"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après la mort de mon père, j'ai trouvé en rangeant ses papiers des documents sur sa grandmère dont j'ignorais tout et qui révélaient un secret de famille. Je ne me suis jamais intéressée aux ancêtres de personne : les gens que je ne connais pas, surtout s'ils sont morts, me sont cent fois plus étrangers, même s'ils me sont apparentés, que les personnages de romans.
Mais il y avait dans ce que je découvrais sur cette arrière-grand-mère des choses qui me plaisaient, d'autres que j'aurais voulu savoir. J'ai hésité à enquêter. Ce livre est le résultat de mes hésitations.
Voilà ce qui s'appelle se faire mener en bateau ! Mais de si jolie façon que l'on applaudit des deux mains en refermant le livre. La compagnie d'Adèle est de celles que l'on a du mal à quitter, à tel point qu'à la moitié du livre ( qui compte 600 pages, belle bête) je me suis surprise à ralentir le rythme pour faire durer le plaisir. C'est toujours bon signe, ça, d'avoir envie que ça dure.
Julie Wolkenstein donne vie à son arrière grand-mère, Adèle, qu'elle n'a pas connue mais dont elle tente de reconstituer le parcours à partir de quelques papiers hérités à la mort de son père, l'un des petits-fils d'Adèle. Adèle n'est pas une héroïne, c'est une femme ancrée de plain pied dans ses siècles, le 19ème qui se termine et le 20ème qui s'ouvre, des siècles qui lui feront traverser trois guerres, non sans quelques conséquences sur sa famille. Une femme incroyablement moderne grâce sans doute à l'influence d'un père médecin, rapidement veuf, qui ne la traite pas tout à fait comme une fille. Incroyablement moderne donc Adèle, qui se marie par amour, ne boude pas son plaisir dans les bras de son mari, râle contre les conventions et les contraintes domestiques imposées aux femmes. Entre la rue Barbet de Jouy à Paris, la maison de Sèvres et celle de Granville, décors qui sont des personnages à part entière, le lecteur plonge dans les subtilités des rapports d'une famille bourgeoise qui n'est pas exempte de secrets...
Voilà ce que j'appelle un vrai moment de lecture, lorsque les personnages et l'histoire s'emparent de votre esprit et ne vous lâchent plus.
Double bravo à l'auteur d'abord pour avoir créé ce lien si particulier et ensuite pour la performance littéraire qui nous est révélée à l'avant dernier chapitre !
Ouais, intéressant, belle histoire, mais beaucoup trop long, et souvent ennuyeux.
En vidant l'appartement de son père décédé, la narratrice tombe par hasard sur quelques pages écrites par sa tante Odette qui évoque succinctement la vie de son arrière grand-mère Adèle Armand-Duval. Son père lui avait très peu parlé de cette aïeule, aussi a-t-elle envie d'en savoir plus sur cette femme d'un autre siècle avec laquelle elle se sent des affinités. Commence alors un voyage dans le temps, sur les traces d'Adèle, son enfance, son mariage, ses enfants, ses maisons, ses joies, ses peines, pour découvrir une femme indépendante, une bâtisseuse, une amoureuse, une mère, et avec elle apparaît le secret de famille qui a pesé sur sa vie. Au fil de ses découvertes, la narratrice entrevoit la possibilité que naisse un livre où elle écrirait ce qu'elle sait et laisserait son imagination remplir les vides.
Elle a connu trois guerres, s'est retrouvée orpheline très jeune, a perdu trois de ses quatre enfants, a subi la honte d'une origine suspecte, mais Adèle a tout de même eu une vie heureuse. Elle était riche, elle a fait un mariage d'amour, elle a mené sa barque à sa guise. C'est cette femme moderne et volontaire qui est le centre de ce beau roman de Julie WOLKENSTEIN. Mais c'est aussi une histoire familiale, ce qui se transmet, ce qui perdure et ce qui se perd au fil des générations, avec comme un coeur qui bat au rythme des naissances et des décès, des arrivées et des départs, la maison familiale qui domine St-Pair sur la côte normande. Lieux des paisibles étés en famille, ancrage immuable, cette bâtisse battue par les vents a vu grandir les enfants Armand-Duval. Depuis Adèle, le village de pêcheur a changé bien sûr, mais ses descendants ont reçu en héritage l'amour de ce petit coin de Normandie et ils continuent à y passer leurs étés. Si l'héritage s'est dilué au fil des successions, si la famille ne trouve plus place dans la grande bourgeoisie, St-Pair reste le lien qui unit les enfants d'aujourd'hui à leur aïeule du XIXè siècle.
Un roman long mais passionnant qui mêle faits réels et imagination créatrice pour une histoire sensible qu'on referme avec la tristesse de quitter cette Adèle qu'on a appris à connaitre et à aimer.
200 pages de trop, peut-être … Et c’est dommage parce que l’histoire est belle, on sent bien comment deux femmes si éloignées dans le temps peuvent s’emplir l’une de l’autre et transmettre le message de la vie à la génération suivante. Comment apprendre à vivre à travers le destin de ceux que l’on n’a pas connus mais sont la base de notre identité ? Les lieux ont une mémoire, ils résonnent des cris de tous ceux qui les ont foulés, on n'est jamais que la somme de ceux qui nous ont précédés, et il faut vivre avec.
Se basant sur un journal, des lettres et des souvenirs familiaux, son imagination comblant les lacunes, la narratrice va tenter de retracer la vie de son arrière-grand-mère, Adèle, qu’elle n’a pas connue mais avec laquelle elle partage une véritable passion pour une demeure familiale située sur la côte normande.
Les nombreux flash-back nous font passer du présent de la narratrice à l’époque d’Adèle, la fin du second empire jusqu’au début de la 2ème guerre mondiale.
Bien écrit, amusant et agréable à lire, j’ai beaucoup aimé même si je dois dénoncer quelques longueurs.
Après la mort de son père une jeune femme trouve des papiers sur son arrière-grand-mère Adèle,elle décide d'en savoir plus,enquête,elle partage à 100ans d'intervalle la même passion pour la maison normande.Bref un beau livre sur la transmission par des générations de femmes.Une très belle écriture bien-sûr,mais même si le souci du détail est voulu,600 p tout de même,c'est beaucoup;J'ai posé ce livre parfois en soufflant pour le reprendre 1h après avec avidité!
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