"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout d'abord il y a le graphisme assez déroutant qu'il faut intégrer peu à peu pour suivre l'histoire
Ensuite il y a Robbie qui sort de ce caveau tout perturbé en se demandant ce qu'il fait là, jusqu'au moment où il découvre sa tête et comprends qu'il est tout simplement mort et donc devenu un zombie.
Mais un gentil zombie, de ceux qui cherchent plus à comprendre la raison de leur mort et l'utilité de leur vie, à savoir le pourquoi et le comment d'un des plus grands mystères que l'homme cherche à résoudre depuis sans doute la nuit des temps plutôt qu'à effrayer le commun des mortels.
Fort heureusement pour lui, Robbie croise la route de Carrie, une gamine tendance gothique mais bien sympa au fond. Elle se plaît à passer du temps à dessiner chaque jour dans le cimetière. Breuuu quelle occupation bizarre.
Mais comme ils sont bien cools et sympas Tous les deux, ils devraient bien s'entendre pour déjouer les pièges des chasseurs de zombies, de ceux qui les exploitent, et qui sait, de la mort elle même qui aimerait bien récupérer ce petit garçon de 12 ans qu'elle a été bien contente d'embarquer une première fois mais qui lui a apparemment échappé.
Malgré cet étonnant graphisme qui m'a un peu rebutée au départ, j'ai bien aimé découvrir ce roman graphique assez déroutant mais totalement positif sur la vie et la mort, l'utilité de nos vies et qui sait peut être aussi celle de notre mort.
https://domiclire.wordpress.com/2023/10/25/robbie-olivier-bruneau-et-emilie-gleason/
Après "Shiki" (que j'avais beaucoup aimé) c'est le deuxième roman graphique de Virages graphiques que j'ai l'occasion de lire. On peut dire que je viens de prendre un virage à 180°.
Robbie c'est l'histoire complètement déjantée d'un jeune garçon qui se réveille un jour du fond de sa propre tombe. Il réalise qu'il est devenu un zombie et qu'il n'a que quelques jours pour découvrir les raisons de sa mort. Heureusement pour lui, il fera la connaissance de Carrie, une fille de son âge assez marginale et en plein trip gothique qui l'aidera dans cette tâche.
Je dois bien avouer que j'ai eu du mal à rentrer dedans car je n'ai pas accroché aux graphismes que j'ai souvent trouvés trop denses. Au bout d'un moment l'histoire a tout de même pris le pas et j'y ai même trouvé du plaisir mais si je suis tout à fait honnête je dois bien admettre que j'ai été moins touchée par ce roman graphique que par le précédent.
Bien évidemment ce n'est que mon ressenti et cela reste très subjectif, aussi je vous invite à aller regarder cela de plus près afin de vous faire votre propre avis. Je pense d'ailleurs le donner à mon fils de 13 ans afin qu'il le lise à son tour, peut-être aura t-il un autre avis, auquel cas, je reviendrais éditer cette critique.
C'est plutôt rare chez moi que d'acheter un roman pour sa couverture lors d'une déambulation dans ma librairie habituelle. L'illustration de l'artiste lituanienne Natalie Levkovska m'a fascinée, son trait de crayon simple et évocateur, cet homme mystérieux dont on n'entrevoit pas le visage, juste le corps repu, la nuque offerte aux regards. Et puis la ligne éditoriale de la maison d'édition le Tripode ne m'a jamais déçue, avec des auteurs comme Bérangère Cournut, Olivier Mak-Bouchard ou Dimitri Rouchon-Borie.
Et bien bonne pioche avec ce roman court très singulier qui distille une atmosphère légèrement dystopique, en tout cas cauchemardesque, très réussie.
Et ce dès la première phrase, surprenante : « Y a pas plus beaux paysages que ceux de pays en guerre » nous interpelle le narrateur en décrivant de façon très poétique le paysage qui l'entoure à travers la croix du viseur de son arme. C'est un mercenaire d'un groupe type Wagner, sniper surdoué chargé de surveiller une raffinerie de pétrole, quelque part au Moyen-Orient, contre des ennemis menaçants mais souvent invisibles. C'est aussi un cobaye qui teste une traitement expérimental lui permettant de ne pas dormir. Ou le sommeil rendu obsolète par la technologie.
Derrière la routine de la vie du soldat dans l'attente des attaques sporadiques de l'ennemi, derrière la crudité des mots pour dire les traumatismes de chacun ou la violence larvée de ce mode de vie, banales, monte une étrange tension avec ce narrateur shooté aux amphétamines. D'autant plus en plus forte, qu'il est en proie à des hallucinations. L'écriture d'Olivier Bruneau est suffisamment précise et évocatrice pour électriser le lecteur, totalement happée par l'imprévisibilité à venir. On colle au sniper, à ces sens suraiguisés par la drogue prise, il ressent tout de façon trop intense, les sons, les odeurs ; tout l'attaque et l'agresse, jusqu'à l'usure mentale dévastatrice. Jusqu'à devenir fou.
