"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre qui me laisse un petit goût de déception…
Malheureusement, j’ai n’ai pas été emporté par cette histoire.
Qui pourtant m’avait beaucoup intrigué par rapport à la 4ème de couv.
Mais c’est comme ça !
Un peu plus de 200 pages où il ne se passe vraiment rien…
Ali est à l’article de la mort et oscille entre souvenirs, délires et présent.
J’ai trouvé le texte vraiment long, beaucoup trop long…
Ce qui m’a fait poursuivre cette lecture, à ne pas l’abandonner, c’est la plume de l’auteur.
Une plume vraiment très poétique, dommage que l’histoire ne m’ait pas convaincu.
Toutefois, je vous invite à vous faire votre propre avis !
Ai été attirée par la couverture de ce texte et découvrir une auteure syrienne m'a tenté. et j'ai beaucoup apprécié ce texte avec un si beau titre poétique. Et la poésie est très présente dans ce texte avec un thème si difficile. J'ai pensé au dormeur du Val d'Arthur Rimbaud et Ali, le personnage principal de "la demeure du vent" se retrouve sur un champ de bataille, blessé. Il se met à délirer, se voit voler au dessus des arbres, il est un œil qui observe les obsèques de son frère, lui aussi mort à la guerre et qui est devenu martyr, il se souvient de son enfance, de ses rêves, espoirs. L'auteure nous parle de la vie dans un petit village de Syrie, dans les vallées où est cultivé du tabac, de belles descriptions de la nature de la région alouite.
Ce texte sur un sujet si terrible et difficile nous transporte dans les souvenirs du jeune Ali : de sa naissance à son agonie alors qu'il cherche à remonter dans un arbre et prendre son envol, comme l'avait fait sa jeune tante. Il y a de belles pages sur la nature et en particulier la relation d'Ali avec les arbres, que ce soit la cabane qu'il a construit dans un chêne, que ce soit l'arbre prés duquel la Rouquine lui raconte des légendes, que ce soient de la forêt où enfant solitaire, il aimait se cacher.
De beaux portrait de femmes jalonnent ce texte, que ce soit celui de la mère d'Ali, Nahla, qui après la perte de son fils aîné perdra la voix mais cultivera avec simplicité et complicité son jardin avec Ali , la Rouquine, centenaire et sorte de sorcière mais qui va l'initier à l'islam ancestral et tolérant. Il y a aussi en petites touches des références à la vie politique de la Syrie avec le Père puis le Fils qui vont entraîner le pays dans une longue guerre.
Ali a déjà perdu son frère, de nombreux villageois pleurent leurs fils, et lui enrôlé de force va aussi périr de cette guerre.
L'auteure nous parle aussi de la religion avec le beau portrait de la Rouquine, avec ses histoires et légendes,mais aussi un vieil Iman qui verrait bien Ali lui succéder mais il y a d'autres imans, plus proche du pouvoir que de la religion (d'étranges scènes de prières, avec la présence de miliciens armés).
L'auteure arrive à nous toucher et nous sommes avec Ali dans ses souvenirs, dans ses rêves face aux nuages, aux arbres...
Je n'avais jamais lu cette auteure syrienne, qui vit en exil à Paris mais vais les lire .
Ce texte est très bien traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman et Ola Mehanna, qui nous entraîne dans les paysages de la Syrie, dans les couleurs, dans les mets...
Un texte difficile mais avec de belles pages poétiques et qui rend ce sujet si universel.
#Lademeureduvent #NetGalleyFrance
En ce mois de mars qui fait honneur aux femmes et plaide leurs droits, une sortie au format poche à ne pas manquer qui fait entendre le courage, l’humilité, la force et la capacité de résilience de 19 d’entre elles et natives du même pays : la Syrie.
Que ce soit par la fiction ou par l’essai, Samar Yazbek est la voix de celles et ceux qui ne peuvent porter la leur. Issue d’une famille alaouite, la journaliste et écrivaine est néanmoins une farouche opposée au régime de Bachar al-Assad – tout comme nombre de Syriens de la même confession – et a été emprisonnée dès le début de la révolution, révolution débutée pacifiquement à Deraa, rappelons-le. Réfugiée en France elle réussit néanmoins à séjourner deux fois clandestinement en Syrie pour des reportages et recueillir des témoignages. Dans ce document, c’est un chœur de femmes telles des Suppliantes du XXI° siècle.
