"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hannibal et son fils Fabio arrivent sur le site de leur usine. Elle devrait bientôt fermer et laisser huit cents familles sur le carreau. Alors Hannibal, leader syndicaliste, a décidé de se battre. Fabio, lui, pense à Chiara, qui porte son bébé et travaille pour l'accueil des migrants. Et Mirco qui chasse le spleen en faisant des BD de fantasy...
D'un côté le cri de douleur de 800 ouvriers, de l'autre une manifestation devant un centre accueillant 80 nouveaux migrants, Emiliano Pagani, ancien ouvrier lui-même, explore la facture de la société italienne. Il met en avant la disparition de la conscience de classe au profit de l'individualisme, de l'image de soi. Ce récit désenchanté et dur traite aussi du conflit des générations, du gouffre qui semble se creuser entre les parents et leurs enfants.
J'avais découvert Vincenzo Bizzarri dans "Les assiégés" (Sarbacane, 2022) et j'ai plaisir à retrouver ici ses atmosphères noires et tendues. J'ai beaucoup aimé son trait épais sombre et ses personnages qui sonnent juste. La montée en puissance du récit montre bien l'engrenage d'un destin qui semble s'acharner sur ces personnages.
Je l'ai déjà dit mais de bien belles surprises nous viennent de la BD italienne ces derniers temps. Cet album en est un bel exemple. Entre chronique sociale et portraits affectueux, "Les ennemis du peuple" est un album à découvrir !
Ce polar italien nous plonge dans l'intimité d'un quartier et d'un immeuble voué à disparaître.
Le scénario est écrit à la façon d'un huit clos ou les témoignages et chacun vont venir enrichir le récit et nous permettre une évasion momentanée cet immeuble assiégé.
Le choix de la narration est de fait très intéressante et nous permet de faire le lien entre les personnages et de mesurer tout le poids de l'histoire qui habite cet immeuble. Avec une tension à son comble impossible de lâcher cette album 124 pages se lit très vite.
Le trait de Bizzari est légèrement caricatural mais très agréable. Le choix de la colorisation majoritairement Bichromique avec un forte prédominance de rouge et noire témoigne de la violence et de lathmospehere sombre de ce lieu marginal.
En bref un polar à huit clos surprenant que je conseil à ceux qui aiment les petites frappes et les vieux cadavres que l'ont du placard !
Cet album aperçu chez @vincent me faisait de l’œil, l’ambiance dégagée par cette couv m’attirait irrésistiblement…
Sud de L’Italie, un immeuble condamné, des habitants qui refusent de partir, des êtres usés, abîmés par la vie, un peintre fou, une vieille vendeuse de cigarettes, des jeunes caïds…
Mais c’est bien plus que ça, le scénario fin et manipulateur de Stefano Nardella tisse sous les yeux du lecteur naïf des liens entre les personnages… C’est le genre d’album que tu lis 2 fois de suite pour mieux comprendre et chercher ce que tu avais manqué la première fois !
Le récit est servi par le dessin sombre de Vincenzo Bizzarri qui plante une atmosphère à couper au couteau, tendue et poisseuse. Des scènes impressionnantes où le rouge irradie aux flash-backs plus doux et nuancés, tout est réussi !
Au final, une sacrée belle surprise que cet album original et prenant. Encore un beau livre édité chez Sarbacane !
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