"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marion a une grande maison à La Rochelle, 3 de ses 4 enfants ont quitté le nid, l'envie d'aider et d'ouvrir sa porte. C'est dans cette dynamique que son mari, sa fille cadette et elle, accueillent Rokia, migrante originaire du Libéria.
Rokia a quitté son pays natal à 14 ans, ses 2 parents sont morts du virus ébola et elle aura mis 5 ans à parvenir sur le continent européen.
Marion reçoit Rokia avec ce désir irrépressible de bien faire, d'être appréciée mais la réalité est moins enthousiaste. Il va falloir du temps avant que la jeune femme s'ouvre à sa famille d'accueil.
Une fois la relation créée, chaque sourire est une victoire, les efforts payent et feraient presque oublier les difficultés administratives et la précarité de Rokia.
L'histoire, presque autobiographique de Quitterie Simon, est juste, sensible, elle ne magnifie pas le rôle de l'accueillant•e et décrit un quotidien souvent bordé d'incompréhensions, de fossés et de grands questionnements.
Ce livre n'a pas vocation documentaire mais ils démontrent sans équivoque les méandres administratifs, les aberrations licites et illicites de la justice et de la police, les difficultés colossales pour pouvoir prétendre à être régularisé•e,..., mais aussi la grande force de l'entraide humaine.
Le dessin aux aquarelles de Francesca Vartuli offre une sensation de douceur dans le tumulte et de flou dans la réalité, c'est une très belle mise en image de ce texte sincère.
Au travers de cet album, on traite aussi de la famille choisie ou innée, les difficultés de communication entre cultures ou générations, la confiance qui se gagne et se brise mais l'amour qui perdure, toujours.
A l'heure où la France cherche à durcir ses lois sur l'immigration, partager la lumière et les petites victoires de Marion et Rokia fait beaucoup de bien.
Marion a enfin sauté le pas. Elle doit accueillir Rokia chez elle la semaine prochaine et va la rencontrer pour la première fois. "A quoi est-on censé ressembler lorsqu'on a traversé l'impensable ?" Rokia a 19 ans, a quitté le Libéria à 14, elle a perdu ses parents du virus Ebola puis mis 5 ans à atteindre l'Europe avant d'arriver à La Rochelle, chez Marion....
Comment cela va-t-il se passer ?
Quitterie Simon raconte une histoire intime, largement inspirée de son expérience personnelle. Et c'est l'histoire d'une rencontre entre quelqu'un qui veut accueillir, aider et quelqu'un qui arrive, dans une situation administrative précaire, avec son traumatisme, sa culture, ses souvenirs... On apprend beaucoup sur la complexité de la situation de ces jeunes et sur la fragilité de la relation qui se met en place.
Francesca Vartuli dessine son premier roman graphique et je suis tombé sous le charme de ses aquarelles délicates et de ses couleurs légères qui correspondent parfaitement à ce récit plein d'humanité.
Cet album n'a pas forcément valeur documentaire, mais il a le mérite de nous éclairer sur la situation de ces jeunes migrants. C'est surtout un récit porteur de valeurs qui relate, avec beaucoup de sincérité et de délicatesse, la rencontre avec l'autre, les attentes, les déceptions, les moments de grâce aussi...
Elias vit avec ses parents dans une ferme en montagne. Son père y élève des brebis, ils y reçoivent souvent des amis avec lesquels ils refont le monde, un monde de paysans, de chasseurs, un monde où les ours que les écologistes ont fait revenir sur leurs sommets n’existeraient pas.
D’ailleurs une ourse vient d’être tuée par un braconnier. Tout le village en parle.
C’est alors qu’Elias, dont le plaisir, outre le foot et les copains, est de parcourir la nature, tombe nez à nez avec une petite boule de poils, un ourson ! Sans doute le petit de cette ourse, qui ne pourra pas survivre seul dans la nature. Que faire ? A qui se confier ?
Elias décide alors de sauver l’ourson. Cachant son secret à tous, à sa famille comme à son meilleur ami, il entreprend de le protéger, de le soigner, de le nourrir, s’enfonçant dans les mensonges.
Mais le secret est bientôt découvert. Tout alors explose dans sa vie. Son père se fâche, les grands du collège le harcèlent tandis que les petits veulent des détails, les amis de son père lui tournent le dos… Refusant d’en dire davantage, il s’enferme dans le mutisme, ne vivant plus que pour son ours.
Petit à petit, grâce à l’aide et à la confiance retrouvée de ses parents, à mesure que l’ourson grandit, Alias lui aussi mûrit, jusqu’à prendre lui-même la décision la plus sage…
Ce livre fera à coup sûr rêver les enfants aimant les animaux. Mais il montre aussi le revers de la médaille, l’intérêt de respecter la nature et ses lois, de concilier les impératifs économiques et le souci environnemental…
Dans une écriture belle et juste que j’ai beaucoup appréciée, l’auteure nous raconte une jolie histoire mais nous fait aussi réfléchir, et montre qu’il faut parfois prendre des décisions difficiles pour grandir.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/01/11/un-ours-dans-la-bergerie-de-quitterie-simon/
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