"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« C’était pour elle, c’était son cadeau. Sur le frigo, depuis des années, il y avait un aimant où était écrit : « Il y a deux choses à donner à nos enfants, l’une ce sont des racines, l’autre ce sont des ailes. ». Les ailes, Anna les avait. Ces carnets, c’étaient ses racines. Elle m’a serrée dans ses bras. Elle ne savait pas. Je ne lui en avais jamais parlé. Je voyais bien qu’elle était touchée. Elle m’a dit : je les lirai. Mon ange, ma fille, une autre page allait s’écrire maintenant. »
Une mère offre à sa fille, fêtant ses dix-huit ans, des carnets. Ceux-ci portent la trace d’un quotidien fait de peurs, de doutes, de difficultés, de confiance et d’amour inconditionnel.
« J’ai toujours dit que, dans nostalgie, il y avait la racine algie, la souffrance. Mais, parfois, c’est très doux, la nostalgie. »
Une plume qui caresse l’intime, ne pouvant que me parler et me bouleverser. La gorge serrée et les yeux humides, il y a de moi, de nous, dans certains passages, il y va même de l’universel.
L’amour d’une mère à son enfant faisant de son mieux pour son bonheur, qui écoute, protège, et la laisse doucement prendre son envol.
« Pendant des années, je t’ai lu une histoire le soir. Maintenant, tu viens lire à côté de moi, chaque soir. Cela dure une demi-heure, ou un peu plus. Parfois, je m’arrête un peu, je te regarde. C’est de ça que je puise mes forces. Ce moment-là, avant la nuit, avant le sommeil, où l’on est côte à côte, silencieuses, lisant. »
Madeline Roth parvient une nouvelle fois à me séduire avec ses mots si sensibles, si proches. Elle questionne sur la force du lien maternel avec ses doutes et ses douleurs. Elle conforte également sur la beauté et la puissance des sentiments.
« Chaque jour, je remercie la vie de m’avoir donné cette fille aimante, avec qui tout est facile tout le temps. Peut-être que les choses, à un moment donné, changeront. Mais quelque chose me dit que non. J’ai une confiance presque absolue en l’avenir avec elle. J’ai confiance en elle. Peut-être que l’amour commence par là. Peut-être que je me trompe. Mais, pour le moment, la vie avec elle est comme ça. Je prends, je prends. »
Il est perturbant de refermer ce livre, bourré de post-it, tellement proche de ma propre vie. Il restera à portée de main c’est certain, pour les jours de doutes, pour m’apaiser lorsqu’elle prendra son envol.
« J’ai fermé les volets de ta chambre. J’ai fermé la porte. Je me suis demandé jusqu’à quand je ferai ces gestes-là, que tu devrais faire toi depuis longtemps. Je me garde ça. Cette sorte de petit rituel du soir. Te dire au revoir, te souhaiter une bonne nuit. Je me garde ça. Tu peux grandir, je me garde ça. »
Immense coup de cœur ❤
http://www.mesecritsdunjour.com/2024/03/le-livre-d-anna-madeline-roth.html
Un roman qui décrit les premiers émois amoureux, possibles et impossibles des jeunes protagonistes.
L'été, Léa et Théo son cousin se retrouve pour passer des vacances chez leur grand-mère. Chaque année, les retrouvailles sont joyeuses et attendues, jusqu'à cet été là où tout ne se passera pas comme avant.
Ecriture toujours aussi subtile de la part de Madeline Roth. Un roman très très court peut être un peu trop pour une fois, mais des sentiments toujours finement retranscrits.
Un recueil de deux nouvelles qui ne vous laissent pas indemne.
Waouh, en si peu de pages, autant d'uppercut.
Il y a Damien qui s'inquiète pour son amie-son amour : Esra. Cette jeune fille mal dans sa peau, qui a fait la mauvaise rencontre, au mauvais moment et qui depuis est internée en hôpital psy.
Il y a également Cyril qui nous parle de Laura, quand c'est trop tard. Laura qui nous raconte son amour incommensurable pour Cyril le tombeur, et sur le vide de sa vie depuis ce lourd secret qu'elle porte et ne veut dévoiler à personne.
Deux nouvelles, quatre histoires d'adolescents, adultes en devenir et qui pour certains, ne le deviendront jamais.
Ca fait mal, c'est beau, ça interroge sur le mal être des ces "créatures" qui ne sont plus des enfants mais pas encore des adultes.
Encore un petit roman de Madeline Roth mais qui en peu de chapitres, évoque de nombreux sentiments humains.
Ici nous retrouvons Lucas qui va passer une semaine de vacances avec son père dans leur maison de montagne, la maison d'enfance paternel.
Coupé de tous les réseaux sociaux, Lucas ne sait pas comment il va survivre à cette semaine, surtout que les rapports avec son père sont froids depuis longtemps et qu'il n'y a aucun dialogue, ni de point commune entre eux.
Pourtant, chacun va apprivoiser l'autre à son rythme et c'est grandi que Lucas va sortir de cette semaine de vacances.
C'est un peu comme un rite d'initiation, le passage de l'enfant à l'homme, et on ne peut pas faire cette transition sans son père, c'est ce qui transpire de ce roman toujours aussi juste et fin, bien écrit. Décidément, je suis fan des livres de cette auteure.
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