Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une église dans un petit village irlandais de 1945. Toute l'assemblée est réunie comme chaque dimanche. Et là, le Révérend se lance dans une vindicte à l'encontre d'une jeune fille de 16 ans qui est tombée enceinte. Devant son refus de dénoncer son complice, il la bannit de la communauté sans que personne de sa famille ne réagisse. Pour la jeune fille ne reste que la solution d'aller se réfugier à Dublin.
C'est ainsi que commence le voyage de Cyril, notre héros. Le fils de cette jeune femme qui va nous narrer son existence de 1945 à 2015.
On le retrouve ainsi tous les 7 ans à des périodes charnières.
Une manière pour l'auteur de mettre l'emphase sur les instants déterminants d'une vie.
Une manière aussi de conjuguer les ellipses et de passer sous silence certaines périodes. Charge au lecteur d'imaginer ce qui se passe dans cet entre deux avec les morceaux du puzzle livrés à chaque étape.
Une manière enfin d'embrasser la société et de montrer ses évolutions sur plus de 70 ans. Miniatures d'une époque en mouvement.
Ce pavé, cela faisait quelques temps que je tournais autour et il a accompagné mes deux premières journées de vacances. Pour un périple entre Irlande, Pays-Bas et Etats-Unis. Un périple sur les traces du passé de notre narrateur.
J'ai tellement aimé la voix de Cyril, son regard sur le monde, ses effets d'annonce dans la narration.
Son récit tantôt drôle, tantôt poignant nous permet de mieux appréhender la vie en Irlande. Une Irlande rigide et hypocrite pour ceux qui ne rentrent pas dans la norme. Une Irlande qui évolue vers une modernité où le poids des conventions peut encore peser dans certains milieux.
La galerie des personnages secondaires est tout aussi réussie que le héros. Je crois que je garderai longtemps en mémoire certains d'entre eux comme Charles et Maud Avery, Alice ou Julian.
Comme je garderai longtemps en mémoire certaines scènes justement avec Julian.
Bref, vous l'aurez compris : les Fureurs invisibles constituent un roman fort, incarné et aux multiples thématiques. Ainsi qu'un coup de cœur que je ne peux que vous conseiller
George Cleverley, animateur de télévision, semble être un homme parfait. Citoyen parfait, mari parfait, père parfait, homme tolérant et engagé dans des combats justes, marche des fiertés, protection animale, humaniste et anti sexiste. Jusqu'au jour où, coup de canif dans le contrat, et un bébé adultérin se profile à l'horizon.
Berverley, son épouse est une romancière à succès, totalement superficielle et nombriliste.
Leur fils aîné, Nelson est quelqu'un de très bizarre et gentiment névrosé.
Elizabeth, leur fille est un pur produit de notre époque, très autocentrée et qui se rêve influenceuse.
Le fils cadet, Achille, ouh là là le petit escroc !
John Boyne passe à la moulinette, avec son humour ravageur, les travers de notre époque hyper connectée. Les réseaux sociaux, les haters, le wokisme, le body shaming, les platistes, les offusqués pour tout, le speed dating, l'excès de tolérance qui vire à l'intolérance, les narcissiques, les femmes qui détestent les hommes, les hommes qui méprisent les femmes, les sites de rencontres, les non binaires, la bêtise, les complotistes, l'hypocrisie, le tribunal d'internet qui salit et blesse les gens le temps d'envoyer un tweet, tout, tout, tout y passe avec une ironie mordante que j'ai adorée. L'auteur étrille gaiement les aspects négatifs des réseaux sociaux et c'est jubilatoire.
Des personnages hauts en couleur, des dialogues parfois absurdes mais tellement drôles et des choix désastreux nous emmènent de péripéties en catastrophes. Les Cleverley, fantasques et totalement anticonformistes, ont le don de se mettre dans des situations impossibles. J'ai trouvé chaque membre très attachant, même si j'ai mis plus de temps pour apprécier Beverley la mère et Elizabeth la fille, qui semblent totalement égocentriques et creuses. Avec tous les personnages qui gravitent autour, y compris la tortue, c'est un peu la raison du plus fou et c'est joyeusement féroce.