Elles sont originaires de Damas, de Homs, d’Alep, de Daraya, de Raqaa, ont entre 21 et 77 ans. Etudiantes, enseignantes, fonctionnaires, journalistes… elles ont toutes été à l’université et travaillaient pour la plupart au moment des Printemps arabes. Elles sont croyantes mais plus ou moins pratiquantes. Elles sont donc issues pour la plupart d’un milieu favorisé ou ont dû déjà lutté pour accéder à des études. Au départ, des témoignages montrent que quelques femmes n’étaient pas contre le régime de al-Assad mais au fur et à mesure sont devenues des opposantes face à l’horreur. Elles racontent le basculement, les manifestations, les arrestations, les tortures pour elles et leur famille, les hommes assassinés et les cris de souffrance dans les prisons syriennes. Puis les massacres, notamment ceux de la Ghouta (Août 2013) puis les mouvances terroristes et leurs méthodes d’infiltration et de recrutement. Quand de l’enfer surgit un autre pandémonium… Contraintes à l’exil, souvent dans des parcours qui dépassent l’entendement, elles vivent désormais en France, au Liban, au Canada, en Turquie. Ce qu’elles ont vécu, elles seules peuvent le raconter : entre l’engagement politique, la création d’association pour venir en aide aux autres femmes, leurs rôles pour soutenir les hommes au combat, leurs implication dans les hôpitaux…toutes ont fait preuve d’un courage incommensurable, et encore plus lorsqu’elles ont subi tortures et violences sexuelles.
Un livre terrible mais nécessaire. Pour informer et montrer que face à l’inhumanité barbare des hommes, des humains essaient de surmonter au-delà de ce qui semble possible le funeste crépuscule de la guerre et de la torture.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/03/une-noisette-un-livre-19-femmes-les.html
Le sujet est âpre, le témoignage poignant. Plusieurs fois, notamment au début dans ‘La première porte’, j’avais juste envie de refermer le livre, c’était bien trop dur ; mais je n’ai pas pu abandonner, le sujet est bien trop grave pour reposer aussi facilement ce témoignage. D’autres fois, je lisais, j’imaginais (bien qu’on ne puisse évidemment pas) et finalement, au bout de quelques pages je devais lever la tête, prendre conscience que ce n’était pas de la fiction, mais un récit de guerre, le quotidien de milliers de personnes depuis plusieurs années.
« Ici le flux de la vie s’opposait à l’accélération de la mort, les contraintes entraient en collision après une course effrénée. D’un côté, le flot intarissable d’âmes errantes qui fuyaient la mort et les bombardements sans craindre la misère de l’exil, la pauvreté. En face, une file de combattants emportés vers la mort qui devait leur servir de passerelle vers leur prétendu paradis promis. Entre les deux, des trafiquants en tous genres, voitures, armes, hommes. J’observais ces mondes contradictoires et confus. » page 275
Les manifestations populaires et profondément pacifiques pour mettre fin à la dictature Assad se sont transformées en conflits armées. La population déplacée au fil des bombardements, qui vit dans des conditions déplorables, sans eau, sans électricité et même sans vivres alimentaires, a encore l’espoir d’arriver à une Syrie libre et de libertés.
L’action de l’auteur, Samar Yabek, est à saluer mille fois : promouvoir l’indépendance des femmes, l’éducation des enfants, être une femme mais aller sur le terrain pour raconter, pour rencontrer des combattants qui n’acceptent même pas de la regarder et témoigner.
« Mais quel pêché ont commis les femmes, les enfants ?
- Les femmes font des enfants, les enfants deviennent des hommes et les hommes nous tuent.» pages 247-248.
« Voici ce que sont devenus les Syriens depuis quatre ans. Une révolte populaire pacifiée contre un dictateur s’est muée en une mutinerie armée contre les militaires et l’État, avant que les islamistes ne s’emparent de la scène et ne transforment les Syriens en pantins dans une guerre par procuration. L’EI, la faction fondamentaliste qui est apparue en avril 2013, est aujourd’hui un État et possède de facto une force d’occupation. Les combattants étrangers, qui ont déferlé à travers la frontière turque, sont devenus des machines de mort et de destruction. Tout est pris dans les tenailles du radicalisme violent. » page 283
Le témoignage de l’auteur, sa volonté de raconter, de donner la parole aux sans-voix, aux oubliés, aux exilés, à tous les acteurs de ce conflit devrait être lu par tous, pour donner une autre image, celle de la réalité face aux discours ambiants qui diffuse l’idée d’un envahissement !
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