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Dans l'univers du théâtre classique français du XVIIe siècle, la pièce "Phèdre" de Jean Racine occupe une place de choix. Cette tragédie, écrite en 1677, est une exploration profonde et subtile des passions humaines, de la culpabilité et de la lutte entre le devoir et les désirs interdits. C’est une œuvre majeure de la littérature française. Je l’ai étudié au lycée, et depuis, je l’ai lu et relu. C’est une pièce riche en émotion, à l’écriture incroyable, une pièce que j’ai toujours appréciée pour sa complexité psychologique des personnages et la force dramatique de l’histoire.
"Phèdre" est une tragédie majeure de Jean Racine, dramaturge français du XVIIe siècle. La pièce est ancrée dans la mythologie grecque, un riche réservoir de récits qui ont inspiré de nombreuses œuvres littéraires et artistiques au fil des siècles. L'intrigue se concentre sur trois personnages principaux : Phèdre, Thésée et Hippolyte. Phèdre, le personnage principal, est l'épouse de Thésée, le roi d'Athènes, et elle tombe éperdument amoureuse de son beau-fils, Hippolyte. Cette situation constitue le cœur de l'intrigue, qui tourne autour des passions dévorantes et des conflits familiaux. Ce qui distingue "Phèdre" et le rend si captivant, c'est la manière dont Racine traite ces passions. Contrairement à la tendance à l'explicitation des émotions dans la tragédie moderne, le théâtre classique français de l'époque se caractérise par sa « pudeur » dans le traitement des sentiments. Cette retenue est une caractéristique de "Phèdre" qui m’a toujours plu.
Les émotions les plus intenses, telles que la passion amoureuse, la jalousie et la culpabilité, sont exprimées de manière subtile et nuancée. Les personnages révèlent leurs états d'âme à travers des monologues poétiques, des dialogues suggérés et des métaphores habilement choisies. Cette pudeur crée une tension dramatique palpable tout en maintenant une distance esthétique, invitant les spectateurs à s'immerger dans les tourments intérieurs des personnages sans pour autant être submergés par une expression trop crue des passions.
Phèdre, le personnage central de la pièce, incarne cette complexité des sentiments. Elle est tourmentée par un amour non-réciproque pour Hippolyte, son beau-fils. Ses émotions sont contradictoires, mêlant désir et honte. Cette passion refoulée est le moteur de l'intrigue, et sa révélation déclenche une série de drames qui mettent en lumière la complexité des passions humaines et les conséquences dévastatrices qu'elles peuvent avoir.
La pièce explore les conflits intérieurs et extérieurs qui découlent de la confrontation entre le devoir familial et la poursuite de désirs interdits. Phèdre est déchirée entre son amour pour Hippolyte et sa loyauté envers Thésée, son mari. Ce conflit entre le désir et le devoir constitue un élément central de l'intrigue, mettant en évidence les dilemmes moraux auxquels les personnages sont confrontés.
Dès sa première représentation à la cour de Louis XIV, "Phèdre" a connu un grand succès. Cette tragédie classique a inspiré de nombreuses adaptations, réinterprétations, et imitations au fil des siècles. Son influence s'étend bien au-delà du théâtre, touchant également la littérature, la musique, et d'autres formes artistiques. Des écrivains et dramaturges modernes ont également été influencés par l'œuvre de Racine et ont fait référence à "Phèdre" dans leurs propres créations.
"Phèdre" aborde des thèmes intemporels, notamment la passion destructrice, la culpabilité et la destinée. Ces thèmes continuent de résonner avec les lecteurs et les spectateurs d'aujourd'hui, faisant de cette pièce une œuvre littéraire et théâtrale, toujours pertinente et étudiée. Elle nous invite à réfléchir sur les dilemmes moraux universels et à explorer les complexités des émotions humaines, ce qui en fait une pièce de théâtre classique qui continue de fasciner et d'émouvoir.
En bref : "Phèdre" de Jean Racine est une pièce de théâtre incontournable qui allie la puissance des émotions humaines à une pudeur artistique. Elle reste un exemple classique de la tragédie française et continue de captiver les lecteurs et les spectateurs par sa profondeur psychologique et son exploration subtile des passions humaines. Une œuvre à découvrir ou à redécouvrir.
Tragédie en 5 actes
Encore une fois, je suis sous le charme de la langue de Racine ... Deux frères (plutôt demi-frères) s'affrontent pour l'amour de Junie ... Mais cet affrontement là n'est pas un duel au combat mais un duel familial, politique et intime guidé par des personnages secondaires (surtout un : Narcisse) qui influencent les décisions de Néron ! Excellent moment de lecture et surtout de Théâtre !
(Re)Lire et écouter les alexandrins de Racine ... c'est se laisser porter dans des tragédies classiques et intemporelles.
Avec Andromaque, comme cela a déjà été écrit :
« Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort »
Contrairement à Bérénice qui s’achève sans morts malgré les triangles amoureux redoutables, il y aura bien ici une fin tragique avec son lot de « morts de personnages ».
Mais, comme pour un polar, il ne faut pas dire combien et qui.
Alors il faut lire Racine, sans contrainte scolaire, pour le seul plaisir.
Et quelques citations bien connues :
Hermione :
Ah ! je l’ai trop aimé pour ne le point haïr !
ou encore
Pyrrhus
Il faut se croire aimé pour se croire infidèle
La tragédie de l’amour, ou le triangle amoureux selon ce chef d’œuvre de Racine :
- Antiochus aime Bérénice qui aime Titus qui, bien que l’aimant, la rejette pour assumer l’héritage de l’empire romain.
- Profondément affectés, chacun, à tour de rôle, envisage de mourir (en se donnant la mort) : Bérénice à l’annonce de l’abandon de Titus, Titus à l’annonce du départ de Bérénice, Antiochus comprenant qu’il n’aura pas l’amour de Bérénice.
- Mais au final la raison (y compris politique) l’emporte sur l’amour : Bérénice part seule - retournant en Palestine, Titus reste à Rome assumant son rôle d’empereur et Antiochus part aussi, seul.
Beaucoup de bruit pour rien ? Une volonté de simplicité assumée et revendiquée par Racine dans sa préface
.
Relire en toute liberté (loin des obligations scolaires) permet de prendre encore plus de plaisir au chant de ces alexandrins et de la comédie humaine. Alors lisons, écoutons, voyons (quand on peut) cette pièce majeure de Jean Racine.
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