Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Fassbinder reste une figure dont l’aura est encore discrète or des cercles cinéphiliques. Cette bande dessinée permet de replacer alors le cinéaste et son univers. Elle est aussi intéressante que frustrante. Je ne suis pas sûr qu’elle soit parlante pour les personnes n’ayant jamais vu un film de Fassbinder. Son regard direct et brutal sur son pays, sur les corps, sur la sexualité et sur les possibilités de l’amour est très présent. Quand on connaît son cinéma, la bande dessinée s’aborde différemment. Certaines clés sont données même si j’ai le sentiment que le scénario reste à la surface de la création de Fassbinder. Très rapidement, l’histoire se concentre sur la succession de films, sur les choix artistiques faits et sur la boulimie de création. On a l’impression que le réalisateur veut se perdre, fuir le réel pour créer.
L’histoire part peu dans l’interprétation, ce qui est plutôt agréable. On voit ainsi peu Fassbinder livrer ses secrets. Les auteurs se concentrent sur les tournages et les créations théâtrales. Il n’arrête pas.
Mais il manque le lien avec la société de l’époque. Car Fassbinder, directement et indirectement, raconte l’histoire de son pays, entre sortie du nazisme, découverte des libertés et forte présence du racisme. Par ses sujets, Fassbinder est un artiste clivant. Les dessins, par un jeu de clair obscur, de lumière découpant l’espace, évite de tomber dans un réalisme trop appuyé. Reste le visage mélancolique de Fassbinder qui veut continuer à raconter, lui mais aussi la société qui l’entoure. Les couleurs, l’évolution de la mode, les physiques changent. Et le temps file alors devant nos yeux. Fassbinder continue de tourner, d’interroger son monde. En finissant la BD, reste la présence de ce cinéaste, de ses oeuvres écrites et tournées. La BD donne alors envie de plonger dans son univers.
Mai 1941A Paris, en zone occupée, la vie nocturne continue malgré le couvre-feu entre minuit et 6h. Dans cette situation exceptionnelle, Victor Saalia, dit le Turc, tire son épingle du jeu. Bien aidé par ses relations avec les allemands, il sert d'intermédiaire musclé dans certaines transactions commerciales avec la pègre. Turco-juif mais musulman de façade, son statut "neutre" fait de lui un allié privilégié.
Le scénariste, romancier et réalisateur Noël Simsolo nous met en immersion dans les nuits du Paris occupé. Entre les nazis et les truands locaux, les cabarets, la prostitution, le commerce de la drogue s'organisent. Au centre du jeu, un personnage cristallise le regard du lecteur. Quel jeu joue vraiment Victor ? Va-t-il basculer du côté de la résistance ?
Dominique Hé complète un duo qui a déjà fait ses preuves: (Les miroirs du crime, Du côté de l'enfer, Pornhollywood). Son dessin réaliste fonctionne plutôt bien avec un Victor qui se révèle peu à peu mais reste encore plein de mystères.
Un deuxième et dernier tome, "Jeux truqués", viendra conclure ce diptyque qui met justement en évidence le jeu de dupes que certains ont joué pendant cette période trouble. Coincé entre des intérêts divergents, collaborateurs, nazis et résistants, Victor devra faire un choix.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, la dernière fois que j’avais eu affaire à ces deux là, Noël Simsolo et Dominique Hé, pour le tome 1 des miroirs du crime, j’avais été très généreux dans mes appréciations… Il faut dire que je débutais alors sur SambaBD et que j’étais peut-être un peu moins exigeant, que ce soit pour le scénario comme pour le dessin. Il semblerait que je ne sois plus disposé à être aussi indulgent.
En effet, commençons donc par ce qui fâche… Le dessin. Autant, la ligne presque claire des miroirs du crime avait pu me séduire parce qu’elle respectait plus ou moins un traitement des couleurs justement assez ligne claire, autant, là… J’ai vraiment beaucoup de mal avec les nuances de couleurs soit trop marquées soit trop nombreuses. Et puis le trait de Hé semble hésiter entre un côté réaliste et un côté caricatural, surtout pour les visages, qui ne colle pas forcément avec l’ambiance polar des années 50. Enfin, la gestion du mouvement ne me convainc pas du tout… Trop statique à mon goût…
Après, il reste le scénario. Alors, certes, on est dans un polar qui tient à peu près la route, mais tout n’est pas spécialement hyper clair en termes de narration et, surtout, la promesse des fameux « services spéciaux » n’est pas vraiment tenue dans le sens où on sait juste que le personnage en a fait partie, mais à part ça, pas grand chose à se mettre sous la dent de ce côté là…
Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette BD et je passerai donc mon chemin pour le tome 2.
Une bonne histoire de maison hantée. Les planches sont torturés et donnent le ton. J'ai beaucoup aimé les décors détaillés et la construction du récit. Quatre histoires se réunissant pour n'en faire qu'une. J'ai détesté les dessins des personnages et l'écriture quelquefois illisible. Une lecture mitigée donc.
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