C'est un roman incroyable qui dit avec humour beaucoup de choses sur nos sociétés puériles et vaniteuses, où moins on en sait et plus on l'ouvre. John Boyne tourne en ridicule "une génération de crétins dont les mains sont greffées à leurs Smartphone", mais en réalité il se moque de tous ceux qui ne pensent plus qu'avec leur téléphone portable et internet, toutes générations confondues. Je me suis délectée de chaque moment, de chaque analyse de nos travers. Et j'ai beaucoup ri ! Et j'aime définitivement passionnément John Boyne !!!
1942. Bruno, neuf ans, vit dans une certaine aisance à Berlin. Un jour, sa famille est contrainte de déménager, le père ayant eu une promotion qui ne doit pas lui échapper. Les voilà donc installer à Hoche-Ville dans une maison moins grande et moins confortable. De sa chambre, Bruno aperçoit des barrières et des baraquements. Que peut-il bien y avoir là-bas ? Personne ne répond à cette interrogation. Le jeune garçon décide donc de voir par lui-même.
« Tandis qu’il réfléchissait, ses pas l’avaient rapproché du point, qui entre-temps était devenu une tache, et ne tarda pas à devenir une forme. Et, en un rien de temps, la forme devint une silhouette. Puis, à mesure qu’il progressait, Brunon s’aperçut qu’il ne s’agissait ni d’un point, ni d’une tache, ni d’une forme, ni d’une silhouette mais d’une personne.
D’un garçon, en l’occurrence. »
À hauteur d’enfant, nous plongeons dans les entrailles de l’Histoire. Celle qui est brute et qui a tué tellement d’innocents. La réalité est dure pour l’adulte ayant déjà connaissance des faits et s’y heurtant de nouveau avec ce texte. Pour l’enfant, elle est glaçante, c’est pour cela qu’il est indispensable de se faire accompagner.
Le reste, je ne peux rien en dire car il est important de le découvrir par soi-même : l’innocence d’un enfant confrontée à la folie d’un homme.
Un roman éprouvant à lire, criant de vérité mais indispensable pour la mémoire et pour nos enfants.
Il est des claques nécessaires en littérature, en voici une belle !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/09/15/40041987.html
Même si « La vie en fuite » est la suite de « Le garçon en pyjama rayé », on peut le lire sans avoir lu le premier.
Gretel et sa mère fuient la Pologne en 1946 sous une fausse identité. Arrivées à Paris, elles vivent dans la crainte d’être démasquées. En effet, épouse et fille d’un officier SS ayant dirigé un camp de concentration, elles sont forcément recherchées. Elles savent que leur père et mari a été pendu à la suite de son procès.
Gretel, qui avait 12 ans quand son père a été choisi pour diriger le camp, se dit qu’elle n’a aucune responsabilité personnelle quant aux horreurs qui s’y sont déroulées. Cependant, elle passera sa vie entière à cacher sa véritable identité.
Mais le passé va venir se rappeler à elle quand un couple et leur jeune fils de 9 ans s’installe dans son immeuble. A 95 ans, Gretel va devoir affronter la culpabilité qu’elle a toujours refoulée.
J’ai toujours considéré John Boyne comme un grand écrivain. Ce dernier roman ne fait que me confirmer tout son talent. Dès la première page, j’ai été tenue en haleine par son récit.
Il dit dans les notes de l’auteur : « je dirais que c’est un roman sur la culpabilité, la complicité et le deuil, un livre qui a l’ambition de sonder la culpabilité d’une jeune personne plongée dans le tourbillon des évènements historiques qui se déroulent autour d’elle, et de voir si elle parvient à racheter les crimes commis par les gens qu’elle a aimés.«
Si vous n’avez encore jamais rien lu de John Boyne, dépêchez-vous de réparer cet oubli.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...