Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un jeune muséographe prend ses nouvelles fonctions sous la direction d'une vieille femme excentrique. Sa mission : répertorier et classer les objets hétéroclites des défunts d'un village voisin, afin d'immortaliser le souvenir de leur existence. Mais lorsque des crimes commencent à se produire, l'entreprise se transforme en une quête de plus en plus anarchique et tourmentée, échappant bientôt à tout contrôle...
Je me suis laissée subjuguer par ce roman au huis clos hypnotique. Ici, le thème récurrent de la mémoire est exploré avec des accents étranges et mystérieux. Au fil des pages, l'atmosphère devient de plus en plus déroutante, les personnages se révélant insaisissables. L'écriture est lente, poétique, empreinte d'une angoisse et d'une tension croissantes. L'air se raréfie, vicié : il devient oppressant sans qu'on puisse s'y soustraire. Les objets insolites dressent un tableau sidérant, nous liant au matériel comme à l'essence du vivant, dans une peur exacerbée du vide, de l'oubli.
Ce roman explore l'obsession et la réflexion avec une force et une justesse remarquables. L'auteure dévoile l'intime et le grave, le mélancolique et l'inattendu, avec une vérité complexe. Le silence monacal et le sentiment d'isolement cristallisent ces moments délicats, renforçant le malaise.
C'est une œuvre à la fois obsédante et profonde, qui capte l'attention et ne la relâche jamais.
Yôko Ogawa nous plonge avec deux nouvelles dans les bouleversements que provoque la maladie d'un proche. Que la maladie soit physique ou mentale, qu'elle survienne précocement ou bien qu'elle soit liée à l'âge, la détresse est la même.
Elle est synonyme d'inquiétude, de questions alors que le temps s'écoule. L'esprit s'envole, perdu dans des souvenirs, dont on craint qu'ils ne s'évanouissent aussi. S'accrocher à des éléments du quotidien devient une soupape de sécurité. Nos personnages accompagnent la vie qui s'échappe, les corps qui lâchent, l'esprit qui s'efface.
L'écriture est grave et poétique pour exprimer le deuil, l'inéluctable. Parfois, on a l'impression de s'écarter du sujet, caché derrière des situations, des objets, et pourtant il demeure obsessionnel, cicatriciel.
Entre déni et acceptation, ces deux nouvelles oscillent dans un cheminement aussi personnel qu'universel.
J'ai beaucoup aimé ce roman de Yoko Ogawa, qui m'a semblé plus proche du réel que ses autres romans, probablement parce que le côté fantastique était vu au travers le prisme des 3 enfants. Une mère retire ses enfants de la société en leur faisant croire à un chien maléfique qui va les tuer comme il a tué leur petite soeur. Difficile de savoir si elle y croit elle-même. Les enfants se créent un monde parallèle dans leur huis-clos, ils y sont heureux et s'inventent toutes sortes d'histoires pleines de poésie. Un beau voyage dans l'imaginaire.
Femme battue et trompée, Ruriko décide enfin de s'enfuir pour mettre de la distance avec ses émotions. Dans un chalet où la nature enchante son quotidien, elle fait la connaissance d'un artisan et de son assistante avec qui elle va partager des notes entrelacées aux sonorités aussi intimes que secrètes...
Ce roman aborde la thématique de la souffrance, de la fuite, de la reconstruction. Les personnages décrits par Yoko Ogawa portent leurs fêlures avec une discrétion infime.
Ruriko, Nitta, et Kaoru forment un trio exigeant et harmonieux. Il émane de ce récit une sensualité évidente. Ruriko évoque ses fragilités avec des frémissements et des hésitations. Son travail de calligraphe l'ancra dans le présent, dans un déroulement rassurant. Il y a une résonance qui s'invite, dans le mystère et la sincérité des émotions. J'ai passé, en compagnie de Ruriko, un moment sublime et hors du temps.
L'écriture est poétique, sibylline, et nous invite à une cérémonie émotionnelle et captivante, incitant à nous ressourcer.
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