#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
Il fait partie des cinq romans plébiscités par les explorateurs de la rentrée de lecteurs.com : Un paquebot dans les arbres de Valentine Goby (Actes Sud) pose encore une fois une œuvre essentielle sur le parcours littéraire de son auteure. Il y est question...
La parole des auteurs vous présente le roman de Valentine Goby Banquises (éditions Albin Michel).En 1982, Sarah a quitté la France pour Uummannaq au Groenland. Elle a disparu corps et âme. Elle avait vingt-deux ans. Lisa, vingt-sept ans plus tard, part sur les traces...
#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
Autour d'un verre avec Valentine Goby, rentrée littéraire 2016
Valentine Goby partage ses choix littéraires
Découvrez Vanille LN Leclerc, et sa chronique de "Un paquebot dans les arbres" de Valentine Goby (Actes Sud) un roman #rl2016
Hiver 1956, A vingt-deux ans, François Sandre a la fougue de la jeunesse et l'avenir pour lui.Victime d'un accident, les médecins ne sont guère optimistes à son sujet. Grièvement brûlé, il doit sa survie à une amputation des deux bras.
Je pourrais juste vous dire que cette histoire est tout simplement magnifique et que l'écriture de Valentine Goby n' a jamais été aussi somptueuse. Mais ce livre est beaucoup plus pour moi. Il ne m'a pas quittée pendant plusieurs jours et j'ai eu ce sentiment qu'il m'accompagnait partout. François a peuplé mes nuits, il a été avec moi à chaque instant. Ce que son corps lacunaire lui imposait et ce dont il le priverait à jamais, les embûches, son quotidien et ses questions m'ont habitée intensément.
Malgré son invalidité, François veut retrouver une autonomie et Organisation sportive des mutilés lui permet de se redécouvrir dans des bassins d'eau chlorée. Il apprend à nager. Les muscles endoloris par l'effort, il apprivoise sa respiration et découvre des sensations autres car l'eau a ce pouvoir de brouiller les stigmates et les handicaps.
Valentine Goby nous immerge dans l'histoire d'une métamorphose et et retrace la naissance de l'handisport. J'ai vécu une histoire d'amour avec ce roman, j'ai eu le coeur broyé et malaxé, des poissons d'eau dans les yeux et surtout un respect immense pour François et ses compagnons d'infortune. Des personnes qui se hissent pour la vie, se dépassent, franchissent de grands obstacles tout comme la souffrance et le regard des autres.
Tout en étant extrêmement bien documenté, ce récit évite tout pathos car Valentine Goby fait preuve d'une finesse intelligente et éblouissante par son style, par sa capacité à rendre l'indicible et les ressentis.
Cette lecture lumineuse m'a nourrie et enrichie, symbiose parfaite d'une histoire et d'une écriture.
Pour François, ce jour de février 1956 s'est changé en trou noir. Les journaux ne parlent que du gel qui glace la France. Une déflagration, le corps de François qui s'arque, le corps allongé sur le dos, foudroyé, des brûlures profondes, un accident électrique. le corps moulé par la neige fait un excellent conducteur, une ligne de 25 000 volts qui vous grille en quelques secondes. Il n'est pas mort, c'est miraculeux. Il faut amputer ses deux bras, sa vie en dépend. Il continue à ne pas mourir, il cherche ses bras, ne les trouve pas.
Valentine Goby nous plonge à l'intérieur du handicap à travers l'histoire de François, elle va décortiquer avec une plume rude parfois glaçante tout ce que ressent ce jeune homme, ses souffrances, ses doutes, ses désirs, ses amours. Elle ne nous épargne aucune des difficultés qu'il rencontre et cela fait la force de ce récit.
Les amputations, le corps qui le torture, l'odeur de charogne, ses doigts qui n'existent plus et qui fourmillent, sa montre qui est comme une enclume sur un poignet qui n'est plus là. Les premiers jours décisifs, le besoin de morphine, les nausées. Il ne peut plus accomplir les gestes d'un enfant de quatre ans. Lui qui aimait grimper, défier les lois de la gravité, il refait les gestes d'un nourrisson.
« Il ne pourra plus se brosser les dents, boutonner une chemise, se raser, cirer-lacer-délacer ses chaussures, enduire un mur, pincer la joue de Sylvia, boire une chope, attraper un bâton, glisser la clé dans la serrure, déplier le journal, rouler une cigarette, tirer la luge, décrocher le téléphone, se peigner, changer un pneu de vélo, ceinturer son jean, se torcher, payer à la caisse, couper sa viande, se suspendre aux branches, tendre un ticket de métro, héler un bus, applaudir, mimer Elvis à la guitare, signer, serrer une fille contre lui, danser avec une fille, donner la main à une fille, passer les cheveux d'une fille derrière son oreille, dénouer un ruban, toucher l'oreille d'une fille, la cuisse d'une fille, le ventre d'une fille, le sexe d'une fille, son sexe à lui, se pendre, s'ouvrir les veines, se tirer une balle, même se foutre en l'air il ne peut pas. »
Il est devenu un buste sans bras comme les mannequins de l'atelier de couture De Robert son père. L'inéluctable pitié qu'il lit dans les regards.
