"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il me semble l’avoir déjà expliqué il y a quelques temps, j’ai pour habitude de me laisser une bonne nuit de réflexion avant d’entamer la rédaction de mes chroniques : cela me permet de laisser « murir » mes idées, et surtout de ne pas écrire sous le coup de l’émotion. Aujourd’hui, je fais une exception à cette règle, pour la simple et bonne raison que cela fait plus de trois-cents pages que je sais ce que je veux écrire. Bien que j’admette que les cent dernières pages du récit m’ont donné quelques éléments nouveaux à intégrer à mes premières impressions, je pense pouvoir sans soucis trouver les mots justes pour exprimer ce que j’ai ressenti tout au long de ma lecture. Lecture qui, je l’annonce tout de suite, a été à la fois fort laborieuse et fort mitigée : c’est un peu comme s’il y avait deux livres en un. Comme si la première moitié et la deuxième n’avaient pas été écrites par le même auteur, ou bien à plusieurs décennies d’intervalle, tant le fossé est grand entre eux. J’y reviens juste après, prenons d’abord le temps de resituer un peu le contexte …
Calfeutrés dans la maison qui servait de base à une Silencieuse chargée d’éliminer méthodiquement tous les humains survivants, Ben, Evan et Cassie tentent de s’accorder sur la marche à suivre. Le premier veut partir à la recherche de Ringer et Teacup, qui auraient dû être rentrées depuis plusieurs jours. Le second se met en tête qu’il doit absolument aller faire sauter le vaisseau des Autres – de ses semblables – avant qu’il ne balance les bombes qui détruiront toutes les villes de la planète. Et la dernière, elle, ne souhaite qu’une chose : protéger son petit frère, ce petit frère qu’elle ne reconnait pourtant plus, qui a oublié le visage de leurs parents et son alphabet mais dort avec un flingue dans la main et fabrique des bombes comme on joue aux Legos. Pendant ce temps, Ringer découvre que tout ce qu’elle tenait pour acquis, tout ce qu’elle croyait, n’est qu’une vaste supercherie, et que rien de ce qu’ils avaient imaginés n’est réel. Mais elle a encore une certitude : elle ne fera pas ce qu’ils attendent d’elle, elle se sera pas leur créature, elle ne sera pas leur pion dans ce vaste jeu d’échecs. L’heure est venue de mettre fin à toute cette histoire …
J’attendais énormément de ce troisième et dernier opus : après tout, j’avais littéralement adoré les deux premiers, et cela promettait du lourd pour ce grand final. Rarement mes espoirs ont été autant déçus qu’ils ne l’ont été avec ce livre : ce fut atrocement laborieux, laborieusement atroce. Pendant un moment, je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé de livre : entre Cassie qui n'est plus que l'ombre d'elle-même (elle est où, la grande soeur badass qui est prête à aller décrocher la lune, Saturne et même le Soleil si cela était l'unique moyen de sauver son petit frère adoré ?) et l'intrigue qui prend un revirement complétement parachuté (c'est bien beau de vouloir amener des grandes révélations fracassantes, encore faut-il qu'elles s'inscrivent harmonieusement dans l'ensemble de l'intrigue, ce qui est bien loin d'être le cas ici), j'ai plus d'une fois songé que l'auteur avait bu ou fumé quelque chose de pas très net avant d'entamer la rédaction de ce dernier opus. Disons-le simplement : je me suis ennuyée durant toute la première moitié, et si je m'étais arraché un cheveu à chaque fois que je soupirais ou grognais de frustration, je serai sans doute chauve à l'heure qu'il est.
Heureusement, arrivé au milieu de l'histoire, l'auteur s'est brusquement repris, a redonné son caractère (presque) normal à Cassie, et nous offre à nouveau quelque chose de bien palpitant, de franchement haletant, presque à la hauteur des premiers tomes. Je reste malgré tout assez perplexe quant à LA révélation de l'opus, qui reste bien trop nébuleuse à mon gout : je ne suis clairement pas certaine d’avoir réellement tout compris, et c’est vraiment dommage, car j’ai le sentiment que ça aurait pu être intéressant si cela avait été mieux amené … Car en l’état actuel (et définitif) des choses, à part perdre complétement le lecteur qui ne sait plus du tout ce qu’il en est, et ne sait donc plus contre quoi ou quoi se battent les héros, ça n’apporte rien de bien positif au récit. C’est comme si l’auteur n’avait pas pris la peine d’aller au fond de son idée, qu’il s’était contenté du strict minimum juste pour se « démarquer » des autres romans en proposant un retournement de situation complétement inattendu. Alors certes, c’est vraiment surprenant, complétement ahurissant même, mais ça ne suffit pas pour rendre ce coup de canon acceptable aux yeux du lecteur, qui a besoin de cohérence.