Et puis il y a ces treize dernières pages qui ramènent le lecteur dans la société civile, ou plutôt dans une ville à la fois très contemporaine futuriste, une ville qui ne dort jamais au sens premier du terme, une ville sans nuit. Un cauchemar où la lutte des classes se joue autour du sommeil. Cet ultime chapitre est la clé pour comprendre tout ce qui a précédé. A l'image de ce drôle de titre avec son double sens étymologique. Le« pharmakon » en grec, c'est le bouc-émissaire, la victime expiatoire qui permet de purger le mal de la cité, c'est à la fois celui qui soulage, le remède, mais c'est aussi le poison qui envenime … ce qui permet une très intelligente double lecture de tout le roman, à rebours de la première impression.
Définitivement troublant.
Ce roman d'anticipation se base sur des questions déjà bien connues des amateurs de romans de science-fiction. La place des robots dans notre société, leur autonomie, peuvent-ils se retourner contre leurs créateurs ? Un robot peut-il ressentir des émotions? Sous prétexte qu'il n'est pas humain, peut-il servir de défouloir ? Ces questions se retrouvent en littérature, on pensera évidemment au fameux cycle des robots d'Isaac Asimov mais aussi au cinéma par exemple dans le film I, Robot. L'auteur se place donc ici sur un sujet déjà bien connu et il faut alors éviter le piège qui consiste à donner au lecteur une impression de déjà lu / vu.
Il faut d'emblée dire qu'Olivier Bruneau s'en sort vraiment bien sur ce plan. Evidemment que ce roman ne viendra pas surprendre les amateurs du genre mais il est parfaitement maitrisé, agréable à lire et, au-delà des questions habituelles, d'autres sujets moins courants émergent au fil du récit. C'est notamment le sujet du couple et de son évolution qui se retrouve rapidement au centre du roman. La routine qui s'installe, les liens avec la famille proche, un ado un peu en crise, une vie sexuelle qui va battre un peu de l'aile... Des situations de la vie de tous les jours qui sont parfaitement mises en lumière par l'auteur.
Les protagonistes sont bien décrits et l'ensemble est parfaitement crédible. C'est la même chose pour un certain nombre de situations relevant de la science-fiction, ce n'est jamais complètement loufoque et c'est donc un livre qui pourra brasser large en intéressant des lecteurs pas forcément initiés à la littérature de genre.
Bien évidemment, la vie des deux protagonistes principaux va être bouleversée par un évènement perturbateur qui correspond ici à l'arrivée d'une lovebot (un robot fait pour être utilisé dans le cadre d'activités sexuelles). Cette lovebot a un passé plutôt trouble et développe très vite des facultés hors du commun. A ce titre, elle va être activement recherchée par l'entreprise ayant créé ces robots (entreprise et dirigeant qui rappelleront sans doute certaines sociétés, encore une fois c'est bien vu !). Avec cette trame narrative, on oscille donc entre le roman de science-fiction, le roman policier, le roman d'action mais aussi le roman engagé par moment.
Forcément, vu l'utilité prévue pour certains robots, on s'attend à ce que plusieurs passages tournent autour du sexe. C'est toujours assez dangereux car c'est un thème délicat à manier dans la mesure où l'on peut rapidement tomber dans l'excès ce qui pourrait rendre la lecture laborieuse. Pas du tout ici, l'auteur n'en fait jamais trop, c'est bien intégré dans la trame narrative du récit, ce n'est jamais trop grossier. L'équilibre est bien trouvé et cela mérite d'être signalé car c'est loin d'être évident.
On notera également quelques éléments appelant réflexion en montrant ce que pourrait devenir notre société, je pense notamment au travail dans les call-center et à cette entreprise tentaculaire... C'est vraiment bien vu et un peu glaçant évidemment bien que le style du roman ne soit jamais oppressant, c'est plutôt tourné en dérision.
L'ensemble tient donc vraiment la route, c'est rythmé, ça fait réfléchir, c'est très agréable à lire, bref c'est une belle surprise. Les éditions du Tripode m'ont habitué à ce genre de roman sortant de l'ordinaire et c'est encore une réussite. Alors, certes les thèmes abordés ne sont pas nouveau loin de là, il y a sûrement des passages un peu faciles dans le récit mais globalement ça m'a bien plu et c'est un roman que je recommande aux amateurs du genre ou bien aux néophytes car tout le monde peut y trouver son compte.
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