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Mikhaïl Boulkagov est incontestablement devenu un auteur classique de la littérature russe. Mais de son vivant ses œuvres étaient interdites de publication par l’état russe. Pas assez révérencieux envers Staline et sa politique, l’auteur s’est vu refuser les publications de ses romans et ses pièces de théâtre n’étaient pas jouées. Lorsque débute le récit d’Olga Medvedkova, nous sommes en 1939, à un moment charnière dans la vie de Mikhaïl et de sa femme Elena. En effet, lassé des persécutions et de sa mise au ban, l’auteur a accepté de rédiger un ouvrage qui devrait recevoir l’assentiment du chef suprême. Mais dans ce monde dirigé par la terreur, est-il possible d’avoir des certitudes et encore plus celle de ne pas déplaire au maître du Kremlin ?
Ce livre est à la fois un roman et un documentaire sur le couple Boulgakov et leurs amis de l’intelligentsia russe, tous plus ou moins en conflit avec le gouvernement et persécutés. Du simple refus de diffusion de leurs œuvres à l’emprisonnement ou à la déportation, ils ont tous à subir l’aveugle machine stalinienne.
On entre totalement dans l’intimité des Boulgakov et dans les réflexions de Mikhaïl qui a choisi d’essayer de contenter le régime par un livre conforme à ce qu’on attend des intellectuels russes : glorifier Staline, ses actions et le peuple. Mais le naturel ne demeure jamais loin et l’œil critique de l’écrivain ne reste jamais bien longtemps au repos.
Le livre d’Olga Medvedkova est particulièrement érudit mais totalement accessible à un lecteur qui ne serait pas familier de l’histoire russe ou de l’œuvre de Mikhaïl Boulkagov.
Au-delà de l’histoire de cet auteur, le récit interroge aussi sur la place des artistes dans la vie politique de leur pays, sur leur action face à un pouvoir tout puissant et sous un régime de terreur et de censure. Il met le doigt sur l’absurdité d’un état basé sur un mélange de répression et de récompenses sans que l’on sache réellement ce qui motive l’un ou l’autre. C’est un intéressant réquisitoire pour la liberté d’expression et un portrait très intéressant d’un auteur dont l’œuvre est aujourd'hui incontournable.
Un roman éblouissant, écrit dans les meilleurs traditions du réalisme critique russe, a coming of âge story à lire absolument!
Un livre réjouissant et consolant en temps de pénurie de romans de qualité . Du style , une profondeur qui n'assomme pas , une profondeur " légère " , une intensité qui vous laisse un peu démuni , une fois la lecture terminée car on aimerait rester avec les personnage si présents .Il faut donc lire ce livre et surtout le relire . Enfin et surtout , on a là l'expression d'une souffrance ou d'un mal-être présentée sans pleurnicherie , bien au contraire ! Revigorant !
Ce roman nous emmène en 1980 pendant les dures années de l'union soviétique,à travers le regard d'une enfant.Ces trois jours à la campagne sont un peu une "fenêtre" dans cette vie faite d 'interdits et de contradictions.passionnant.
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