Des chapitres qui nous mènent de page en page sans avoir envie d’arrêter.
Des chapitres qui nous mènent de page en page sans avoir envie d’arrêter.
Emma Toussaint, juge d’instruction à Bruxelles, s’est vu confier une affaire délicate : le crime sordide d’un avocat spécialisé en droit des affaires. Colet, son greffier, reçoit alors un appel anonyme concernant une vieille affaire classée, « le meurtre de la rue Blanche ».
Paul Colize nous propose ainsi deux enquêtes en parallèle, menées tambour battant par Emma et son greffier, deux personnages hauts en couleur, diamétralement opposés, mais formant une équipe redoutable. Un polar à l’écriture légère, rythmée et parsemée d’humour.
Paul Colize est indubitablement mon auteur belge favori. Ses livres me passionnent à chaque fois et je reste sous le charme de la manière dont il aborde des thèmes très actuels avec une plume si envoûtante.
Dans son dernier opus, « Devant Dieu et les hommes », il revient sur un événement réel tragique qui a ébranlé l’été 1956 : la tragédie du bois du Cazier. Plus importante catastrophe minière en Belgique, il coûtera la vie à plus de 250 mineurs (262 décès exactement) par asphyxie.
Dans ce roman procès, mêlant fiction et réalité, Paul Colize y intègre l’histoire d’un meurtre ayant eu lieu au fond de la mine, le même jour, par deux mineurs contre leur chef. Deux ans plus tard, doit se tenir le procès retentissant de ces deux individus. Afin de couvrir le procès, une jeune journaliste, Katarzyna est envoyée par le quotidien « Le Soir » (journal existant toujours encore en Belgique aujourd’hui).
Le roman revient sur ce procès en particulier. Traitant aussi de la condition féminine dans le milieu machiste par excellence du journalisme courant des années 50, j’ai adoré ce voyage dans le temps, orchestré d’une plume main de maître, argumenté d’une plume fluide et agréable par cet auteur de talent.
Alors que les témoignages se succèdent, chacun apporte des éléments neufs, mettant en lumière tant le crime que la véritable tragédie. On y apprend plein de choses, notamment sur la condition des mineurs ainsi que sur le racisme ambiant des travailleurs étrangers tant italiens que polonais.
Écrite d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, elle a été jouée par des grands noms de la littérature noire lors du festival littéraire des Quais du Polar, à Lyon, en 2021. Devant le succès retentissant, la pièce est devenue un roman émouvant et passionnant.
Le 8 août 1956 est un jour qui restera dans la mémoire de l'histoire de la Belgique, c'est le jour de la tragédie du Bois du Cazier, 275 hommes sont descendus dans la mine le matin, seuls 13 remonteront à la surface.
C'est au départ de ce fait historique que Paul Colize imagine son intrigue. Deux mineurs italiens Donato Rinzini et Francesco Ercoli sont accusés d'avoir profité de l'occasion pour tuer leur chef, le porion Gustave Fonck. Le procès d'assises va avoir lieu en septembre 1958.
Katarzyna Leszczynska, polonaise d'origine, de son nom de plume Catherine Lézin, une des deux femmes journalistes au journal Le Soir est mandatée pour couvrir le procès. Wellens, le rédacteur en chef exécute ainsi la demande de la patronne du journal qui pense que les temps changent et que le succès de la journaliste de l'INR, Janine Lambotte n'est qu'un début, mais au fond de lui Wellens espère bien prouver le contraire.
Nous sommes en 1958 dans un monde d'Hommes, que ce soit les assesseurs, le juge, le procureur et les avocats, tout est au masculin, tout comme les autres journalistes couvrant le sujet.
Katarzyna est la seule femme et les commentaires vont bon train sur son inexpérience, incompétence, sa place tout simplement mais elle n'a pas dit son dernier mot. Elle veut prouver que sa vision des choses, sa sensibilité féminine, peut apporter un autre regard sur cette affaire qui par ailleurs réveille en elle des similitudes avec son histoire.
C'est un roman de procès où les témoignages se suivent de manière très intéressante, on comprend bien le contexte, le travail dans les mines que personne ne voulait chez nous, les conditions difficiles pour la majorité des italiens à qui on avait promis monts et merveilles, les difficultés d'intégration, surnommés souvent "macaronis". On comprend les conditions de travail, la vie dans les corons, l'éloignement de la famille mais aussi le détail de la catastrophe, la situation économique et la crise du logement.
Les rouages du procès sont bien décrits et à travers Katarzyna on comprend que la condition de la femme était plus que compliquée, le machisme étant un art de vivre à l'époque.
L'écriture est dynamique, prenante. Le rythme est donné par les courts chapitres qui rendent la lecture addictive, un peu à la manière d'un polar. J'ai pris énormément de plaisir à la lecture découvrant l'écriture de Paul Colize et me donnant envie d'en découvrir d'autres.
Ma note : 9.5/10
https://nathavh49.blogspot.com/2023/11/devant-dieu-et-les-hommes-paul-colize.html
J'ai lu tous les romans disponibles de cet auteur (belge), j'aime beaucoup.
Celui-ci est la reprise d'une pièce écrite pour être lue par des auteurs participant à des salons, je l'ai vue deux fois et j'ai apprécié. Alors je me suis précipitée pour lire ce roman et je n'ai pas été déçue.
L'histoire est située en Belgique, elle met en scène des juristes, deux accusés italiens qui travaillaient à Marcinelle au moment de la catastrophe de 1956 (histoire imaginaire) et une journaliste d'origine polonaise (comme la mère de l'auteur). Ayant moi-même des amis polonais et connaissant un peu l'histoire du pays j'ai beaucoup aimé cet aspect du roman.
Le livre explique le déroulement d'un procès et se lit facilement. Un très bon moment de lecture.
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