Mais cela ne m’a pas empêchée d’être totalement captivée par le dernier quart du récit, par ce grand final que je n’espérais plus tant je m’étais trainée sans conviction jusqu’ici. A partir du moment où l’action a refait son apparition, où Cassie est redevenue l’héroïne que j’appréciais tant, à partir de l’instant où elle s’est lancée en compagnie de sa pire rivale dans cette expédition désespérée, j’ai su qu’il fallait se préparer au pire. Je m'attendais à être surprise, je m'attendais à être déchirée, et je l'ai été : je ne m'attendais clairement pas à ce qu'il ose nous faire ça, à ce qu’il aille jusque-là. C'est atroce, mais qu'est-ce que c'est beau aussi. Tout est accompli, pourrait-on dire. Et même si l'auteur nous laisse avec une fin ouverte tout ce qu'il y a de plus cruelle, je trouve que c'est opportun ici : l'histoire est loin d'être terminée, elle ne fait que commencer, l'histoire d'une humanité à la recherche d'elle-même, l'histoire d'une humanité qui doit se choisir elle-même. Car l’humanité, c’est finalement le fil rouge de toute cette trilogie, et c’est cette humanité, brisée mais toujours vivante, que nous retrouvons à la fin de cette histoire.
En bref, vous l’aurez bien compris : ce troisième tome avait franchement mal débuté, mais il s'est relativement bien rattrapé. L’auteur s’est perdu en chemin, mais il a retrouvé son cap pour la fin, et c’est l’essentiel : même si je n’ai pas suivi les nombreux détours qu’il a imposé à son intrigue et à ses personnages, la fin du voyage en valait la peine. Les étoiles dans les yeux de Megan lorsque Ben apporte le sapin de Noël dans leur ultime refuge sont la plus belle des récompenses, tout comme peut l’être l’insouciance presque retrouvée d’un petit Sam à qui on avait littéralement arraché son enfance et même son humanité. Ainsi, même si j’ai eu beaucoup de mal à me plonger véritablement dans ce récit, je vous conseille tout de même cette trilogie : certes, ce dernier opus est quelque peu décevant, clairement moins captivant que les deux premiers, mais c’est vraiment une saga qui prise globalement vaut clairement la peine d’être découverte ! Il faut s’accrocher durant les deux-cents premières pages de ce tome final, mais le reste est vraiment excellent, donc clairement, n’hésitez pas !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/10/la-5e-vague-tome-3-la-derniere-etoile.html
Vous avez du vous en rendre compte désormais : j’aime beaucoup les livres à « deux niveaux de lecture », ceux que l’on peut lire à la fois pour le simple plaisir de l’aventure et pour les messages sous-jacents qu’on peut y trouver en creusant un peu, ceux qui nous permettent de vivre des péripéties qu’on espère ne jamais avoir à subir dans la réalité tout en nous questionnant sur le monde, la vie, l’humanité. L’équilibre est délicat à trouver : si l’auteur insère trop de « réflexions métaphysico-philosophiques », il risque de perdre nombre de lecteurs qui ne viennent chercher que du divertissement, mais s’il n’en met pas du tout, il réduira la flamme profonde de son récit à néant. Car bien souvent, les personnages eux-mêmes ont besoin de se rattacher à quelque chose – la religion, la morale, l’éthique – pour rester pleinement humains en dépit de toutes les horreurs qu’ils vivent et des actes parfois terribles qu’ils sont obligés d’accomplir pour survivre. C’est d’ailleurs un point de divergence récurrent entre papa et moi : lui fait un blocage dès qu’une chose « immorale » arrive, alors que j’aime personnellement analyser ce qui a été à l’origine de cet acte, de ce choix, et ce que ça montre sur notre propre humanité …
L’humanité. Cassie et ses compagnons ont parfois le sentiment de représenter à eux seuls les dernières réminiscences de l’espèce humaine. Sept gamins rescapés de cette implacable invasion extraterrestre, sept gosses même pas fichus de s’accorder entre eux : si Cassie refuse obstinément de quitter l’hôtel où ils se sont retranchés avant qu’Evan ne les ai rejoint, Ringer fait savoir qu’elle ne restera pas une seule seconde de plus dans ce trou à rats alors que l’hiver approche à grands pas. Les garçons assistent impuissants à cette lutte sans fin entre deux volontés inébranlables. La rupture est inéluctable : Ringer s’en va, en quête d’un nouveau refuge pour survivre à la mauvaise saison, suivie par la petite Teacup qui la voit comme son héroïne, tandis que Cassie, Ben, Sam et les autres décident d’attendre encore un peu, de laisser encore un peu de temps à Evan pour tenir sa promesse. Mais d’un côté comme de l’autre, les choses tournent mal : les Autres n’ont pas dit leur dernier mot, et il semblerait que leur plan soit loin d’être aussi évident qu’on ne pouvait l’imaginer …
