Faites le plein de conseils de lecture !
La narratrice avait prévu un court voyage à Turin avec son jeune amant. Au dernier moment, celui-ci annule sa participation pour raison familiale. Elle se retrouve seule dans la capitale du Piémont. Le voyage amoureux se transforme en un voyage intérieur qui lui permet de faire le point sur sa vie.
Faites le plein de conseils de lecture !
Avant le jour
J’adore ces parallelochronies : superposer plusieurs temporalités dans une sorte d’allégorie calendaire
Il en va ainsi de Einstein, le sexe et moi d’Olivier Liron, mettant en parallèle un épisode de sa vie en face de chaque question de sa finale des finales à Questions pour un champion ou encore de L’albatros de Nicolas Houguet, où chaque chanson du concert de Patti Smith fait pénétrer dans la vie de l’auteur
Dans Avant le jour, Madeline Roth part seule en week-end à Turin, escapade amoureuse malencontreusement transformée en voyage introspectif du passage à la quarantaine, au cours duquel chaque étape, à commencer par celle du trajet en train, aborde sa vie, ses envies, ses interrogations, ses peines et ses joies
Elle explore délicatement et très justement ce voyage qui éloigne de chez soi pour conduire vers soi
Ses questions visent toutes très juste, qu’attend-on de la vie, des autres, de la maternité
Elle dessine aussi les contours d’un bel amant, d’un bel amour, compliqué, empêché, néanmoins vivace et vivant. Un amour indomptable, en écho avec Passion simple d’Annie Ernaux, dont une citation ouvre le roman
« À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. »
Enfin j’ai particulièrement aimé le regard qu’elle porte sur son enfant, désiré, adoré mais aussi qui grandit et dont la présence ne suffit pas à donner tout son sens à sa vie, même si elle y contribue. Elle a su capturer toute la tendresse de ces matins doux, faits de rires, de câlins et de lectures à voix haute à nos petits
« J’ai grandi quand Lucas grandissait... Il m’a portée plus haut »
Au détour de la page 55, j’ai également retrouvé la plus belle déclaration d’amour que l’on puisse faire, et c’est Vania qui me l’avait fait découvrir
Ti voglio bene
J’aime et je partage cette façon d’aborder l’amour et j’ai beaucoup aimé ce que la plume de Madeline en dit
merci encore aux 68 premières fois d’avoir placé ce livre sur mon chemin de lecture
La couverture La femme au café d’Antonio Donghi illustre parfaitement le regard de l’auteure qui semble contempler sa vie durant ce voyage comme attablée à la terrasse de ses amours
Elle a bientôt quarante ans, un amant plus jeune qu’elle, un enfant déjà adolescent. Divorcée alors que son fils Lucas n’était encore qu’un bébé de quelques mois, il a aujourd’hui treize ans. Elle a choisi de vivre seule, mais aujourd’hui elle attend Pierre. Pierre l’amant qui part toujours trop vite mais qui lui a promis ce long week-end en Italie. Partir à Turin tous les deux, comme un cadeau, une parenthèse.
Pourtant, il ne viendra pas, il reste auprès de sa femme qui vient de perdre son père. Alors, que faire, rester seule chez elle en sachant qu’il ne viendra pas ou partir sans lui pour rencontrer la ville qui devait abriter leur amour, pour s’y rencontrer elle-même.
Alors elle part, seule dans ce train, seule dans le lobby de l’hôtel, dans la chambre, les églises et les musées qu’ils auraient pu arpenter à deux, seule surtout avec ses interrogations, avec cette introspection utile et bienvenue. Qu’est-ce que l’amour, est-ce raisonnable d’attendre un homme que l’on n’aura jamais à soi, et pourquoi faut-il divorcer, pourquoi partir et se priver de son fils une semaine sur deux, le priver aussi de cet autre parent qui forcément va lui manquer.
Les questions arrivent au rythme de ses pas dans la ville qu’elle découvre, mais aussi au fil des souvenirs qui s’égrainent, quatre ans déjà avec Pierre, cet homme qu’elle aime même s’il ne sera jamais à elle.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/05/27/avant-le-jour-madeline-roth/
Voilà un livre que j'attendais tant les chroniques enthousiasmantes se bousculaient sur ce livre.Je n'échapperais pas à la tendance générale, ce court récit d'une rare sensibilité m'a transporté, c'est décidément les caractéristiques de mes dernières lectures comme celui d'Anna Zerbib "Les après-midi d'hiver", c'est une plongée fascinante dans le sentiment amoureux féminin. On en oublie presque l'adultère dans lequel son jeune amant Pierre se plonge... C'est l'Histoire d'Amour de la narratrice, les majuscules ne sont pas de trop, mère aimante et séparée du père de son fils, elle est totalement sous l'emprise de son amant, de sa passion et de son plein gré.
Cette escapade italienne qui devait être l'accomplissement de cet amour...vivre enfin avec lui quelques jours sans son fils et cet homme rien que pour elle leur passion....n'aura pas lieu à deux mais la narratrice va tout de même y aller seule pour se retrouver, faire le bilan de sa vie personnelle de quadragénaire, évaluer la puissance de ses sentiments... Long monologue profond, introspection sans flagornerie et des mots, Les Mots qui interpellent, qui sont justes, un bilan avant de reprendre ou non cette histoire de passion.
