Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Philippe Collin crée une ambiance subtil mêlant romanesque et personnages réelles, la vie de Frank Meier, Barman du Ritz permet une exploration de la vie lors de la seconde guerre mondial sous occupation allemande. L'auteur conjugue parfaitement histoire personnelle et historique. Une intrigue avec l'évocation de la clientèle du Palace, la vie quotidienne parisienne, une oeuvre documenté, des informations et des photos des principaux personnages du livre, une vérité intime et de nombreuses descriptions. Une lecture captivante.
27 juin 1944, Marcel Grob et son ami Antoine quittent leur village d’Alsace pour se rendre à une convocation de la Wehrmacht qui lance une conscription massive des jeunes Alsaciens et Lorrains.
Déchiré entre crainte des représailles et fierté d’aller « botter le cul des bolchéviques », à 17 ans, Marcel est incorporé dans la Waffen SS. Avec son bataillon, il va partir pour le Nord de l’Italie et participer à un des pires massacres de civils à Marzabatto qui fit 770 morts, femmes, enfants et vieillards.
C’est lors de son interrogatoire pour le Corte Verita, « un tribunal d’exception chargé de juger les derniers criminels nazis » qu’il raconte son histoire aux enquêteurs qui l’ont arrêté, alors qu’il a 83 ans.
Cette BD, en retraçant le parcours de ce jeune Alsacien, soulève la question de l’engagement contraint ou volontaire de ces Malgré-nous. Elle nous interpelle sur leur implication dans les terribles crimes de guerre commis et sur la difficulté de juger ensuite les responsabilités de chacun.
Un dossier historique complétant la BD, nous renseigne sur le fonctionnement de l’armée allemande et sur l’enrôlement des soldats dans les territoires occupés.
On ne peut rester indifférent face à ce questionnement historique et il m’a été difficile de ne pas prendre parti.
Le récit et les textes de Philippe Collin sont tout à fait passionnants et nous révèlent les massacres de masse qui endeuillèrent également notre pays.
Les illustrations aux couleurs sépia de Sébastien Goethals nous immergent avec réalisme dans l’horreur de ces faits meurtriers. J’ai juste regretté le peu de différence entre les visages des personnages que j’ai trouvés difficiles à reconnaître.
Une BD à lire absolument pour comprendre l’histoire de ces soldats enrôlés par le 3ème Reich, dont les exactions restent ancrées dans nos mémoires.
Ma chronique : Un palace c'est "un palais de conte de fées où le rêve ne doit jamais s'interrompre". Durant les années d'occupation, le rêve est tout autre. Le palace devient un théâtre de masques, un panier de crabes, royaume de la conspiration.
Dans cet ouvrage passionnant, Philippe Collin, avec beaucoup de talent, s'appuie sur des faits et des personnages réels pour nous conter ce monde d'élégance, de raffinement et de fêtes qu'était le bar du Ritz, fréquenté dans les années 20 et 30 par Hemingway, Fitzgerald, artistes et intellectuels. Les occupants changent durant les années de guerre. C'est alors le fief de la collaboration entre officiers de la Wehrmacht, nazis, français peu scrupuleux, et artistes en vogue, tels que Gabrielle Chanel, Arletty, Guitry et autres personnalités. Les nantis s'amusent et sont persuadés être protégés dans ce lieu enchanteur pendant que les parisiens dehors dans le froid font la queue pour obtenir un bout de pain et de viande.
C'est surtout l'histoire du plus illustre des barmen, Franck Meier, célèbre autant pour ses cocktails que pour sa discrétion, passé maître pour faire diversion dans les situations difficiles.
Meier est juif ashkénaze mais personne ne le sait. Autrichien né en Pologne, il n'a jamais été enregistré en tant que juif sur les registres. Fils d'ouvriers, il a honte de son milieu et se le reprochera toujours. Engagé dans la légion étrangère en 1914 il connaît l'horreur des tranchées.
Il a appris l'art des cocktails aux États-Unis. Il maîtrise à la perfection les mélanges qui donnent les meilleurs Blue bird, Pink lady, Golden clipper Il a consacré sa vie au Ritz et à sa clientèle fascinante.
Il éprouve pour Blanche, la femme de Directeur Claude Auzello, un amour qui n'est pas réciproque. "Elle est en proie à la mélancolie la plus sombre". Il est prêt à tout pour lui obtenir les substances illicites dont elle a besoin et qui ravagent sa vie. Elle connaîtra plus tard les caves de la Gestapo.
Franck Meier, derrière son bar, écoute et nous relate les confidences chuchotées, une coupe de champagne à la main, par ce monde de courtisans. Il saisit les nuances entre les personnalités des occupants et se lie d'amitié avec l'écrivain allemand Ernst Jünger. Il est au courant des complots qui se préparent. Lors des années 42/43 les nazis de la pire espèce traquent les juifs et réseaux de résistance.
Franck, bien qu'il ne se départit jamais de son calme, rend des services, prend des risques et est de plus en plus inquiet face aux évènements. Va-t-on découvrir ses origines ? Comment sera-t-il jugé par les libérateurs alors qu'il travaille dans le nid des allemands et des collabos ?.
Ce livre, richement documenté, complété par les photos des personnages que vous côtoyez à chaque page, illustre le quotidien des parisiens de l'époque. Franck Meier a écrit un ouvrage sur les cocktails, réédité de nos jours.
Une fois encore Goethals et Collin nous proposent une histoire de haut niveau qui va bien au-delà d’un « polar politique ».
Il faut dire que la réalité est riche en :
• situations : structuration des mouvements d’action violente comme Action Directe en France (cf. aussi en Allemagne, en Italie, … à l’époque) , mais aussi celle de la DST et de ses relations avec d’autres services de l’Etat ; les courants et alliances politiques avec une union de la gauche se soldant par la présidence de François Mitterrand, …
• personnages singuliers aux engagements multiples : bien sûr Jean Marc Rouillan et Nathalie Menigon d’Action Directe (avec presque un coté Bonnie & Clyde), mais pas que ; Chahine un artiste libanais pro gaulliste aux rapports étranges avec les milieux politiques et les services ; les agents des services avec leurs doutes, hésitations, implications, parti pris, ambitions… ,
• les pratiques de structurations des mouvements souterrains comme Action Directe notamment pour disposer de ressources en braquant notamment des banques, les planques, les procédures de sécurité, … Les pièges menés par les services pour parvenir à arrêter les meneurs avec des scénarii très élaborés notamment portés par Chahine (et notamment autour du vol d’un tableau « l’escamoteur » attribué à Bosch) ; …
•
Le travail d’enquête est minutieusement mené (avec d’ailleurs une petite mise en abime avec nos auteurs qui se mettent en scène avec des options narratives pouvant changer lorsqu’apparait le risque d’un contentieux juridique ; mais aussi avec des sensibilités liées aux histoires familiales et à la période …). A noter aussi une documentation annexe.
C’est toute une époque qui ressurgit et qui peut faire remonter des souvenirs ;certes plutôt pour les sexagénaires, … mais aussi de découvrir certains moments de l’histoire pour les « plus jeunes » ou plus simplement s’immerger dans une histoire riche en rebondissements.
C’est passionnant, efficace dans la scénarisation et les dessins de Sébastien Goethals sont toujours aussi maitrisés avec le parti pris des bi colorisations différentes selon les moments, les périodes, …
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