Comme c’est souvent le cas dans les trilogies, ce deuxième opus est indiscutablement un tome de transition : c'est le calme après la tempête qui vient de s'achever et avant celle qui approche. Le temps semble s’être arrêté, une certaine langueur s’installe progressivement, entre attente et découragement. Rester, c’est mourir. Partir, c’est mourir. Car il ne fait aucun doute que les Autres sont toujours là, prêts à achever le moindre humain qui sortira de son trou. Mourir de faim et de froid, ou mourir abattu : tel l’âne de Buridan qui meurt de faim et de soif entre un seau contenant de l'avoine et un seau contenant de l'eau, n’ayant pu choisir entre les deux, nos héros semblent tourner en rond sans parvenir à se décider sur ce qu’il convient de faire. Alors ils piétinent. Le temps s’est arrêté, rien ne se passe : il faut le reconnaitre, le premier tiers est atrocement lent. Et pourtant, l’envie de poursuivre ne faiblit pas un seul instant. On a besoin de savoir. On est dans l'expectative, on se demande à quelle sauce nos héros vont bien être mangé : où, quand, comment ? Et surtout, pourquoi ? Au fil des chapitres, cette question se fait plus lancinante ...
En effet, dans ce tome, toutes nos certitudes s’effondrent une à une, et il ne reste plus qu’un océan de perplexité, une mer infinie de confusion. On ne sait plus à qui se fier, on ne sait plus que croire : jusqu’à présent, les choses semblaient simples, évidentes. Ils voulaient la Terre et décimaient l’espèce humaine pour s’approprier ce territoire. Mais plus ça avance, plus on se questionne : il y a quelque chose qui cloche, on le sent, on le sait. Mais impossible de mettre véritablement le doigt dessus, impossible de deviner quel est réellement leur plan. Tout comme Ringer, que nous suivons durant plus de la moitié du récit (à mon plus grand désespoir initial vu que je ne l’appréciais pas vraiment, et pour mon plus grand plaisir par la suite car elle s’avère bien plus intéressante – voire même un tantinet attachante – au fil des chapitres), on se demande sans cesse comment tout cela va bien pouvoir évoluer, comment tout ceci va bien se finir. Ce tome est certes bien plus calme que le précédent, mais une chose est absolument sûre et certaine : il est clairement aussi captivant, d’une autre manière …
En bref, vous l’aurez bien compris, bien que ce tome soit clairement un opus de transition, avec toute la monotonie que cela peut entrainer, j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture, et surtout, j’ai atrocement envie de me jeter sur la suite, à défaut de pouvoir me ruer sur Vosh pour lui faire cracher ses quatre vérités. Si j’ai été quelque peu déçue et frustrée de ne pas voir Cassie et ses compagnons pendant toute la seconde moitié du récit, qui est centré exclusivement sur Ringer, il ne fait aucun doute que c’est cela qui pousse le lecteur à continuer, vaillamment, parce qu’on a besoin de savoir comment ce grand bourbier va bien pouvoir se terminer. Ça promet un troisième et dernier opus riche en rebondissements et en révélations, car il faudra bien qu'on est enfin le dernier mot de toute cette affaire, un opus riche en actions et en émotions, car on sent que tous ne s'en sortiront pas indemnes. Tous les nœuds de l’intrigue sont désormais bien noués, et on se demande bien comment ils vont se démêler pour former le fil du grand dénouement … J’ai hâte de voir ce que l’auteur nous a concocté, mais j’ai peur en même temps !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/09/la-5e-vague-tome-2-la-mer-infinie-rick.html
L'histoire est écrite comme si c'était un journal, où le jeune protagoniste raconte ce qu'il vit avec le docteur, qui est penché sur un aspect plutôt occulte, les monstres.
J'ai bien aimé l'ambiance horrifique du roman. On est vraiment sur quelque chose de sombre, où l'on imagine tout en nuances froides avec une touche de rouge sang. C'est quelque chose que l'on sent durant tout le roman, et j'ai apprécié cette ambiance qui correspondait totalement à ce que promettait le résumé. On est dans les années 1800, ce qui ajoute encore à cette ambiance étrange, où les croyances et pratiques en médecine étaient bien différentes.