Prenant, simple et hors norme le livre de la puissance dévastatrice d'un amour fusionnel. La seule interrogation qui me vienne à l'esprit, c'est l'avenir de cette passion
Cet opus de seulement 80 pages, lu et relu, car sa simplicité, sa justesse, sa sobriété en fait quelque chose de solaire que je n’avais pas envie de quitter.
Mettre autant de temps à lire aussi peu de pages, c’est se perdre dans la saveur et le parfum de ses mots à « Elle ».
Elle, fut mariée à Mathieu et ils ont eu Lucas qui est un adolescent maintenant. Elle a quitté Mathieu quand Lucas avait deux ans, car elle mimait une vie comme les autres mais ce n’était pas elle. Il lui est difficile d’avoir un fils à mi-temps.
Elle approche de ses quarante ans.
La vie a filé, l’a entraînée dans son sillon mais elle a l’impression que son « moi » est resté à quai.
Depuis quatre ans, elle a un homme dans sa vie, Pierre, mais lui aussi à mi-temps.
Pierre et elle devaient passer quelques jours à Turin, mais un SMS l’informe que la femme de Pierre a perdu son père et qu’il reste auprès de sa femme en bon mari.
Elle décidera de faire le voyage seule.
« A chaque kilomètre, se défaire un peu plus, des choses qui nous appartiennent, des gens qui sont collés à nous, de l’idée que la vie avançait sans nous, avec notre corps qui restait là, à l’arrêt dans une gare. »
On ne naît pas mère, on ne naît pas femme, on le devient.
Voyager seule, c’est prendre conscience d’être seule, car la société vous renvoie l’image de couples, de familles, de groupes comme si la vie était une grande colonie de vacances.
A-t-elle passé toutes ces années à se perdre ?
Elle n’était pas prêtre à s’accepter telle qu’elle était, besoin des bras de l’autre, du regard de l’autre.
« On ne fait rien vraiment par hasard. Peut-être que cette vie-là me convenait. »
Nous sommes multiples et il faut tout loger en un seul corps.
Corps qui vieillit, se modifie. La vie nous fait plus grandir que vieillir et c’est comme cela qu’elle nous réconcilie avec nous-même.
« Et cette vie-là est passée en un éclair. »
Un cheminement intérieur qui ne conduit peut-être pas à trouver une réponse, juste à prendre conscience de la force qui nous porte chaque jour.
Une réflexion tout en douceur et lumière, sur une vie de femme.
Et si on s’offrait le luxe de cueillir le jour tout simplement ?
©Chantal Lafon
Bien que très court (80 pages) Avant le jour n'en n'est pas moins un roman riche en émotions et tout en finesse. C'est toute seule que la narratrice se retrouve à faire ce voyage en amoureux. Courageusement, elle part sans lui. Sans celui qui partage non pas sa vie, mais des parenthèses illégitimes. Elle et Pierre devaient enfin passer quelques jours et nuits ensemble. Ils avaient prévu de s'aimer au vu et su de tous les turinois. Mais un contretemps a anéanti leur projet. C'est donc le cœur gros et la tête emplie de questions auxquelles elle entend bien trouver des réponses, qu'elle part. Elle approche de la quarantaine, le temps est venu pour elle de cesser d'attendre, de choisir plutôt que de subir. Elle commence alors son voyage intérieur. Dès lors tout n'est qu'introspection.
Madeline Roth nous livre un roman universel, une très belle histoire d'amour. Une histoire de femme, de mère qui n'élève son fils qu'un jour sur deux. Tout n'est que subtilité et délicatesse. Avant le jour est un petit bijou littéraire à déguster délicatement. Je n'ai qu'un regret, que ce roman n'ait pas été un peu plus long. Le prochain peut-être...
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/05/mon-avis-sur-avant-le-jour-de-madeline.html
Mais que j’aime ce livre, ce court livre. Ce livre que je vais relire dès que ma chronique sera écrite. Ce livre que je vais garder précieusement. Ce livre qui m’a littéralement chamboulée par sa justesse, sa vérité criante, son amour.
« Avant le jour » est un roman de 75 pages qui bouleverse. Madeline Roth nous fait entrer dans la plus stricte intimité de son personnage principal qui va partir à Turin, seule, sans Pierre, son amant comme il était prévu. Pierre doit rester avec sa femme.
Non, ce n’est pas une histoire d’adultère. C’est une histoire d’amour entre deux personnes. Et il existe « différentes sortes d’amour ». Entre Pierre et elle, c’est leur histoire d’amour. Pendant ces quelques jours à Turin, l’héroïne va se recentrer sur elle, sur son rôle de maman, sur son amour passé avec le père de son fils, sur sa rencontre avec Pierre et sur son histoire avec lui. J’ai eu le sentiment de lire un journal intime où « elle » se livre sans fards, sans chercher à plaire aux autres, où c’est elle et ses sentiments, rien qu’elle.
