"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman agréable qui se lit facilement. Je reste quand même sur ma faim.
Beaucoup de noms d'alcool et de cocktails évidemment mais je pensais trouver plus d'anecdotes sur les personnalités qui ont fréquenté cet établissement.
Plus de fiction que de réalité historique. Donc déception.
Un scénario où défile le beau et le moins beau monde sur un îlot parisien préservé lors de la seconde guerre mondiale.
Philippe Collin étant un homme d’images, son premier roman est assurément comme une caméra filmant aussi bien le visible et le connu, que l’invisible et le caché. Les différentes cordes à son arc, producteur, scénariste de bandes dessinées, auteur de podcasts sur Léon Blum comme sur Napoléon et quelques autres grandes figures de la résistance, font de cet homme un maître en matière d’objectif ; objectif tourné vers l’histoire et les hommes qui l’ont faites. Il a comme l’air de regarder par une serrure ou de se planquer derrière les fenêtres des lieux où il se passe des trucs inhabituels, pas vraiment, comment dire, pas convenables. Il le fait sans voyeurisme aucun et l’intègre habillement dans la Grande Histoire, celle qui est connue et qui est plus ou moins ‘’belle’’.
On nous annonce que les personnages sont fictifs tout en étant ‘’une copie’’ de figures ou d’humains ayant existé. Les faits se déroulent durant l’occupation de Paris par les allemands, occupation qui a durée du 14 juin 1940 au 25 août 1944. Ils permettent au lecteur, même à celui dit éclairé sur cette période sombre, de préciser voire de mieux comprendre les interactions entre la Haute Société parisienne et l'état-major occupant allemand.
La vie du barman Frank Meier m’est apparue à la fois unique en son genre tout en ressemblant certainement à plein d’autres vies durant cette sinistre période de l’histoire française. Il a non seulement réussi à bien survivre dans cette capitale devenue dangereuse, mais il a tout autant protégé son apprenti barman et l’énigmatique Blanche Auzello, reine du Ritz. Cet émigré autrichien a également réussi à garder le secret sur ses origine juives, ashkénaze plus précisément. La toute fin du livre révèle un autre secret, plus stupéfiant celui-ci.
Grâce à lui et au charme envoutant des lieux, nous fréquentons du beau linge. Un beau monde qui vit d’amours, de trahisons, de luttes de civilisation, qui jouent les collabos comme les héros, les profiteurs comme les résistants. Dans le monde de Philippe Collin comme dans celui de la vraie vie, ces hommes et ces femmes ont tous des excuses, des raisons d’agir, mais qu’est-ce que ce miroir est laid ! Qu’est-ce qu’il renvoie comme sale image du comportement humain lorsqu’il perd la boule.
Régulièrement je me demandais - honnêtement - ce que j’aurais fait si j’avais dû survivre dans ce milieu à cette époque. Mes réponses premières étaient toujours d’un grand idéalisme, d’une pureté certaine, mais mais mais, sait-on jamais ce qu’on ferait en cas de panique et d’adrénaline à sa charge maximale ?!
Pour détendre un peu cette atmosphère que j’ai rendue un peu trop sombre, j’évoquerai le nom de quelques figures que j’aurais été curieuse de côtoyer telles que Coco Chanel, Ernest Hemingway, Sacha Guitry. Les hommes de la gestapo, nazis et officiers de la Wehrmacht circulant au détours des pages, sont judicieusement intégrés dans cette bohème improvisée qui sévit dans ce hôtel.
Elégance, raffinement, fêtes, aucun couvre-feu n’arrête la vie de rêve qui se poursuit malgré les horreurs que vit la planète. La discrétion et l’habileté de ce personnage principal, champion de cocktails, lui permettront de fréquenter les clients sans trop d’accrochages, mais surtout de survivre au mieux dans une ambiance lourde de symboles.
Cet oasis de luxe n’est finalement qu’une illusion dans une époque troublée. De la morale ? On n’en trouve point. De la finesse ? Guère plus. Il faut juste laisser le temps au temps et espérer que les Alliés sauvent le pays et sa capitale.
L’auteur ne pavoise pas avec de grandes prétentions historiques. Il a choisi de nous divertir avec quelques croustillantes informations. Tout ceci est tout à son honneur. J’avais emprunté ce livre plutôt septique puisque tant de romans traitant de cette période ont été publié ces derniers temps et qu’ils avaient été peu nombreux à me surprendre. Mais je dois l’avouer, j’ai passé un bon moment de lecture.
Citation :
« Le rire de Georges résonne encore dans le bar, et Frank, un instant, se met à entrevoir un avenir. Et si les Alliés se précipitaient au Ritz pour fêter la victoire ? Au fond, personne n’aura envie de savoir ce qui s’est passé dans ce bar pendant quatre ans. Telle est la vocation d’un palace : un palais de conte de fées où le rêve ne doit jamais s’interrompre. Le Ritz restera un écrin merveilleux pour qui prendra la relève, voilà tout. La Veuve peut bien aller au diable, Elmiger aura triomphé et Frank avec lui. »
Philippe Collin crée une ambiance subtil mêlant romanesque et personnages réelles, la vie de Frank Meier, Barman du Ritz permet une exploration de la vie lors de la seconde guerre mondial sous occupation allemande. L'auteur conjugue parfaitement histoire personnelle et historique. Une intrigue avec l'évocation de la clientèle du Palace, la vie quotidienne parisienne, une oeuvre documenté, des informations et des photos des principaux personnages du livre, une vérité intime et de nombreuses descriptions. Une lecture captivante.
27 juin 1944, Marcel Grob et son ami Antoine quittent leur village d’Alsace pour se rendre à une convocation de la Wehrmacht qui lance une conscription massive des jeunes Alsaciens et Lorrains.
Déchiré entre crainte des représailles et fierté d’aller « botter le cul des bolchéviques », à 17 ans, Marcel est incorporé dans la Waffen SS. Avec son bataillon, il va partir pour le Nord de l’Italie et participer à un des pires massacres de civils à Marzabatto qui fit 770 morts, femmes, enfants et vieillards.
C’est lors de son interrogatoire pour le Corte Verita, « un tribunal d’exception chargé de juger les derniers criminels nazis » qu’il raconte son histoire aux enquêteurs qui l’ont arrêté, alors qu’il a 83 ans.
Cette BD, en retraçant le parcours de ce jeune Alsacien, soulève la question de l’engagement contraint ou volontaire de ces Malgré-nous. Elle nous interpelle sur leur implication dans les terribles crimes de guerre commis et sur la difficulté de juger ensuite les responsabilités de chacun.
Un dossier historique complétant la BD, nous renseigne sur le fonctionnement de l’armée allemande et sur l’enrôlement des soldats dans les territoires occupés.
On ne peut rester indifférent face à ce questionnement historique et il m’a été difficile de ne pas prendre parti.
Le récit et les textes de Philippe Collin sont tout à fait passionnants et nous révèlent les massacres de masse qui endeuillèrent également notre pays.
Les illustrations aux couleurs sépia de Sébastien Goethals nous immergent avec réalisme dans l’horreur de ces faits meurtriers. J’ai juste regretté le peu de différence entre les visages des personnages que j’ai trouvés difficiles à reconnaître.
Une BD à lire absolument pour comprendre l’histoire de ces soldats enrôlés par le 3ème Reich, dont les exactions restent ancrées dans nos mémoires.
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