L'intrigue nous mène dans une sorte de quête, d'enquête pour retrouver des créatures et comment elles sont arrivées là.
Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est le choix des créatures abordées dans ce roman. On parle d'Anthropophagi, des créatures cannibales d'apparence humaine, avec les yeux au niveau des épaules, et la bouche au niveau du torse. J'ai trouvé ce choix original et qui change de ce dont on a l'habitude, et c'était vraiment cool à suivre. Je n'avais jamais vu ces créatures auparavant dans la littérature bien qu'il semblerait que ce soit dans certains classiques, comme les œuvres de Shakespeare.
Par contre, au niveau des personnages, ce n'était pas ça. Je n'ai pas eu d'empathie pour eux, j'étais complètement indifférente à leur sort. Honnêtement, il pouvait leur arriver quelque chose dans le roman, ça m'aurait strictement rien fait. J'ai trouvé que les personnages étaient froids, sans sentiment, vides.
En résumé, malgré une histoire sympathique, une ambiance et des créatures intéressantes, je n'ai pas assez d'intérêt pour poursuivre la saga en VO (seul le premier tome a été traduit).
Ce livre fait partie des nombreux romans que j’ai survolés en lisant par-dessus l’épaule d’une amie lorsque nous étions au collège et passions nos récréations assises dans un coin à dévorer méthodiquement l’intégralité du fonds du CDI … Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il m’avait fait très bonne impression, et la seule chose qui m’avait alors empêché de l’emprunter à la seconde même où elle l’aurait rendu était que la documentaliste n’avait pas acheté la suite, et que je n’étais psychologiquement pas prête à commencer la trilogie sans avoir la possibilité d’enchainer avec les tomes suivants. Je me suis donc résolue à attendre de me procurer les trois opus pour dévorer enfin cette histoire qui promettait d’être palpitante. Et ce n’est que cette année que j’ai enfin trouvé les deux derniers tomes en occasion … Ma curiosité était d’autant plus forte que j’ai été voir l’adaptation cinématographique lors de sa sortie, que je l’avais trouvé superbe et que j’étais ainsi convaincue que le roman allait être mille fois meilleur. Spoiler alert : j’avais raison.
Il y a quelques temps encore, Cassie était une adolescente comme les autres : elle passait ses journées à discuter par sms avec sa meilleure amie, flashait sur le joueur de foot le plus sexy du lycée et s’énervait quand son père avait le malheur de l’appeler par son prénom complet pour la faire enrager. Mais Ils sont arrivés. Eux, que Cassie appellent tantôt les Autres, tantôt les Silencieux. Les Extraterrestres. Non pas ceux que décrivaient l’industrie du cinéma, tantôt bienveillants, tantôt suffisamment stupides pour être mis en échec par l’humanité soudée contre l’adversité. Non, des envahisseurs fichtrement intelligents qui n’ont laissé absolument aucune chance aux misérables cafards que représentent les êtres humains à leurs yeux : en quelques mois à peine, la population humaine a été réduite à une bouchée de pain. Parfois, Cassie a presque le sentiment d’être la dernière personne humaine encore en vie. Une seule chose l’aide encore à avancer, coute que coute : l’ours en peluche qu’elle trimballe nuit et jour et qui lui rappelle continuellement la promesse qui la lie à son petit frère. Elle le retrouvera. Quoi qu’il lui en coute.
Imaginez le Silence. Le vrai Silence. Pas un seul bourdonnement de voiture ou d’avion. Pas un moindre clapotis de votre réfrigérateur. Pas un minuscule brouhaha venant de l’appartement du dessus. Juste le Silence. Eventuellement le vent dans les feuilles et le chant de la rivière, mais rien de plus. Un Silence oppressant. Si vous faites le moindre bruit, si vous brisez ce silence, Ils le sauront. Et Ils vous descendront. Car Ils veulent notre planète, et ont entamé une vaste et implacable opération d’épuration. L’humanité vit ses derniers instants, décimée par les Vagues successives envoyés par les Autres, ces extraterrestres qui n’ont pas pris la peine d’engager la moindre conversation avant de frapper. Cassie a survécu aux quatre premières vagues, mais à quel prix ? Ses parents sont morts, son petit frère a été emmené elle ne sait où, et elle ne peut faire confiance à personne. Car les Autres se sont mêlés à nous, et quand vous rencontre quelqu’un, vous ne pouvez pas savoir s’il est humain ou non. D’ailleurs, qu’est qu’être humain ? Qu’est-ce qui fait de nous des humains et pas autre chose ? Quelle est l’essence profonde de l’humanité ? Voici une question qui traverse le récit d’un bout à l’autre, qui se déploie progressivement, subtilement, sans jamais prendre le dessus sur l’intrigue, mais qui fait son petit bonhomme de chemin dans l’esprit du lecteur.
