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Femme battue et trompée, Ruriko décide enfin de s'enfuir pour mettre de la distance avec ses émotions. Dans un chalet où la nature enchante son quotidien, elle fait la connaissance d'un artisan et de son assistante avec qui elle va partager des notes entrelacées aux sonorités aussi intimes que secrètes...
Ce roman aborde la thématique de la souffrance, de la fuite, de la reconstruction. Les personnages décrits par Yoko Ogawa portent leurs fêlures avec une discrétion infime.
Ruriko, Nitta, et Kaoru forment un trio exigeant et harmonieux. Il émane de ce récit une sensualité évidente. Ruriko évoque ses fragilités avec des frémissements et des hésitations. Son travail de calligraphe l'ancra dans le présent, dans un déroulement rassurant. Il y a une résonance qui s'invite, dans le mystère et la sincérité des émotions. J'ai passé, en compagnie de Ruriko, un moment sublime et hors du temps.
L'écriture est poétique, sibylline, et nous invite à une cérémonie émotionnelle et captivante, incitant à nous ressourcer.
Où tout n'est que calme et volupté...?
Un havre de paix par excellence que ce chalet perdu dans les bois où se réfugie Ruriko après avoir quitté son mari infidèle. Cet endroit où elle aurait pu croire jadis "à l'éternité du bonheur et de la jeunesse".
Restent les souvenirs et une possibilité offerte de se ressourcer.
Et non loin de là, un autre chalet où vivent Nitta, ancien pianiste fabricant de clavecins, et Kaoru, son assistante privilégiée, pianiste à l'occasion.
Le roman tourne avec une délicatesse extrême autour de ces 3 personnages, leurs silences, leurs attentes, leurs rapprochements...ainsi celui de Nitta et Ruriko, l'espace d'une nuit.
Plaisir du secret partagé. Et chez Ruriko, sublimation de cette rencontre, idéalisation, romantisme. Mais la symbiose artistique entre Nitta et Kaoru ne saurait en pâtir....d'où souffrance de de Ruriko, la femme amoureuse en manque d'amour, amoureuse de l'amour.
Beaucoup de sensibilité et de pudeur dans ce roman qui évoque les blessures du passé et le cheminement vers une reconstruction.
Roman sur la solitude également, celle qui se conjugue à deux et celle non partagée, douloureuse.
Roman sur la quête de perfection, ainsi chez Nitta dans la réalisation de ses clavecins...désir d'absolu et donc insatisfaction qui tourmente.
On trouve dans ce roman quelque chose de typiquement japonais : cette notion d'un temps qui semble s'écouler différemment, rythmé par le passage immuable des saisons. Précarité du temps, conscience de sa fugacité, et donc cette manière bien particulière d'habiter le monde. Sans nostalgie. Vivre le présent sans autre forme d'attente. Ce que Ruriko ne parvient pas à faire, d'où sa souffrance.
Et pourtant tout converge vers cette impermanence : la relation fugitive entre Nitta et Ruriko, la calligraphie, pratiquée par cette dernière, réalisée dans l'instant, sans retouche. Et puis la musique si présente et si évanescente à la fois.
Et puis cette relation intense et privilégiée avec la nature, ses cycles, ses couleurs, ses odeurs, omniprésente dans le destin des personnages.
Je découvre la littérature japonaise avec ce roman. Délicatesse et beauté sont les mots qui me viennent à l'esprit pour le qualifier.
Belle découverte.
Ruriko est calligraphe. Ne supportant plus l'infidélité de son mari elle se réfugie dans le chalet familial de son enfance en forêt. Là elle fait la connaissance de Nitta, ancien pianiste reconverti en facteur de clavecin et son apprentie Kaoru. Ils deviennent amis et Ruriko est attiré par Nitta qui la fascine mais lui et Kaoru ont pour point commun le clavecin et Ruriko n'arrivera jamais à entrer dans leur monde. Elle sera jalouse de Kaoru mais elles seront pourtant amies. Un jour Nitta avouera qu'il aime Kaoru et Ruriko se sentira abandonnée, exclu de leur monde. C'est un très beau livre ou la nature est très présente et où on espère jusqu'à la fin tellement ces personnages sont sympathiques et mystérieux. C'est plein de sensibilité, c'est tout simplement beau.
Les tendres plaintes
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Les tendres plaintes
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