMS pressants envoyés à la victime, verdict : obligation de suivre une thérapie médicamenteuse auprès d’un hôpital psychiatrique.
Mais les suspicions vont reprendre de plus belle, peu de temps après le retour de Barnabé, une autre jeune femme, Rosalie, succombe de la même manière. Malgré leurs injonctions, les parents s’aperçoivent que, finalement, il ne prend pas ses cachets et fugue la nuit. Randolf a surpris une discussion dans le jardin de la propriété entre son fils et Rosalie, sa patiente, pour lui, il n’y a aucun doute. Avis confirmé par Solange, une voisine de Rosalie, qui a vu Barnabé roder autour de sa maison.
Célia, vieille amie de Rosalie, est entendue par la police, pour elle, assurément, c’est Damien, son mari, qui l’a tuée. Elle sait que le couple ne fonctionnait pas bien et qu’il était violent. Malheureusement on s’aperçoit au fil des séances d’interrogatoire que Célia, manipulatrice, maquille la réalité.
En marge des enquêteurs officiels, il y a Thomas, jeune agent de la police municipale, qui se rêvait une autre destinée et pour qui cette affaire pourrait servir de tremplin. Lui aussi, est convaincu de la culpabilité du fils du psy et se lance dans une filature de ce dernier. Mais les évènements vont le desservir, même Joanne, sa collègue éperdument amoureuse, commence à le suspecter.
À l’image des magnifiques pommes d’amour qui illustrent la couverture de ce livre, chaque acteur sous la face sucrée du glaçage cache les acidités inavouables de la pomme. On se retrouve, tour à tour, dans la peau de chaque personnage au fil de chapitres courts qui donnent du rythme au récit et on croit tenir la bonne pièce du puzzle, mais on la rejette bien vite, conscient de notre méprise.
Innovant, jusque dans la construction du récit, ce roman plaira, sans nul doute, aux amateurs du genre.
Tous mes remerciements à Lecteurs.com et aux Éditions Noir sur Blanc pour cette lecture.
"Amour fou" laisse présager un amour passionnel même s'il est émaillé de meurtres. Et bien pas du tout : "amour fou" est à prendre au sens littéral (folie et violence) :
- l'amour dévorant d'une mère pour son fils dont la cuisine s'avère pleine de surprises,
- l'amour absolument pas déontologique d'un psychiatre pour "la chose" avec des jeunettes qui sont parfois ses patientes,
- l'amour d'un psychotique (érotomane / stalker) pour des jeunes femmes qu'il veut sauver de la violence (d'un père ou d'un mari) afin de fonder une famille et avoir plein d'enfants,
- l'absence d'amour et de désir d'une parisienne dont l'intellect met tout à distance,
- l'amour rigide et intransigeant pour la loi d'une policière municipale mais qui passe son temps à l'enfreindre
- l'amour de la littérature noire voire gore d'un flic municipal qui confond passé, intuition, identité, etc.
- l'amour du cancan d'une voisine aux aguets depuis qu'elle est à la retraite
- l'amour d'une femme pour son mari violent en huis clos mais charismatique en société
Bref l'amour qui fait tout sauf...envie !
La construction est 1 à 2 pages maximum par personnage. Ce sont des monologues qui se succèdent les uns aux autres sans jamais de redites. Chacun est dans son histoire qui se recoupe régulièrement. Soyons clairs : ils sont tous frappadingues et pourraient être de potentiels meurtriers.
Le style est particulier : saccadé au début, il se structure au fur et à mesure. Il y a beaucoup d'insertion par les parenthèses, pour faire des "contre voix" par le même personnage qui se parle à lui-même, comme une oralité écrite. C'est un peu lourd et puis finalement, on s'y fait. Ce n'est pas une littérature très fouillée mais plutôt un exercice de style littéraire qui joue avec les clichés et les contre-clichés. C'est plaisant, joueur, bien vu, rythmé et l'épilogue est un coup de théâtre.
Merci à lecteurs.com et les Éditions Noir sur Blanc pour cette découverte.
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"C'est quand même dur de ne pas être aimé en retour, se dit Thomas en son for intérieur. De ne pas être compris, désiré, de ne provoquer au mieux que de l'indifférence, au pire, du dégoût. Ceux qui ont l'habitude de recevoir de l'affection ne s'en rendent pas compte. Ces enfants gâtés de l'amour : une bonne paire de claques, voilà ce qu'ils mériteraient de temps à autre" (p. 112)
"Ceux qu'on nomme les sauveurs ont une faculté de nuisance. Ceux qui prétendent vouloir vous venir en aide, qui se dise à l'écoute, altruistes, bienveillants et qui en vérité forcent votre reconnaissance et votre admiration, en prétendant s'être sacrifié pour vous" (p.400)
Une famille dysfonctionnelle où les membres sont tous fous, complexes, toxiques. L'enquête loufoque d'un policier dépressif.
L'écriture de Denis Michelis décortique ses personnages avec précision et sait construire le suspens. mais j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et je ne sais pas l'expliquer.
Mais j'ai continué et je me suis laissée embarquée par le style décalé de cette intrigue.
#NetGalley
Une jeune femme, Clarisse, a été retrouvée morte au pied de la falaise. L’enquête a conclu au suicide, après avoir longtemps soupçonné Barnabé, qui la harcelait au téléphone ou en faisant le pied de grue devant chez elle. Il se disait fou amoureux d’elle et pensait que c’était réciproque. On n’a retenu que le harcèlement et il a eu une injonction de soins en milieu psychiatrique.
