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Rene Maran

Rene Maran
René Maran (1887-1960) remporte le 1er Prix Goncourt attribué à un noir en 1921 avec son livre intitulé " Batouala ". Aîné d'Aimé Césaire (1913-2008), homme de lettres Martiniquais, et de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), poète, écrivain et homme politique sénégalais, René Maran demeure le gra... Voir plus
René Maran (1887-1960) remporte le 1er Prix Goncourt attribué à un noir en 1921 avec son livre intitulé " Batouala ". Aîné d'Aimé Césaire (1913-2008), homme de lettres Martiniquais, et de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), poète, écrivain et homme politique sénégalais, René Maran demeure le grand oublié de cette littérature Antillaise que l'on nomme aujourd'hui " francophone ". Alors que Léopold-Sédar Senghor en a lui- même fait le " précurseur de la négritude ". Fidèle corps et âme à la France (il voudra même s'engager dans l'armée lors de la première guerre mondiale), il n'en demeure pas moins critique du système colonial, système qui empêcha son père d'obtenir la Légion d'honneur. Sa fonction d'administrateur des colonies le met dans une position délicate : il se doit de servir son pays qu'il chérit tant, mais ne peut s'empêcher de se sentir solidaire des peuples d'Afrique équatoriale française. Ce sentiment de double appartenance sera cristallisé dans son roman Un homme pareil aux autres. Batouala, roman qu'il juge " trop noir et non-européen " pour les Français le fera connaître, et déclenchera un vent de scandale notamment auprès des responsables de l'administration coloniale qui interdit la diffusion du livre en Afrique (Maran sera contraint de démissionner de son poste). La préface constitue en effet une véritable diatribe contre le système colonial puisque Maran s'attaque de manière directe à la façon dont l'administration coloniale gère ses territoires de l'Afrique Équatoriale Française. La corruption de cette administration coloniale - que Marguerite Duras dénoncera également en parlant de l'Indochine - s'accompagne de débordements en tout genre de la part des hauts fonctionnaires. Ces débordements, surtout causés par les abus d'alcool, seront justifiés par la fameuse " mission civilisatrice " de la France que Maran attaque de plein fouet, racontant dans cette préface que les villages concernés sont peu à peu pillés et dépeuplés. René Maran mourra en France le 9 mai 1960, laissant derrière lui une oeuvre inspirée du naturalisme à la Balzac, mais qui emprunte également des rythmes de l'Afrique qu'il a tant aimée.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Un homme pareil aux autres » de Rene Maran aux éditions Editions Du Typhon

    Chantal YVENOU sur Un homme pareil aux autres de Rene Maran

    Chronique de la page 80
    Les explorateurs de la rentrée littéraire

    La rentrée littéraire des explorateurs est pleine de surprises ! Comme ce roman de 1947, d’un auteur ayant été lauréat du prix Goncourt en …1921 ! Réédité cette année, il fait donc partie des parutions de la rentrée 2021...
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    Chronique de la page 80
    Les explorateurs de la rentrée littéraire

    La rentrée littéraire des explorateurs est pleine de surprises ! Comme ce roman de 1947, d’un auteur ayant été lauréat du prix Goncourt en …1921 ! Réédité cette année, il fait donc partie des parutions de la rentrée 2021 !

    C’est un décor morose, Bordeaux sous la grisaille, qui inspire au narrateur déjà très mélancolique des confidences saturniennes. Il quitte la France et sa bien aimée pour rejoindre Dakar. Mais au delà du chagrin d’amour, l’homme a une étrange façon d’éviter les relations avec son entourage, anticipant les potentielles risques d’éveiller chez ses interlocuteurs des propos ou attitudes racistes, liés à la couleur de sa peau.

    A la page 80, malgré un certain nombre d’expressions datées, envie de poursuivre la lecture.

    Les explos 2021

    La mort dans l’âme, Jean Veneuse quitte la France à bord d’un paquebot, à destination de l’Afrique, où il est affecté par l’administration qui l’emploie. Nous sommes en 1920 . Il a laissé à Paris une femme dont il est amoureux, sans lui avoir déclaré sa flamme. Il faut dire que l’homme se montre réticent à lier connaissance avec son entourage, anticipant d’éventuels réactions racistes : son origine antillaise et les préjugés qui pèsent sur les étrangers l’ont rendu très prudents.

    Au cours du voyage, il retrouve un ancien camarade de jeunesse. Ce dernier lui présente une jeune femme qui tentera de le séduire, en vain, son coeur est pris par sa belle .

    Une partie du récit est consacré aux escales du voyage, se limitant cependant à quelques anecdotes et une énumération des endroits abordés ou aperçus au loin, et à moins d’avoir connu ces rivages coloniaux, c’est assez peu évocateur.

    Les liens avec sa bien aimée sont épistolaires et les lettres échangées, reproduites dans le roman, sont des aveux d’amour partagé, un amour fou, qui évoque une passion adolescente torride et romantique !

    On en saura par contre assez peu sur le rôle qui lui est attribué auprès de la population locale, et sur les relations qui se tissent à cette occasion, et c‘est dommage car son statut d’africain d’origine, en référence à ses lointains ancêtres, et son rôle d’administrateur créent une ambiguïté qu’il aurait été interessant d’analyser.

    L’écriture est désuète. Qui sait encore aujourd’hui ce que sont des alpargates ? Datées aussi certaines expressions utilisées dans les dialogues et les termes désormais politiquement incorrects de nègre ou négrillon.

    L’auteur a surement été un écrivain de talent, on en veut pour preuve les descriptions superbes de coucher de soleil. Il nous confie aussi son mal-être, ses difficultés de vivre sa différence et ses craintes permanentes de ne pas être à sa place.

    Malgré tout, je n’ai pas été totalement séduite par le roman, en raison de son ancienneté. Ce roman a en effet été publié pour la première fois de 1947, d’un auteur ayant été lauréat du prix Goncourt en …1921 pour Batouala ! Réédité cette année, il fait donc partie des parutions de la rentrée 2021 !

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