Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Gilles de Rais naquit vers 1404 au château de Machecoul, dans une puissante famille du Bas-Poitou. Son père meurt alors qu’il n’a que onze ans. Sa mère se remarie et le confie avec son frère cadet René à un aïeul, Jean de Craon qui ne s’occupe guère d’eux et s’empresse de marier Gilles à Catherine de Thouars en 1420 alors qu’il n’a que 16 ans. Cinq ans plus tard, le voilà à la cour du dauphin, le futur Charles VII, prétendant qui se retrouve sans argent, sans prestige, sans pouvoir et sans autorité dans un royaume de France ravagé par la peste et envahi pour une bonne partie par les Anglais. Quand apparaît Jeanne d’Arc, Gilles est nommé responsable de sa défense avec quelques autres. Il la suit partout, la soutient dans tous ses combats et l’accompagne jusqu’à Reims où il est nommé Maréchal de France à l’âge de 25 ans ! Mais peu après la capture et la mort de Jeanne, il se retire dans son château de Tiffauges où il souhaite se consacrer aux arts, principalement à la musique et à la littérature. Il est l’heureux propriétaire d’une bibliothèque fort importante, une rareté pour l’époque. Il donne des fêtes somptueuses, se monte d’une générosité si grande qu’il finit par se retrouver ruiné. Sa famille, le roi et le duc de Bretagne lui ayant interdit de vendre ses terres, il se lance dans l’alchimie dans l’espoir d’arriver à transformer le plomb en or et ainsi à reconstituer sa fortune perdue. Toutes ses tentatives se soldant par des échecs, il en conclut que sans l’aide de Satan, aucune découverte n’est possible. Il fait alors appel à des sorciers pour entrer en communication avec lui et commence à lui sacrifier les premiers enfants…
« Gilles de Rais », sous-titré « la Magie en Poitou » est un ouvrage historique court, facile à lire consacré à la vie du sulfureux compagnon de Jeanne d’Arc, sorte de marquis de Sade de la fin du Moyen Âge et inspirateur du célèbre Barbe-Bleue des contes de Perrault. Passionné d’ésotérisme et intéressé par le satanisme, Huysmans le présente plus comme une sorte d’esthète, de chercheur, d’expérimentateur dilettante que comme un monstre sanguinaire, un pervers, un psychopathe, un serial killer ou un pédo-criminel. De 1432 à 1440, il aurait assassiné de ses propres mains ou fait assassiner de 7 à 800 enfants de paysans de la région pour les offrir en sacrifice rituel après les avoir torturés et avoir abusé d’eux avant ou après leur mort. L’auteur reste très discret sur l’aspect sexuel de ces crimes. Lors de son procès mené par l’évêque Jean de Malestroit, le seul qui ait bien voulu écouter les doléances des paysans alors que le Duc de Bretagne et le roi faisaient la sourde oreille, Gilles de Rais avoua tout et demanda même pardon pour ses crimes ce qui lui fut accordé par l’Eglise. Le second procès, séculier celui-ci, le condamna à mort par pendaison. Le bourreau ne brûla que partiellement son cadavre pour qu’il puisse ensuite être enterré dignement… Livre intéressant bien que non exhaustif sur le sujet.
Bonjour ,Monsieur Folantin nous balade dans sa vie de célibataire modeste, quelque peu désenchanté: "un grand découragement le poigna le vide de sa vie murée lui apparut et...penché en avant sur son fauteuil...se mit à parcourir le chemin de ses quarante ans ,s'arrêtant , désespéré à chaque station". Il a un travail qui lui déplaît . Il a cru que , grâce à ses études , il aurait un poste intéressant au ministère mais que nenni. Il regrettait parfois de n'être pas marié, puis soudain pensant à un enfant qui serait né dans sa vie d'un presque pauvre, "c'est de les jeter dans une dégoûtante lutte , sans défense et sans armes ; c'est persécuter et châtier des innocents à qui l'on impose de recommencer la misérable vie de leur père ". I l se souvient de la vie difficile de ses ancêtres . Seul le printemps semble amener dans sa vie un peu de gaieté Il vit sa vie comme une complainte éternelle sur l'objet de son désir : une vie pleine et heureuse mais au fond , l'a-t-il jamais vraiment voulu ? On sort de cette nouvelle dans une mélancolie profonde comme sait si bien la provoquer Joris Karl Huysmans. Est-ce cela le spleen? Belles lectures . Prenez soin de vous
Bonjour ,c'est l'histoire d'un jeune homme qui comprend que son confort s'est envolé quand on le met dans un train pour aller à la guerre. Il nous décrit sa vie de soldat en cette année 1870:" nous mourions de faim ,l'Intendance n'avait oublié qu'une chose :nous donner du pain pour la route". Il décrit les larcins des hommes affamés :"Ce fut alors un pillage réglé ;tout y passa ,depuis les allumettes jusqu'aux cure-dents"
Bien vite il tombera malade et connaîtra la guerre au travers d'un long séjour à l'hôpital où il fera la rencontre d'un soldat avec qui , ils essaieront de profiter d'heures de liberté volées. La guerre avec ses violences physiques , il la découvrira sur le corps et dans les histoires des blessés qui arrivent en nombre incessant à l'hôpital.
C'est un témoignage sur un moment de vie qui nous donne des frissons en pensant à ces temps sinistres. Belles lectures .Prenez soin de vous
Un véritable monument de littérature et d’érudition.
Ce roman n’a pas d’intrigue. C’est le portrait de des Esseintes.
Portrait très complet, précis, raffiné d’un décadent de la fin du XIXème siècle.
Des Esseintes est le tableau vivant du mal-être, de l’ennui, de l’angoisse.
Après une vie sociale vouée à la recherche de son plaisir, sans aucune moralité, perverse, vouée à un ego surdimensionné, il se réfugie dans la solitude dans sa maison de Fontenay.
Sa recherche de sensations nouvelles et rares le mène à tous les extrêmes.
Avec un raffinement touchant à la perfection, il explore de nombreux domaines : l’aménagement intérieur, la décoration, la peinture, la lecture, la musique, la botanique…..
La description des tableaux de Gustave Moreau et d’Odilon Redon, par exemple, est éblouissante.
Mais la solitude le mènera à tous les cauchemars, à toutes les névroses, et le retour à la société, qu’il contemple avec cynisme, semble bien difficile à envisager.
Le langage employé par Huysmans est remarquable. Il manie la langue française avec excellence, les mots sont beaux, précis, rares (d’où le recours au dictionnaire fréquent). Je n’ai pas souvenir d’avoir lu de si belles lignes.
J’ai mis longtemps à lire ce livre, par petits morceaux quotidiennement savourés. Le lire d’une traite aurait peut-être pu mener à l’indigestion par abus de richesse et de puissance.
Outre la culture littéraire, picturale, musicale…. il y a des moments délicieux qui donnent le sourire aux lèvres.
Un détail amusant : des Esseintes invente « l’orgue à bouche », qui n’est rien d’autre que « le pianocktail » de Boris Vian
J’ai passé grâce à Joris Karl Huysmans un grand moment littéraire que je ne suis pas prête d’oublier.
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