"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nouvelle parue dans la collection Opuscule et reçue par la poste, comme ce sera le cas pendant quelques mois avec mon abonnement.
Ce qui est bien avec ces nouvelles, c'est que l'on change d'auteur donc de style et de monde. Cette fois-ci, une époque indéterminée, un cortège mystérieux entre des villes et pour une mission qui ne le sont guère moins. Et l'on avance avec eux, doucement, jusqu'à ce coup de feu.
Une écriture, qui coule, qui décrit la lenteur de la marche, les paysages endormis sous la neige qui évoque sans s'appesantir : "Qu'est-ce qu'on avait ici ? Le groupe était compté : sept militaires et dix civils. Les civils venaient de Machebelle et Fompierre et ils avaient des valises et des souvenirs. Les souvenirs, ça ne pèse parfois pas lourd et, parfois, ça pèse lourd. Les militaires n'avaient pas de souvenirs. Ils remplissaient leur besogne. On leur disait de faire. C'était commode." (p.7)
C'est court. C'est beau. C'est parfois drôle ou décalé et d'autres fois, beaucoup moins. En quelques pages, Xavier Deutsch parvient à faire varier les sensations. Et je découvre avec ce texte ce romancier.
Sur son site, monsieur Xavier Deutsch parle de ce roman en ces mots : « Ça, c'est du lourd ! Un roman solide, emporté. Un roman de montagne qui monte peu à peu dans les graves. Puis qui donne tout. J'en suis très fier. »
Et je ne peux le contredire.
Dès les premières lignes, deux atmosphères s’installent : celle paisible d’un village de montagne et une ambiance sombre, tourmentée quand les éléments se déchaînent. Le malaise croît progressivement. Plusieurs intrigues se mêlent, plusieurs pistes s’ébauchent. Le mystérieux, le fantastique s’invitent.
Le romanesque clôt les dernières lignes et encore, le terme romanesque ne me semble pas le plus approprié alors que les sentiments dont il est question ici sont humains, profonds ; que nous voyons une femme se définir et poser un choix précieux. Elle a été secouée, bouleversée et parvient à s’aligner alors qu’une nouvelle guerre de Troie semblait sur le point de se déclarer.
Il y a de la grandeur et de la noblesse dans ces « Gens de Cogne ». Les vents fous, le climat, l’histoire et les « gens de toutes sortes » semblent les mener à la déraison. Et cependant, leurs boussoles semblent bien leur indiquer les voies de la sagesse et du bonheur de vivre.
Un grand récit du très cultivé Xavier Deutsch qui se lit facilement, transcende les genres littéraires et nous réjouit l’esprit.
premier livre que j'ai dû lire pour l'école lolll assez complexe à l'époque mais très beau livre ^^
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