« Elle avait eu pour lui cette pitié dangereuse qu'on peut un temps confondre avec l'amour. »
Vivre exige un effort colossal. Il revient d'entre les morts. le goût de la confiture qui convoque des images. La promesse d'un appareillage. L'amour d'une mère, la main invisible qui le précède, qui marche à ses côtés, qui débroussaille le chemin, mince et légère, mais solide comme le diamant. Il ne se souvient plus de Nine son amoureuse, ni de son visage, ni de son nom. Nadine l'infirmière qui le sauve du plongeon. Les médecins, les soignants qui sont décidés à lui rendre son corps, même s'il ne fait aucun effort. L'anxiété de quitter l'hôpital et de retrouver un monde dont il ne fait plus partie le grand silence de la montagne pour se retrouver. Et puis la rencontre derrière la vitre d'un aquarium, une tête grise, un bec-moignon, une silhouette grossière sans nageoires pectorales, il veut devenir une murène, apprendre à nager. Il s'y attelle de soir en soir à la piscine. L'inverse de la théorie de l'évolution de Darwin, il veut revenir à l'eau. le sport va être pour lui l'occasion de rejoindre le monde des gens normaux. Il a une vie à raconter, un travail, des projets.
Un roman émouvant, car profondément humain, des personnages forts avec leur faiblesse et leur amour sans fin. Il y a bien sûr Mum, sa maman, Robert le papa, Sylvia la petite soeur qui lutte contre l'OAS quand lui lutte pour survivre. Bertrand, 15 ans, né sans bras, malin, drôle, dégourdi et provocateur, Joào le collègue de travail le compagnon de grève, condamné à être dans un fauteuil roulant après une chute d'un échafaudage et qui boit, joue sa pension, grossit et détruit sa famille.
Valentine Goby nous décrit cette lutte quotidienne, cette envie de tout abandonner et puis il y a les balbutiements du handisport, le dépassement de soi, les limites de la chirurgie et des appareillages à la fin des années 50.
J'ai été profondément touché par ce roman l'histoire d'un homme qui veut se métamorphoser en murène.
Après son accident en février 1956 dans les Ardennes, François Sandre, 22 ans, n’est juste « pas mort, parce que vivant ce n’est pas sûr ». Amputé des deux bras, il va devoir réapprendre à vivre avec son handicap et tenter de réinventer un avenir qu’il imaginait bien plus heureux.
Après une reconstruction physique éprouvante, vient la réadaptation à la vie quotidienne, le tissage de nouveaux liens sociaux et surtout, la recherche d’une motivation pour continuer à vivre.
Et puis un jour, en visitant un aquarium, François décide de devenir « murène » et apprend à nager. Il découvre alors le monde du sport pour handicapés qui est en train de se développer grâce à quelques passionnés et va se lancer dans la natation de compétition en participant aux grandes épreuves internationales.
En parallèle de la guerre d’Algérie et des manifestations populaires pour son indépendance, nous assistons à la naissance de premiers Jeux Paralympiques qui vont contribuer à faire accepter le handicap au sein de notre société.
Ce roman est un témoignage émouvant et une belle preuve de courage et de dépassement de soi. Il m’a intéressée pour la prise de conscience qu’il apporte face à la difficulté de vivre avec un handicap. L’histoire du handisport est également très instructive et c’est pour moi une découverte surprenante.
L’écriture de Valentine Goby est superbe, colorée et imagée, elle est d’une grande sensibilité et même parfois très sensuelle. Pourtant j’ai trouvé le sujet trop difficile et si j’ai éprouvé beaucoup d’empathie pour le personnage et ses amis, je ne me suis jamais vraiment passionnée pour le roman lui-même que j’ai lu plus comme un documentaire.
C'est le troisième ouvrage que je lis de Valentine Goby.
Son livre KINDERZIMMER me hante encore !
MURÈNE
Par où commencer ?!
Par une phrase p. 127 « Aimez-le sans relâche »
En 1956, François, 22 ans, se retrouve lourdement handicapé, suite à un accident dramatique.
L'avenir de ce jeune homme va être irrémédiablement bouleversé.
Désormais, il fait partie d'une autre catégorie, celui des handicapés.
Et dans les années 50, dans la société française où l'handicap est tabou, caché ou maladroitement toléré, il en faut du courage à François pour réussir à vivre dignement.
Qu'est-ce que j'ai eu mal pour ce gamin, en lisant ces pages.
Mon cœur se serrait, mes yeux s’agrandissaient d'horreur, n'arrivant pas à imaginer comment un être pouvait traverser une tragédie aussi épouvantable.
Ses douleurs
Sa détresse
Ses espoirs
Sa reconstruction
Sa ténacité
Ses colères
Ses victoires
Pour un avenir possible
Pour une lueur d'espoir, de pouvoir vivre heureux.
C'est un combat de tous les jours, se relever et espérer des jours meilleurs
Ne pas sombrer
Avoir droit à une vie décente.
Une résurrection.
Une résilience.
C'est un très beau roman que je ne vais pas oublier, c'est certain.
Je ne sais pas s'il me hantera autant que le roman Kinderzimmer mais il m'aura bouleversée.
De nouveau, l'auteure aura su m'emporter, m'émouvoir, m'intéresser jusqu'à la dernière page.
Alors oui, l'écriture est pointue et exigeante. Elle n'est pas facile mais de grande qualité, ce qui vaut bien l'effort de s'accrocher.
Ce sont 384 pages fascinantes.
L'histoire est passionnante, émouvante et instructive.
Valentine Goby a su entremêler d'une manière magistrale plusieurs sujets très forts.
Quel talent !
A une époque où les personnes en situation d'handicap étaient des laissés-pour-compte.
Le lecteur découvrira la place d'un invalide dans la société, sa prise en charge médicale et ses progrès timides, le Handisport et son histoire.
Handisport qui aura sauvé tant de mutilés, à reprendre confiance en eux, à se sentir utiles et à donner un sens à leur vie.
Vous l'aurez compris, c'est un texte puissant et superbement bien documenté.
Et plus je pense à ce roman, plus je l'aime...
Je l'aime MÊME beaucoup !
Une ode à la vie.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2019/09/murene.html
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