Avec ce livre, j'ai renoué avec la flamboyance des écrits de Sylvie Germain.
Les mots de cette auteure sont capables de tresser lumière et ombre, vivance et mort, présence et absence.
Dans leurs silences, dans leurs pauses surgit l'indicible, ce qu'on n'ose dire de nos existences, ce qui...
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Avec ce livre, j'ai renoué avec la flamboyance des écrits de Sylvie Germain.
Les mots de cette auteure sont capables de tresser lumière et ombre, vivance et mort, présence et absence.
Dans leurs silences, dans leurs pauses surgit l'indicible, ce qu'on n'ose dire de nos existences, ce qui nous fait baisser les yeux, trembler la nuit.
"Il y a une fissure dans toute chose ; c'est ainsi qu'entre la lumière" ...dans ce roman, à de multiples reprises, perce un rai de lumière pour faire danser la vie au milieu d'un champ de ruines.
Les mots de Sylvie Germain agitent les mystères de la vie, répondent à de nombreuses questions sans réponse ; ils font oeuvre de transmutation.
On y pressent l'âpreté de la vie, chemin semé d'embûches, d'incertitudes auxquels nul humain ne peut se soustraire.
Cependant la joie est présente : au détour d'un chemin, dans le bruissement d'un feuillage, les notes d'un musicien, la vibration d'un corps.
Tels des galets dans le lit d'une rivière, les personnages des "Petites scènes capitales" sont bousculés dans le lit de la vie et se polissent au fil de leur existence.
Je prends la liberté de clore cette chronique avec les mots de l'auteure : "Lili Barbara le regarde s'éloigner à petits pas sur le quai, il a une allure de coucou farceur qui se joue du temps qui passe, du temps qui va en recyclant l'avant perdu en après insaisissable, impénétrable, la vie en mort, la mort en vie, le fini en nouveau, le nouveau en ancien, le connu en oubli et l'inconnu en savoir, la présence en absence, le silence en murmure, le plein en nuit, la nuit en rien et le vide en lumière"