C’est à cette question que se retrouve également confronté Ben, notre second personnage principal. Je vous avoue avoir été fort décontenancée lors du premier changement de point de vue, car rien dans le résumé de la quatrième de couverture ne m’avait préparé à cela, mais il ne m’a pas fallu bien longtemps pour attendre avec impatience chacune de ses apparitions. Car Ben nous invite à suivre l’autre facette de l’histoire : qu’arrive-t-il au petit Sammy après qu’il ait été séparé de sa sœur ainée, que lui arrive-t-il pendant qu’elle tente de le retrouver ? Sauvés par des soldats qui leur affirment qu’ils ont trouvé un moyen de savoir qui a été infesté par un extraterrestre et qui est réellement humain, et qu’eux, les enfants, sont les derniers espoirs de l’humanité, ce petit bout de chou et son protecteur Ben, dit Zombie, subissent un entrainement militaire intensif … Soyons bien clair, on sent rapidement qu’il y a quelque chose de louche là-dedans, surtout quand on sait ce qu’a vu et vécu Cassie après que les enfants aient été emmenés. Page après page, chapitre après chapitre, un vif sentiment d’épouvante enfle dans tout notre être, on sent que quelque chose d’absolument effroyable est en train de se tramer devant nos yeux, et une fois qu’on a compris quoi, on est d’autant plus glacé d’affolement car on se demande comment ils vont bien réussir à se sortir de se guêpier.
Une chose est absolument certaine : il est impossible de sortir tout à fait indemnes de cette lecture. En effet, l’auteur n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs : il nous balance à la figure toutes ces atrocités, toutes ces douleurs, sans le moindre filtre. Chaque page apporte son lot de nouveaux coups de poings, chaque chapitre vous fracasse un peu plus le cœur. Il y a une puissance inouïe dans ce récit, et toutes les émotions ressenties par nos héros se démultiplient pour déferler sur vous comme un tsunami dévastateur. Avec Cassie, vous perdez votre mère, votre père, votre frère. Avec Ben, vous perdez votre amie, votre sœur, votre humanité. Avec Sammy, vous perdez votre joie, votre insouciance, votre avenir. Mais avec eux, vous tenez bon. Car Cassie vit avec sa promesse, Ben vit avec sa volonté farouche de faire mieux, Sammy vit avec cet espoir invincible que sa sœur viendra le rejoindre. L’humanité n’est pas encore morte, elle n’a pas dit son dernier mot, tant que vivent encore des hommes pour penser aux autres, pour lutter au nom de l’amour, de l’amitié et de la fraternité. Vous n’imaginez même pas à quel point Cassie m’a touchée à chaque fois qu’elle s’accroche au Nounours de son petit frère, lui parlant pour le rassurer comme si elle parlait à son frère à travers lui. Elle est prête à tout pour le sauver lui, même à mourir, car elle a fait une promesse et compte bien la tenir. C’est terriblement émouvant.
En bref, vous l’aurez bien compris, je me suis vraiment régalée en dévorant ce premier tome. Page après page, chapitre après chapitre, on sent la tension qui enfle au point de devenir insupportable, mais sans pour autant trouver la force d’arrêter une seule seconde sa lecture, tandis que l’action se noue et se dénoue, tandis que l’intrigue progresse vers ce qui apparait le point de non-retour, vers cet instant fatidique où tout peut s’arrêter ou basculer, cet instant qu’on attend et qu’on redoute à la fois. C’est vraiment un roman époustouflant que nous offre l’auteur, un page-turner incroyablement haletant qui vous happe du début à la fin, qui vous fait passer par toutes les émotions possibles et inimaginables. J’ai tremblé bien des fois, j’ai pleuré bien souvent, j’ai même rie parfois, et j’étais sous le charme toujours. Ce n’est pas uniquement une invasion extraterrestre incroyablement effrayante et palpitante que nous offre l’auteur, mais bien plus un récit qui nous rappelle qui nous sommes, pour le meilleur comme pour le pire. Car l’homme est capable des deux, mais que c’est quand le pire est la voie de la facilité que le meilleur prend tout son sens. A lire si vous aimez trembler et avoir le cœur qui s’affole pendant votre lecture !
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