"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un numéro anniversaire des 40 ans qui permet de retrouver plusieurs protagonistes de la série et bien sûr le tatoué XIII: l’homme aux multiples vies …. Avec un collectif des dessinateurs et scénaristes qui ont pris le relais après 23, 2 ans (c’est JVH qui calcule) qui contribuent avec un fil directeur permettant de ne pas trop mélanger les neurones et souvenirs … du lecteur.
Une bonne et sympathique piqure de rappel avec le maitre Van Hamme qui y va notamment de sa préface.
Nota : Il porte le n° 14 de la série « XIII Mystery » … lui affubler le 13 aurait peut-être fait un « peu trop » ! (ou aurait peut-être décalé la sortie du XIII qui serait alors devenu 14 ?).
Cet album de Mikaël, comme l’indique son titre nous plonge dans le Harlem des années trente. C’est une fiction à caractère historique, librement inspirée de personnages, lieux et évènements réels entremêlés d’éléments imaginaires.
C’est vingt ans plus tôt que Stéphanie St. Claire, jeune servante antillaise a débarqué à New York et s’est affranchie de la servilité ancestrale. Depuis une dizaine d’années elle règne sur la loterie clandestine d’Harlem. Elle est devenue la femme la plus riche des Etats-Unis mais cette ascension d’une femme, qui plus est noire, fait grincer les dents tant de la police locale corrompue que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le « Hollandais », mafieux sans scrupule a bien l’intention de faire main basse sur son royaume. Mais Stéphanie St.Claire, « Queenie » « La Frenchy » n’a nullement d’intention de céder aux menaces ni de se laisser déposséder. Avec la Grande dépression et la prohibition, la mafia blanche a vu ses profits considérablement diminuer, avec la fin de la prohibition elle voit Harlem comme une zone à conquérir pour renflouer ses caisses. Queenie qui s’entête à refuser de se mettre sous la protection de Lucky Luciano va donc devoir se défense seule en utilisant les mêmes armes que ses agresseurs.
Cet album qui fait partie d’un diptyque nous transporte au cœur du quartier noir de Harlem dans les années 1930 durant la Grande dépression et la prohibition. On y rencontre une femme forte et énigmatique engagée pour la défense de la communauté Afro-Américaine. On découvre son passé par petites touches avec des planches en noir et gris sans aucune bulle qui contrastent avec le clair-obscur en camaïeu de marron, jaune et noir du reste de l’album. Cette ambiance graphique sombre et froide colle parfaitement bien à l’atmosphère de corruption, de misère, de violence, de guerre des gangs qui règne dans ce quartier abandonné de tous mais dans lequel les plus hautes personnalités viennent s’encanailler à la nuit tombée dans les nombreux clubs de jazz .
Retour dans le Harlem de l'entre deux guerres, la voix de Stéphanie St Clair résonne pour tenter de défendre un territoire qui suscite les convoitises. Sa loterie clandestine fait des envieux et Queenie a fort à faire pour maîtriser la concurrence de la mafia et les soupçons d'une police corrompue.
Mikaël conclut ici le troisième diptyque de sa série new-yorkaise après Giant et Bootblack. On y suit le parcours d'une femme hors du commun, de son enfance en Martinique à son arrivée à NY en 1911. Elle y gravira les échelons de la pègre et fera fortune grâce au fameux jeu des nombres sans jamais cesser de défendre et aider la cause afro-américaine.
Le dessin de Mikaël est incomparable, il donne vie au New-York des années 30 avec son style reconnaissable de suite. Fruit d'un travail documentaire riche, de repérages sur place, il met en scène Harlem, des personnages ayant réellement existé, et éclaire le parcours de la Queen à l'aide de flashbacks bien utiles.
Le tout donne deux albums superbes qui content le destin d'une femme forte devenue à la fois cheffe de gang redoutée et bienfaitrice de son quartier. .. un temps fort de cette pré-rentrée BD !
Après la sublime découverte de "Bootblack" il me tardait de découvrir l’histoire de Stéphanie St. Clair, dite Queenie dans ce quartier populaire bercé par la culture afro-américaine vu par un auteur dont j’apprécie le travail.
Mikael nous plonge fin des années 30 où la prohibition en passe d’être abrogée déclenche la rage des organisations criminelles en quête de territoires pour maintenir leurs profits à flots.
Ancienne esclave martiniquaise, devenue la "Queen" de Harlem avec le développement d’une loterie clandestine, Stéphanie St.Clair, femme forte et indépendante ne compte pas se laisser déposséder de son empire par la mafia ou encore les autorités qui abusent de leur pouvoir pour l’atteindre.
Une nouvelle fois je dis "ouahhh" devant les planches de Mikaël. Harlem prend vie sous son crayon à coup de note jazzy, de faciès caractérisés, d’atmosphère Afro-Caribéenne quand elle n’est pas teintée du danger de la rue, le tout dans une architecture détaillée et soignée. Si la colorisation navigue dans des nuancés de brun, de noir et de vert, elle se teinte de bleu et de jaune par moment.
Une compo graphique sublime qui m’a séduite de bout en bout !
Un mélange d’histoire et de fiction pour ce portrait qui m’a plu avec la bonne surprise de lire un créole juste et adéquat donnant une part de réalisme.
Le seul bémol … l’attente pour la suite !
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