Quatre ans plus tard, alors qu’il vient à peine de revenir chez ses parents, une autre femme, Rosalie, est retrouvée, suicidée, au pied de la falaise…
Ce roman c’est « bienvenue chez les fous », harceleurs, manipulateurs en tous genres. Barnabé, psychotique vient de rentrer au manoir familial, sous la surveillance de ses parents, s’empresse d’arrêter son traitement, avec le retour du délire érotomaniaque. Ses parents l’ont isolé à l’étage, pour le surveiller et aussi pour le maintenir à distance.
Le père Randolf est psychiatre et reçoit ses patients dans le cabinet, situé dans la maison, ce qui n’est pas sans conséquences, et la mère, très attentionnée (trop !) lui prépare des petits plats, le materne, l’infantilise même. Un couple que l’on sent toxique dès le départ. Barnabé n’avait guère de chance d’en sortir indemne ! il échappe régulièrement à la surveillance maternelle en faisant le mur.
Revenons à Rosalie, mariée à Damien mari violent qui la maltraite physiquement et moralement. Elle a repris contact avec une ancienne amie Célia depuis quelques temps, Célia qui déteste profondément Damien car elle connait la situation de son amie qui s’est réfugiée dans le déni. Proie facile donc.
Le style de narration est confus, alternant le présent et le passé, tantôt les policiers s’acharnent sur Célia qui accable Damien, tantôt la famille de Barnabé, avec des enquêteurs eux-mêmes pas très clairs.
A force de vouloir évoquer les différentes formes de harcèlements, en tentant de rendre chacun des protagonistes fragiles pour une raison ou une autre, la confusion s’accroît… j’ai lu quelque part que l’auteur était fasciné par Kafka et cela se sent.
J’ai apprécié les dialogues entre Barnabé et ses voix, car l’auteur a bien su retranscrire le mode de fonctionnement de la maladie mentale.
Bref, j’ai eu envie de lire ce polar car j’adore l’univers psychiatrique (on ne se refait pas !) Mais là, on est vraiment dans la caricature et surtout je me suis méfiée très vite da la mère alors côté suspense, j’ai été déçue.
C’était ma première incursion dans l’univers de Denis Michelis et je reste sur ma faim. Je lui donnerai sûrement une autre chance de me convaincre avec un autre roman.
La couverture est magnifique, un clin d’œil avec l’histoire elle-même ; d’ailleurs, c’est elle qui m’a fait céder à la tentation !
Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#AmourFou #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/02/13/amour-fou-de-denis-michelis/
Un roman qui m'a emballé, j'ai apprécié d'être baladée et de chercher ce qui s'était vraiment passé dans cette petite ville côtière. Ces corps retrouvées en bas d'une falaise : des suicides, des accidents, des meurtres. Un serial killer !!
Donnant la voix à plusieurs personnages, nous voilà parti à découvrir les différents protagonistes de ce texte :
Barnabé, ce jeune homme a tout du suspect. Il vient de rentrer dans la propriété familiale après un séjour en hôpital psychiatrique, après avoir été suspecté lors de la première découverte du corps de Clarisse, Clarisse qui avait été son amoureuse. Mais cet amour ne semblait pas partagé. Et Barnadé est un érotomane, soigné ou pas. Il retrouve sa mère, possessive et qui le bichonne, avec de bons plats et une surveillance quasi permanente. Son père, psychiatre, est ne souhaite que le faire interner pour le protéger et se protéger.
Il y a aussi Célia, une ancienne amie de la seconde noyée et qui est persuadée que c'est le mari de Célia, qui l'aurait poussée. Elle est interrogée par la police.
Il y a Thomas, le policier municipal et sa collègue.
Il y a la voisine, un peu trop curieuse.
Nous sommes avec ce texte à la fois dans un roman policier, façon cluedo, un roman social, politique avec la description de la vie dans cette petite ville. L'auteur parle de sujets d'actualité, violence conjugale, harcèlement scolaire, traitement psychiatrique...
Des sujets difficiles, mais avec des portraits si bien menés, des situations absurdes, de l'humour. il nous entraîne dans cette ville et dans ce mystère des noyées et j'ai adoré la fin car ne l'ai pas vu venir.
Je vais continuer mes lectures de cet auteur. Mais commencerai peut être ma lecture plus tôt car avec celui-ci, j'ai éteint à 2 heures du matin car je voulais savoir le fin mot de ces histoire.
#AmourFou #NetGalleyFrance
Malgré l’amour inconditionnel de sa mère et la veille professionnelle de son père qui exerce dans son manoir le métier de psychiatre, Barnabé n’a pas de chance. Il se sent si indésirable partout où il se présente. Il faut dire que son comportement un peu étrange et les soupçons qui ont pesé sur lui quelques années auparavant (à la suite du décès d’une jeune femme dans des circonstances mal élucidées) n’arrangent pas les choses. Alors comment faire pour lier connaissance avec cette belle patiente de son père, alors qu’il n’a pas l’autorisation de quitter le domaine familial ?
Tout au long de ce roman règne un climat de suspicion permanent. Le personnage de Barnabé est bien sûr inquiétant, mais on craint aussi pour les potentielles proies, et l’attitude des parents reste étrange. Lorsqu’une nouvelle victime est découverte en bas de cette falaise meurtrière, les enquêteurs tournent leur regard vers le manoir…
Intéressant roman noir, qui aménage un suspens jusqu’à la fin tant il est difficile de deviner ce qui s’est produit avant les dernières pages. Les personnages sont bien étudiés et suscitent des sentiments contradictoires au fur et à mesure de l’évolution de l’intrigue.
On retrouve l’art de manipuler le lecteur que j’avais beaucoup apprécié dans Encore une journée divine du même auteur.
Une histoire qui se dévore sans répit pour comprendre le fin mot de l’histoire.
Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur Blanc.
416 pages Noir sur blanc 11 janvier 2024
#AmourFou #NetGalleyFrance
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