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Corbeyran est un amateur de l'histoire du vin et nous la fait partager.
Ici nous retrouvons la préparation de l'exposition universelle de 1855 qui figera le classement des premiers crus classés de Bordeaux (Haut-Brion, Lafite, Latour et Margaux) ; il faudra attendre 1973 pour que Mouton entre dans ce cercle très fermé,
La BD montre tout à la fois, la problématique du développement de l'Oïdium (la "maladie blanche" qui se développe sur les feuilles des vignes et qui ne pourra être traitée qu'avec l'utilisation du souffre), et les tensions autour de la représentation des exploitation à l'occasion de l'exposition universelle et le rôle de certains grands exploitants.
C'est intéressant (pour ceux qui ont une ouverture sur l'histoire viticole) et Rollin offre un dessin précis et classique qui correspond bien à cet univers (du vin) bordelais.
Ce huitième tome est certainement le tome le plus attendu de toute la série. Il explique comment Nahik a été créé. Quels sont les personnages qui ont pris part à sa composition puis surtout atterrit-il dans les mains de cette jeune femme qui aura l’intelligence de le publier, comme nous avons pu le voir dans le précédent numéro. Il se déroule quelques années avant le tome précédent lorsqu’un écrivain dandy a un succès énorme avec ses romans. Sa soeur arrive avec son mari, un gradé de l’armée handicapé. Sa soeur apprend que son autre grand frère aimé vit sous le même toit, mais à cause d’une maladie mentale, il est enfermé.
Cet album est certainement le meilleur de la série. L’histoire est bien construite et surtout Nahik est créé de manière tout à fait inattendue, ce qui relance complètement l’attrait de la bande dessinée et de ce décalogue qui devenait décevant.
AU niveau du graphisme, malheureusement le niveau n’est toujours pas à la hauteur. Les personnages sont vides d’expression. C’est une nouvelle fois assez décevant, le niveau de chaque bande dessinée est en dent de scie, tantôt intéressant, tantôt trop moyen. C’est dommage parce que ce tome méritait un graphisme mieux travaillé, mais malheureusement, l’attrait commercial a été plus fort et a permis de sortir une série complète de dix tomes en deux ans.
Le Décalogue est une série de bande dessinée, en 11 volumes. Cherchez l’erreur. Chaque tome est scénarisé par Frank Giroud mais est dessiné par un artiste différent. Il reçoit également en sous-titre un des dix commandements. Par exemple : « Tu ne tueras point ». Ainsi chaque épisode peut se lire indépendamment de tous les autres car il est un prétexte à étudier un des aspects du genre humain : le mensonge, l’adultère, la violence, la jalousie, etc. Pourtant, il existe un fil rouge, très tenu il est vrai : tout tourne autour d’un livre « maudit » intitulé Nahik, dans lequel est développé par Mahomet les fondements d’un Islam pétri d’amour et de non-violence. Quelques questions récurrentes entretiennent l’intérêt. Qui est Alan D., l’auteur de Nahik ? Que représentent les aquarelles de Fernand Desnouettes ? Et quel est le sens de cette omoplate de chameau sur laquelle est gravé le Décalogue et qui est représentée dans le livre ? Une dernière particularité de la série est de remonter le temps, de l’époque contemporaine jusqu’en 622, date de l’Hégire.
Mon volume préféré est le VIIIe tome. Il porte le titre de « Nahik » et a été publié en 2002. Nous sommes sous l’Empire, à un moment critique des campagnes napoléoniennes (1813). Et nous faisons la connaissance de la famille Fleury, vivant auprès d’un frère, Eugène, revenu fou des campagnes d’Egypte. Celui-ci est en proie de visions, et est régulièrement confronté à une omoplate de chameau flottant mystérieusement dans le vide. Hortense Fleury décide, en dépit de la volonté de son frère Hector Nadal, de faire soigner (et non pas incarcérer) l’halluciné.
Très bien documentée, la reconstitution du Paris du début du XIXe est réussie. Tout est restitué avec justesse : les costumes, les uniformes, les coiffures, les décors. Mais est également exacte la restitution du climat intellectuel de l’époque. L’égyptomanie, encouragée par Vivant-Denon, touche tous les arts, de la peinture à l’opéra, en passant par le mobilier. Le goût des antiquités se répand dans la haute bourgeoisie. On écoute Cherubini et Beethoven, le compositeur d’une symphonie dédié à l’Empereur. Mais surtout, à plusieurs reprises, sont évoqués les débuts de la médecine mentale. Philippe Pinel tente, à Bicêtre, de traiter les malades mentaux, sans utiliser la violence ou l’enfermement. Et certains pratiquent l’hypnose, bien avant Freud, pour permettre à ce qu’on n’appelle pas encore l’inconscient d’affleurer. Ce sont les débuts de la psychiatrie.
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