C’est beau. C’est fort. C’est vrai. C’est se retrouver dans beaucoup de passages, phrases, mots. C’est une profonde réflexion qui entre dans la peau. C’est s’accepter. C’est faire fi de l’amour soi-disant bien-pensant. C’est se poser des questions, les bonnes questions pour avancer avec certitude.
« Avant le jour » est un beau roman. Un roman juste. Un roman qui se lit, se relit, se rerelit. Un roman que je n’oublierai pas. Un roman touchant par sa sincérité, par sa douceur, par son intimité. Ce roman, il faut le lire !
Ti voglio bene.
« Je pense à toutes les contradictions sur lesquelles je bute tout le temps, la passion et l’amour, être mère et être femme, à croire qu’il faut, comme ça, séparer les choses en deux et décider de l’endroit où l’on se trouve, moi, je jongle, je crois que je jongle. »
« Je veux tout, ça veut dire : je veux vivre. Je n’ai pas envie que la nuit se termine. Je veux sa peau, et sa bouche, et dans ses yeux, tomber doucement. »
C’est un très beau récit écrit à la première personne que nous offre Madeline Roth. Une histoire simple en apparence, une femme qui approche de la quarantaine et vit une relation amoureuse avec Pierre, un homme plus jeune qui ne sera peut-être jamais libre. Une passion qui la comble et la questionne, elle qui a déjà cru à l’amour, qui élève maintenant un enfant un jour sur deux avec Mathieu.
«Je pense à toutes les contradictions sur lesquelles je bute tout le temps, la passion et l’amour, être mère et être femme, à croire qu’il faut, comme ça, séparer les choses en deux et décider de l’endroit où l’on se trouve, moi, je jongle […]»
Ce voyage en Italie à deux, elle l’avait tellement attendu mais la joie devient brusquement mélancolie lorsque Pierre lui fait faux bond.
«Je ne pensais pas que je m’habituerai à ça, à porter le poids d’un cœur triste. Mais c’est comme tout, on s’habitue. J'ai pris l'habitude des moitiés de nuits, des vêtement qu'on enfile trop vite, l'habitude des silences, des fuites.»
Ces quelques jours à Turin, ce sera sans Pierre, pour se découvrir, interroger ses choix de vie, trouver des réponses. Une déambulation italienne pour se remémorer une partie de sa vie passée en un éclair, cette peur de vieillir qui surgit parfois. Et se réinventer, réapprendre à écouter les désirs qui résonnent dans le cœur et dans le corps. Pour cela, il lui faut « les mots du désir » de Pierre, ce «mélange d’amour et de bienveillance, de protection et d’affection», cet «amour qui l'affranchit de son corps et de son âge.»
Ce voyage intérieur tout en sensibilité est sublimé par la délicatesse et la justesse de l’écriture de Madeline Roth. L’écriture de l’intime, de la fragilité des sentiments, pour questionner en douceur l’existence, entre désirs et désillusions, instants volés et attente, tourments et consolation.
Comment ne pas tomber en amour pour ce court récit, épuré, ciselé, lumineux qui prend parfois des allures de confidences.
Comment ne pas avoir en tête Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimé, Un homme et une femme, qui se risquent à aimer… Une invitation à revoir ce film, à revoir The hours, à apprécier un tableau de Dali, à relire Passion simple d’Annie Ernaux, à aimer follement, à ne pas «s’empêcher d’être heureux»… «Carpe diem. Cueille le jour.»
Ce roman fait 75 pages. Il est court, trop court, mais tellement beau.
La narratrice a prévu de partir avec Pierre quelques jours en amoureux en Italie, à Turin, leur premier voyage ensemble. Cela fait 4 ans que leur relation dure. Mais il annule au dernier moment par SMS. Sa femme vient de perdre son père, il ne peut pas partir. Que faire ? Annuler ? Y aller seule ?
Elle décide de partir seule. Ce sera l’occasion d’un voyage introspectif. Elle va avoir 40 ans. Un âge où elle se pose beaucoup de questions sur sa vie. Elle a des regrets, notamment celui de n’avoir pas réussi à donner un foyer stable à son fils. Peu après sa naissance, elle a divorcé de son mari, partageant la garde de Lucas avec Thomas. C’est le début de la solitude, le déchirement de voir son enfant à mi-temps.
« J’ai jamais pensé que ça faisait une famille, deux. »
Finalement qu’est-ce qu’une famille ? une vie réussie ? une vie de femme épanouie ?
Que peut-elle attendre d’une relation adultère à 40 ans ? Doit-elle mettre fin à cette relation ?
« S’il faut décider quelque chose, je comprends que cela m’appartient. Et c’est maintenant. »
C’est beau comme du Annie Ernaux !
Un premier roman qui je l’espère n’est que le début de l’œuvre de Madeline Roth, que j’aimerais pouvoir lire encore.
Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte. Une pépite !
« J’ai ouvert la valise, j’ai accroché les robes dans la penderie. Dans le miroir de la salle de bains, j’ai vu les rides, les cernes. Seul Pierre me rendait belle. Je n’étais pas prête à croiser pour les années à venir mon regard sur ce corps-là, sans ses mains à lui qui m’affirmaient le contraire. »
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