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L'audacieuse et secrète Stéphanie St. Clair, dite Queenie, règne sur Harlem grâce à la loterie clandestine dont elle est la tête pensante. Une loterie qui offre l'espoir d'une vie meilleure à la communauté de ce quartier pauvre, mis au ban de la société.
Femme et noire, Queenie fait grincer des dents la police mais aussi Dutch Schultz « le hollandais ». Ce mafieux blanc met tout en oeuvre pour s'emparer du business florissant de la reine de Harlem. Il n'hésite pas à abattre les sbires de sa rivale et sème la terreur.
Mais il en faut plus pour la déstabiliser. La « Frenchy » élabore sa contre-attaque en suivant son instinct, comme elle l'a toujours fait depuis qu'elle a brisé les chaînes de son asservissement, là-bas, dans les champs de canne à sucre antillais. Sa tribune hebdomadaire dans le Amsterdam News, dans laquelle elle dénonce les exactions des autorités, commence à agacer. Ou à faire peur ? Car comme la femme d'affaires le dit elle-même : « ... voyez-vous, le plus grand atout d'une femme, est d'être qui elle est, parce que personne ne pense qu'elle en aura assez dans la culotte pour arriver à ses fins. Cela la rend imprévisible, incontrôlable... et dans le fond, vous effraie. » Il semblerait que le passé de Stéphanie St. Clair soit encore plus sombre qu'on ne l'imaginait...
Retour dans le Harlem de l'entre deux guerres, la voix de Stéphanie St Clair résonne pour tenter de défendre un territoire qui suscite les convoitises. Sa loterie clandestine fait des envieux et Queenie a fort à faire pour maîtriser la concurrence de la mafia et les soupçons d'une police corrompue.
Mikaël conclut ici le troisième diptyque de sa série new-yorkaise après Giant et Bootblack. On y suit le parcours d'une femme hors du commun, de son enfance en Martinique à son arrivée à NY en 1911. Elle y gravira les échelons de la pègre et fera fortune grâce au fameux jeu des nombres sans jamais cesser de défendre et aider la cause afro-américaine.
Le dessin de Mikaël est incomparable, il donne vie au New-York des années 30 avec son style reconnaissable de suite. Fruit d'un travail documentaire riche, de repérages sur place, il met en scène Harlem, des personnages ayant réellement existé, et éclaire le parcours de la Queen à l'aide de flashbacks bien utiles.
Le tout donne deux albums superbes qui content le destin d'une femme forte devenue à la fois cheffe de gang redoutée et bienfaitrice de son quartier. .. un temps fort de cette pré-rentrée BD !
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