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Témoin direct de l'attentat du 11 septembre contre les tours du World Trade center, Art Spiegelman a publié en 2004 A l'ombre des tours mortes, qu'il présenta comme un "journal au ralenti" lui permettant de mesurer les conséquences politiques et sociales de ces évènements. Dans cette nouvelle édition, il rend hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, aux caricaturistes danois menacés d'une fatwa en 2006 et à tous les auteurs victimes de la censure.
Une autre tour tombe aujourd'hui, celle de liberté d'expression.
Art Spiegelman a écrit ce livre juste après les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center. Il raconte sa peur devant l’effondrement des tours alors que son fils est à l’école dans le Ground Zero, au pied des tours. Il s’agit, ici, de 10 planches publiées dans la presse deux ans après les attentats faisant référence d’une part aux événements et d’autre part aux héros des comics du début du siècle. Livre, roman, témoignage, un livre-objet magnifique tant pour l’objet lui-même que par son graphisme, ses couleurs et le texte.
On a tous vécu cet attentat derrière nos écrans. Je me souviens que j’étais dans un service de pédiatrie pour dispenser une formation quand une infirmière m’a dit « un avion s’est jeté sur une tour à NY, c’est un attentat ! » Et devant l’écran dans une chambre, on a vu la tour s’effondrer. On n’y croyait pas, c’était impensable !
Depuis, nous avons eu nos attentats, Paris, Nice et plus récemment Strasbourg. C’est en partie pour cela que j’ai souhaité lire ce livre.
Je suis vraiment fan du graphisme d’Art Spiegelman et après lu Maus, il me semblait important de lire celui-ci. La présentation verticale originale, en double page cartonnée comme un livre pour jeune enfant, mêlant reportage et introspection en font un livre un peu cher mais étonnamment intéressant et émouvant. Vision fin du monde, émouvante, chaotique, pas évidente à lire mais qui restitue bien l’état de détresse de l’auteur. La diversité des influences graphiques en font un livre d’anthologie, riche.
La première de couverture est très belle !
Un peu décevant tout de même car seules les 10 premières pages sont consacrées aux tours, les six suivantes sont des rééditions de pages du début du XXème siècle. Et ensuite d’intéressantes pages sur les caricatures. Le texte « A perte de vue » de Nadja Spiegelman est juste émouvant !
Quel beau livre, quel beau témoignage,
A lire pour ne pas oublier, pour comprendre différemment.
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